A. Il nous restera ça
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AlainX
Nerwen
madeleinedeproust
Myrte
Admin
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A. Il nous restera ça
Il nous restera ça
Quand les flots engloutirent la ville, la citadelle fut refuge pour les poissons.
Les corps sans vie des hommes flottaient au gré des vagues.
Les pages des livres du musée Fesch redevinrent pâte à papier et l’encre s’effaça.
Les algues s’emmêlèrent aux grilles de fer forgé.
Les méduses se collèrent aux vitrines des boutiques ennoyées.
Nous courûmes à en perdre haleine vers les hauteurs, sur le chemin parsemé de nids de poule du château de la Punta.
La bâtisse abandonnée, soutenue par des étais rouillés, n’en finissait pas de mourir à tous les vents.
Dressée au cœur du domaine du Conte Pozzo di Borgo où paissaient paisiblement les moutons, elle devint subitement dérisoire îlot.
Grillagée pour cause de danger, elle exhibait pitoyablement ses volets doucement effrités.
Les vagues venaient lécher les marches vermoulues du grand escalier à double rampe.
Sur sa façade en granit rose, les colonnes ioniques aux cannelures ornées de lys masquaient désespérément les croisées closes de l’étage.
Le visage couvert de mousse, des angelots debouts sur une sphère, symbolisant les quatre saisons, s’enfonçaient peu à peu dans l’eau.
Nous courrions de chambre en chambre, dans les salons aux plafonds à caissons où la monumentale et inutile cheminée de marbre et les soieries murales s’immergèrent peu à peu dans l’onde et dans l’oubli.
Réfugiés sur le toit, nous n’entendions plus que la complainte du vent qui soufflait encore et le temps s’arrêta.
Le regard tendu vers l’horizon, nous nous blottissions si fort l’un contre l’autre, nous disant il nous restera ça…
Myrte
Les corps sans vie des hommes flottaient au gré des vagues.
Les pages des livres du musée Fesch redevinrent pâte à papier et l’encre s’effaça.
Les algues s’emmêlèrent aux grilles de fer forgé.
Les méduses se collèrent aux vitrines des boutiques ennoyées.
Nous courûmes à en perdre haleine vers les hauteurs, sur le chemin parsemé de nids de poule du château de la Punta.
La bâtisse abandonnée, soutenue par des étais rouillés, n’en finissait pas de mourir à tous les vents.
Dressée au cœur du domaine du Conte Pozzo di Borgo où paissaient paisiblement les moutons, elle devint subitement dérisoire îlot.
Grillagée pour cause de danger, elle exhibait pitoyablement ses volets doucement effrités.
Les vagues venaient lécher les marches vermoulues du grand escalier à double rampe.
Sur sa façade en granit rose, les colonnes ioniques aux cannelures ornées de lys masquaient désespérément les croisées closes de l’étage.
Le visage couvert de mousse, des angelots debouts sur une sphère, symbolisant les quatre saisons, s’enfonçaient peu à peu dans l’eau.
Nous courrions de chambre en chambre, dans les salons aux plafonds à caissons où la monumentale et inutile cheminée de marbre et les soieries murales s’immergèrent peu à peu dans l’onde et dans l’oubli.
Réfugiés sur le toit, nous n’entendions plus que la complainte du vent qui soufflait encore et le temps s’arrêta.
Le regard tendu vers l’horizon, nous nous blottissions si fort l’un contre l’autre, nous disant il nous restera ça…
Myrte
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Il nous restera ça
Est-ce que ce rêve récurrent a une signification pour toi?
Tu le décris avec beaucoup de précision
Ici tu écris:
Nous courrions de chambre en chambre, dans les salons aux plafonds à caissons où la monumentale et inutile cheminée de marbre et les soieries murales s’immergèrent peu à peu dans l’onde et dans l’oubli.
Je pense qu'il y a un souci avec le temps du second verbe. L'imparfait serait plus adéquat il me semble.
Si tu veux garder le passé simple, il faudrait dans ce cas faire 2 phrases distinctes (par ex mettre un point après "inutile".
Je demande l'avis d'une prof de français ? Nerwen, Mad?
Lorsque tu dis à la fin: "Il nous restera ça" Tu parles du souvenir?
Tu le décris avec beaucoup de précision
Ici tu écris:
Nous courrions de chambre en chambre, dans les salons aux plafonds à caissons où la monumentale et inutile cheminée de marbre et les soieries murales s’immergèrent peu à peu dans l’onde et dans l’oubli.
Je pense qu'il y a un souci avec le temps du second verbe. L'imparfait serait plus adéquat il me semble.
Si tu veux garder le passé simple, il faudrait dans ce cas faire 2 phrases distinctes (par ex mettre un point après "inutile".
