Le cauchemar
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silhène
sprite!
Nerwen
7 participants
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Le cauchemar
Sous l’escalier de la cave il y a un cagibi.
Là, j’ai enfermé mon pire cauchemar.
Un de ces cauchemars hideux qui vous mettent la peur au ventre et vous laisse pantelante sur votre couche. Un cauchemar qui vous empêche de trouver le sommeil, les mains glacées et une boule d’angoisse dans la gorge et qui, une fois que vous avez succombé à la fatigue, rampe vers vous à la manière d’un abominable reptile, vous écrase de son poids abject, s’insinue en vous, vous pénètre, nuit après nuit… nuit après nuit…
Jusqu’au moment où, vous décidez d’en finir.
J’ai longtemps ruminé mon coup et, une nuit, profitant d’un moment où le cauchemar, fatigué, perd de son horrible puissance, je l’ai assommé d’un méchant coup de gourdin. Je l’ai traîné dans l’escalier de la cave, lourd, si lourd…
Et je l’ai enfermé dans le cagibi.
Pour être sûre qu’il ne reviendrait pas me tourmenter, j’ai jeté la clé dans l’étang, derrière la maison.
Pendant quelques nuits, je l’ai entendu hurler, cogner contre la porte, mais la bâtisse est vieille et la porte résistante. Je n’avais plus peur.
Quelques nuits encore et le silence s’est fait. Je suis descendue sur la pointe des pieds pour me rendre compte… En collant mon oreille contre le bois rugueux, je l’ai entendu geindre de la façon le plus répugnante, griffer la porte avec ses ongles noirs, me supplier de la laisser sortir … Mais je sais que c’est une ruse pour m’attendrir et je ne joue plus à ce petit jeu-là.
Bientôt, il n’y eu plus un bruit.
Je ne suis plus jamais redescendu à la cave, j’avais retrouvé le repos…
Ainsi se termine le journal intime de Blanche Dorville.
Blanche a été retrouvée morte dans la maison où elle avait toujours vécu seule. Elle avait 84 ans et aucun héritier vivant. Elle a été inhumée en toute discrétion dans le petit cimetière du village.
Quelques jours plus tard, les hommes qui sont venus pour nettoyer la maison ont fait une macabre découverte : de très anciens restes humains ont été trouvés dans le cagibi sous l’escalier de la cave.
D’après les lambeaux de papiers retrouvés parmi les ossements, et les recherches faites par les services municipaux, il s’agissait du jardinier qui travaillait chez Blanche, il y a de cela une soixantaine d’années...
Depuis la maison est fermée. Elle garde, derrière ses volets clos, la clé du drame qui s’est déroulé là…
Là, j’ai enfermé mon pire cauchemar.
Un de ces cauchemars hideux qui vous mettent la peur au ventre et vous laisse pantelante sur votre couche. Un cauchemar qui vous empêche de trouver le sommeil, les mains glacées et une boule d’angoisse dans la gorge et qui, une fois que vous avez succombé à la fatigue, rampe vers vous à la manière d’un abominable reptile, vous écrase de son poids abject, s’insinue en vous, vous pénètre, nuit après nuit… nuit après nuit…
Jusqu’au moment où, vous décidez d’en finir.
J’ai longtemps ruminé mon coup et, une nuit, profitant d’un moment où le cauchemar, fatigué, perd de son horrible puissance, je l’ai assommé d’un méchant coup de gourdin. Je l’ai traîné dans l’escalier de la cave, lourd, si lourd…
Et je l’ai enfermé dans le cagibi.
Pour être sûre qu’il ne reviendrait pas me tourmenter, j’ai jeté la clé dans l’étang, derrière la maison.
Pendant quelques nuits, je l’ai entendu hurler, cogner contre la porte, mais la bâtisse est vieille et la porte résistante. Je n’avais plus peur.
Quelques nuits encore et le silence s’est fait. Je suis descendue sur la pointe des pieds pour me rendre compte… En collant mon oreille contre le bois rugueux, je l’ai entendu geindre de la façon le plus répugnante, griffer la porte avec ses ongles noirs, me supplier de la laisser sortir … Mais je sais que c’est une ruse pour m’attendrir et je ne joue plus à ce petit jeu-là.
Bientôt, il n’y eu plus un bruit.
Je ne suis plus jamais redescendu à la cave, j’avais retrouvé le repos…
Ainsi se termine le journal intime de Blanche Dorville.
