L’amour est dans le pré (suite)
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Admin
Nerwen
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L’amour est dans le pré (suite)
L’amour est dans le pré (2)
Balto raconte…
« Madison, puisque tel était son nom, avait débarqué chez nous un beau matin d’avril… Enfin, c’est au matin que la ferme en émoi l’avait découverte, Germain l’avait en réalité ramenée la veille au soir après une rencontre dans un bal du voisinage.
Cette fille m’avait tout de suite plu. Elle était jolie comme un cœur, gaie comme un pinson, et vive comme un cabri. Berlingot, à qui j’étais allé m’ouvrir de mon enthousiasme, trouva que j’abusais des lieux communs, mais je vous assure que toutes ces images lui allaient comme… un gant ! L’âne m’assura qu’avant de décider si cette Madison était le bon numéro pour notre fermier, il fallait attendre et voir venir.
L’avenir allait lui donner raison.
Au début, tout se passa bien. Madison, toujours en mouvement, ne rechignait devant aucun des travaux pénibles ou salissants qui pouvaient se présenter. Elle chantait toute la journée à tue-tête avec un délicieux accent et le Germain semblait revivre comme un plant de tomate assoiffé après l’arrosage du soir.
Un jour, un homme est arrivé, qu’elle nous a présenté comme un sien cousin et elle lui a fait visiter la ferme et ses environs avec la bénédiction du maître des lieux. Un endroit particulier a semblé intéresser le visiteur. Un petit enclos ensoleillé entouré d’un mur de pierres sèches qui avait servi autrefois de jardin d’agrément à la mère de Germain qui adorait les fleurs. Laissé à l’abandon, il était envahi par les herbes folles et ne présentait plus aucun intérêt aux yeux de Germain.
Le cousin parti, Madison s’intéressa de près au petit enclos. Elle demanda à Germain de le lui confier pour qu’il retrouve sa destination première. Précisant qu’en bonne Anglaise qu’elle était, elle ne pourrait s’adapter vraiment à la ferme sans un « private garden » avec fleurs et gazon.
Germain, à qui elle aurait demandé la lune sans qu’il y trouvât à redire, accepta.
Dès le lendemain, Madison s’attela à la tâche : désherba, bêcha, bina, ratissa, et enfin sema. Elle sema des graines dont son cousin lui avait fait cadeau. Il s’agissait, paraît-il, de gazon de première qualité et de fleurs de son île bien-aimée. Elle fit promettre à un Germain attendri, de ne pas aller voir le résultat avant que tout ait poussé et qu’elle lui donne la permission. Elle prétexta qu’elle voulait lui faire la surprise de ses talents de jardinière.
Germain, que les fleurs laissaient indifférent, admira, de loin, les efforts déployés par cette merveilleuse fille, puis, oublia le jardin.
Les jours passèrent et quand j’accompagnais Madison, je trouvais que les choses progressaient rudement vite. Bien à l’abri du mur de pierres sèches qui emmagasinait la chaleur du soleil, les plants se développaient rapidement. De fleurs, je n’en voyais guère pour le moment, mais je trouvais le feuillage découpé très élégant et du plus bel effet…
J’invitai Berlingot à venir admirer le jardin privé de Madison et dès qu’il eut passé les naseaux par-dessus le muret, il déclara :
—Marie-Jeanne !
—Quoi, Marie-Jeanne, demandai-je, surpris ? C’est Madison, la jardinière.
—Marie-Jeanne, marijuana, de l’herbe si tu préfères !
—Tu as déjà vu de l’herbe avec de si jolies feuilles toi ? Mon pauvre Berlingot, sorti de ton pré tu n’es vraiment pas féru de botanique !
—De l’herbe pour préparer des joints !
— ?
—Des joints, des pétards… De la drogue, quoi ! »
Alors, là, je suis tombé de haut ! De la drogue ! Cette traitresse avait vraiment bien trompé son monde ! Comment tout cela allait-il se terminer ?
La réponse ne se fit pas attendre. L’après-midi même, la voiture de la gendarmerie s’arrêta dans la cour de la ferme. Deux représentants de l’ordre en sortirent, que Germain, qui les connaissait depuis la Communale, accueillit avec le sourire, pensant qu’ils venaient se faire offrir un café « arrosé » pour tuer le temps. La conversation qui s’ensuivit fit disparaître ce sourire. Après forces gestes et exclamations, je vis les trois hommes se diriger vers le « jardin » de Madison pour le constat de circonstance. Germain semblait accablé. Les gendarmes, compatissants, l’aidèrent à arracher au plus vite les plants incriminés et à les bruler.
Quand tout fut parti en fumée, ils revinrent vers la ferme bien décidés à tirer les choses au clair avec la jeune Anglaise, mais le bel oiseau d’outre-manche, s’était, bien sûr, envolé…»
Balto raconte…
« Madison, puisque tel était son nom, avait débarqué chez nous un beau matin d’avril… Enfin, c’est au matin que la ferme en émoi l’avait découverte, Germain l’avait en réalité ramenée la veille au soir après une rencontre dans un bal du voisinage.
Cette fille m’avait tout de suite plu. Elle était jolie comme un cœur, gaie comme un pinson, et vive comme un cabri. Berlingot, à qui j’étais allé m’ouvrir de mon enthousiasme, trouva que j’abusais des lieux communs, mais je vous assure que toutes ces images lui allaient comme… un gant ! L’âne m’assura qu’avant de décider si cette Madison était le bon numéro pour notre fermier, il fallait attendre et voir venir.