Je demande l'avis d'une prof de français ? Nerwen, Mad?
Lorsque tu dis à la fin: "Il nous restera ça" Tu parles du souvenir?
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Il nous restera ça
D'accord avec toi en ce qui concerne l'utilisation de l'imparfait pour le second verbe de la phrase.
Pour ce qui est de la signification du rêve, disons qu'il s'agit plutôt d'une adaptation romancée d'un rêve qui revient souvent où il y a une vague qui menace, de l'eau qui envahit tout, sans que ce soit forcement inquiétant d'ailleurs. C'était pour moi l'occasion d'évoquer ce château de la Punta qui me hante depuis que je l'ai vu et qui se meurt.
Quant à la dernière question, il nous restera ce moment précis où nous sommes blottis l'un contre l'autre.
Merci pour cet échange que j'apprécie !
Pour ce qui est de la signification du rêve, disons qu'il s'agit plutôt d'une adaptation romancée d'un rêve qui revient souvent où il y a une vague qui menace, de l'eau qui envahit tout, sans que ce soit forcement inquiétant d'ailleurs. C'était pour moi l'occasion d'évoquer ce château de la Punta qui me hante depuis que je l'ai vu et qui se meurt.
Quant à la dernière question, il nous restera ce moment précis où nous sommes blottis l'un contre l'autre.
Merci pour cet échange que j'apprécie !
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Il nous restera ça
Myrte a écrit:Il nous restera çaQuand les flots engloutirent la ville, la citadelle fut refuge pour les poissons.
Les corps sans vie des hommes flottaient au gré des vagues.
Les pages des livres du musée Fesch redevinrent pâte à papier et l’encre s’effaça.
Les algues s’emmêlèrent aux grilles de fer forgé.
Les méduses se collèrent aux vitrines des boutiques ennoyées.
Nous courûmes à en perdre haleine vers les hauteurs, sur le chemin parsemé de nids de poule du château de la Punta.
La bâtisse abandonnée, soutenue par des étais rouillés, n’en finissait pas de mourir à tous les vents.
Dressée au cœur du domaine du Conte Pozzo di Borgo où paissaient paisiblement les moutons, elle devint subitement dérisoire îlot.
Grillagée pour cause de danger, elle exhibait pitoyablement ses volets doucement effrités.
Les vagues venaient lécher les marches vermoulues du grand escalier à double rampe.
Sur sa façade en granit rose, les colonnes ioniques aux cannelures ornées de lys masquaient désespérément les croisées closes de l’étage.
Le visage couvert de mousse, des angelots debouts sur une sphère, symbolisant les quatre saisons, s’enfonçaient peu à peu dans l’eau.
Nous courrions de chambre en chambre, dans les salons aux plafonds à caissons où la monumentale et inutile cheminée de marbre et les soieries murales s’immergeaient peu à peu dans l’onde et dans l’oubli.
Réfugiés sur le toit, nous n’entendions plus que la complainte du vent qui soufflait encore et le temps s’arrêta.
Le regard tendu vers l’horizon, nous nous blottissions si fort l’un contre l’autre, nous disant il nous restera ça…
Myrte
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Il nous restera ça
Ok pour un imparfait mais écrit comme un imparfait: "nous courions", parce que tel qu'il est écrit là "courrions"ce n'est pas un imparfait.
Ajaccio s'est soudain rappelé à mon souvenir en lisant ton texte Myrte.
Merci pou ce petit retour sur les terres de mon enfance.
Ajaccio s'est soudain rappelé à mon souvenir en lisant ton texte Myrte.
Merci pou ce petit retour sur les terres de mon enfance.
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: A. Il nous restera ça
Un texte très poétique où l'image des ruines, chère aux Romantiques, traduit le passage inexorable du temps. Ta dernière image est la réponse de l'amour humain en forme de palliatif.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Il nous restera ça
Un peu apocalyptique ce texte-rêve.....
Mais une belle recherche de style....
Mais une belle recherche de style....
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Il nous restera ça
Cette cité disparue ne manque pas de charme ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Il nous restera ça
Montée des eaux rendue plus oppressante encore par ta description du château. Je suis entré dans ton rêve, et j'ai respiré sur la fin. Un bon texte et une question: tu dors bien ?
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Il nous restera ça
Virgul, j'ai éclaté de rire à la fin de la lecture de ton commentaire ! Non, je ne dors pas très bien
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Il nous restera ça
Je suis complétement rentrée dans ton texte. J'ai beaucoup aimé.
Et comme Virgul : tu dors bien? mais tu as répondu ...
Et comme Virgul : tu dors bien? mais tu as répondu ...
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Il nous restera ça
Rêve ou pas, c’est somptueux et très visuel.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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