Blanche a été retrouvée morte dans la maison où elle avait toujours vécu seule. Elle avait 84 ans et aucun héritier vivant. Elle a été inhumée en toute discrétion dans le petit cimetière du village.
Quelques jours plus tard, les hommes qui sont venus pour nettoyer la maison ont fait une macabre découverte : de très anciens restes humains ont été trouvés dans le cagibi sous l’escalier de la cave.
D’après les lambeaux de papiers retrouvés parmi les ossements, et les recherches faites par les services municipaux, il s’agissait du jardinier qui travaillait chez Blanche, il y a de cela une soixantaine d’années...
Depuis la maison est fermée. Elle garde, derrière ses volets clos, la clé du drame qui s’est déroulé là…
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Le cauchemar
Brrr glacial, ce dessous d'escalier! On peut en imaginer des drames...
sprite!- Kaléïd'habitué
- Humeur : variable avec brumes suivies d’éclaircies
Re: Le cauchemar
Ton histoire est tellement prenante, tellement vraie, que je n'ai pas pu m'empêcher de googler pour savoir qui était cette mystérieuse Blanche Dorville !
Je suis admiratrice devant ton talent et ton imagination
Je suis admiratrice devant ton talent et ton imagination
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: Le cauchemar
Y avait il des revenants ? Blanche d'Orville avait elle été témoin inconscient d'un macabre règlement de compte ? Toujours est -il que le fantôme du jardinier n'est surement pas étranger à ses terribles cauchemars.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Le cauchemar
Le théme de la consigne ne porte pas en lui-m^me à sourire. Mais tu l'a remarquablement articulée en deux temps, celui ddu cauchemar et celui du réel. Du coup, on se laisse prendre à ton histoire qui cesse d'être un récit de cauchemar pour devenir un authentique fait divers. Moi lecteur content !
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: Le cauchemar
Brrrrrr! Quel horreur!
Super bien raconté, je me dis au début que c'est un enfant qui parle, et puis la seconde partie m'amène ailleurs, sans que je comprenne trop ce que vient faire cette vieille dame. Et Paf: La chute tombe, implacable... Et terrifiante !
Du très grand Nerwen
Super bien raconté, je me dis au début que c'est un enfant qui parle, et puis la seconde partie m'amène ailleurs, sans que je comprenne trop ce que vient faire cette vieille dame. Et Paf: La chute tombe, implacable... Et terrifiante !
Du très grand Nerwen
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Le cauchemar
Un grand pour vos coms.
Silhène, Blanche Dorville est sortie tout droit de mon imagination, je ne pense pas que Google soit encore arrivé jusque là
Escandélia si tu relis le début et les mots qu'elle emploie pour décrire son cauchemar, tu verras sans doute le "lien" entre Blanche Dorville et le jardinier...
Silhène, Blanche Dorville est sortie tout droit de mon imagination, je ne pense pas que Google soit encore arrivé jusque là
Escandélia si tu relis le début et les mots qu'elle emploie pour décrire son cauchemar, tu verras sans doute le "lien" entre Blanche Dorville et le jardinier...
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Le cauchemar
Une « horror story » à double détente : Dans la première partie, on se demande si on est dans le fantastique, avec une horrible entité sortie des cauchemars de l’héroïne et qui s’est matérialisée puisqu’elle a enfermée, ou si tout cela se passe uniquement dans l’imagination d’un cerveau dérangé. La deuxième partie donne un éclairage très différent et en la confrontant à la première, on imagine un drame, peut-être une histoire de viol, bien des années auparavant.
Des interrogations subsistent quand même. Cette page de journal est-elle récente ou bien au contraire de l’époque de la mort du jardinier ? Et on aimerait en savoir davantage sur la vie de cette femme depuis le drame (le double drame).
En tout cas merci pour cette troublante histoire si bien composée et racontée.
Des interrogations subsistent quand même. Cette page de journal est-elle récente ou bien au contraire de l’époque de la mort du jardinier ? Et on aimerait en savoir davantage sur la vie de cette femme depuis le drame (le double drame).
En tout cas merci pour cette troublante histoire si bien composée et racontée.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Le cauchemar
J'ai lu le début de ton histoire en me disant : c'est très poètique : enfermer son cauchemar sous l'escalier. Puis la suite m'a plongée dans une histoire macabre, pleine de réalisme. Tu as su relier les deux habilement. J'ai beaucoup aimé.
Invité- Invité
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