L’avenir allait lui donner raison.
Au début, tout se passa bien. Madison, toujours en mouvement, ne rechignait devant aucun des travaux pénibles ou salissants qui pouvaient se présenter. Elle chantait toute la journée à tue-tête avec un délicieux accent et le Germain semblait revivre comme un plant de tomate assoiffé après l’arrosage du soir.
Un jour, un homme est arrivé, qu’elle nous a présenté comme un sien cousin et elle lui a fait visiter la ferme et ses environs avec la bénédiction du maître des lieux. Un endroit particulier a semblé intéresser le visiteur. Un petit enclos ensoleillé entouré d’un mur de pierres sèches qui avait servi autrefois de jardin d’agrément à la mère de Germain qui adorait les fleurs. Laissé à l’abandon, il était envahi par les herbes folles et ne présentait plus aucun intérêt aux yeux de Germain.
Le cousin parti, Madison s’intéressa de près au petit enclos. Elle demanda à Germain de le lui confier pour qu’il retrouve sa destination première. Précisant qu’en bonne Anglaise qu’elle était, elle ne pourrait s’adapter vraiment à la ferme sans un « private garden » avec fleurs et gazon.
Germain, à qui elle aurait demandé la lune sans qu’il y trouvât à redire, accepta.
Dès le lendemain, Madison s’attela à la tâche : désherba, bêcha, bina, ratissa, et enfin sema. Elle sema des graines dont son cousin lui avait fait cadeau. Il s’agissait, paraît-il, de gazon de première qualité et de fleurs de son île bien-aimée. Elle fit promettre à un Germain attendri, de ne pas aller voir le résultat avant que tout ait poussé et qu’elle lui donne la permission. Elle prétexta qu’elle voulait lui faire la surprise de ses talents de jardinière.
Germain, que les fleurs laissaient indifférent, admira, de loin, les efforts déployés par cette merveilleuse fille, puis, oublia le jardin.
Les jours passèrent et quand j’accompagnais Madison, je trouvais que les choses progressaient rudement vite. Bien à l’abri du mur de pierres sèches qui emmagasinait la chaleur du soleil, les plants se développaient rapidement. De fleurs, je n’en voyais guère pour le moment, mais je trouvais le feuillage découpé très élégant et du plus bel effet…
J’invitai Berlingot à venir admirer le jardin privé de Madison et dès qu’il eut passé les naseaux par-dessus le muret, il déclara :
—Marie-Jeanne !
—Quoi, Marie-Jeanne, demandai-je, surpris ? C’est Madison, la jardinière.
—Marie-Jeanne, marijuana, de l’herbe si tu préfères !
—Tu as déjà vu de l’herbe avec de si jolies feuilles toi ? Mon pauvre Berlingot, sorti de ton pré tu n’es vraiment pas féru de botanique !
—De l’herbe pour préparer des joints !
— ?
—Des joints, des pétards… De la drogue, quoi ! »
Alors, là, je suis tombé de haut ! De la drogue ! Cette traitresse avait vraiment bien trompé son monde ! Comment tout cela allait-il se terminer ?
La réponse ne se fit pas attendre. L’après-midi même, la voiture de la gendarmerie s’arrêta dans la cour de la ferme. Deux représentants de l’ordre en sortirent, que Germain, qui les connaissait depuis la Communale, accueillit avec le sourire, pensant qu’ils venaient se faire offrir un café « arrosé » pour tuer le temps. La conversation qui s’ensuivit fit disparaître ce sourire. Après forces gestes et exclamations, je vis les trois hommes se diriger vers le « jardin » de Madison pour le constat de circonstance. Germain semblait accablé. Les gendarmes, compatissants, l’aidèrent à arracher au plus vite les plants incriminés et à les bruler.
Quand tout fut parti en fumée, ils revinrent vers la ferme bien décidés à tirer les choses au clair avec la jeune Anglaise, mais le bel oiseau d’outre-manche, s’était, bien sûr, envolé…»
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: L’amour est dans le pré (suite)
Madison voulait juste joindre l'utile à l'agréable! Elle était peut-être réellement amoureuse de Germain
Et puis c'est vrai que ça pousse vite et ça fait un joli parterre
Et puis c'est vrai que ça pousse vite et ça fait un joli parterre
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: L’amour est dans le pré (suite)
Alors là je suis pliée de rire, quelle belle suite !!! Bravo Nerwen !! Et merci de t'être donné de la peine pour répondre à notre curiosité
Lili- Prend ses marques
- Humeur : joyeuse
Re: L’amour est dans le pré (suite)
lol, franchement, la suite est encore plus délectable que le début ! Merci pour ce moment d'hilarité profonde, nerwen, j'adore quand ton anglaise jardine
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: L’amour est dans le pré (suite)
Décidément ce pauvre Germain ! moi à sa place je prendrais un chat !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: L’amour est dans le pré (suite)
Ah ??? Le gazon anglais ne convient pas à la Maréchaussée ?
Question sans réponse toutefois : quel effet secondaire produirait la marijuana ingurgitée par un baudet ? Son chant en serait certainement transformé !
Bravo pour cette suite inattendue
Quand même , le Germain n'a pas de chance avec ses copines ...
Question sans réponse toutefois : quel effet secondaire produirait la marijuana ingurgitée par un baudet ? Son chant en serait certainement transformé !
Bravo pour cette suite inattendue
Quand même , le Germain n'a pas de chance avec ses copines ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
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