A. Pas de panique !
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Nerwen
Amanda.
Coumarine
Adrienne
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AlainX
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A. Pas de panique !
Pas de panique !
Déjà, la porte coulissante de l'ascenseur avait fait un drôle de bruit en se fermant. Enfin, lui, avait trouvé que c'était un drôle de bruit. Il eut un mauvais pressentiment. Il est vrai qu'il était dans une situation difficile, de celle que l'on ne souhaite pas à son meilleur ennemi.
L'ascenseur se mit en branle en faisant un bruit de tringlerie qui ne fit qu'augmenter son angoisse sous-jacente. C'était manifestement un vieux modèle, tout défraîchi, avec toutes sortes de traces sur les parois. Vraiment pas de quoi donner le moral !
Ils étaient trois. Un homme et une femme tout en blanc tous les deux. Et lui.
Pourquoi, dans certaines circonstances, le blanc peut-il être aussi démoralisant…
L’ascenseur progressait à une vitesse d’escargot. Tout à coup il y a une sorte de claquement sec et la cabine s'immobilisa dans un tremblement ahurissant. À se demander si ce n'était pas le dernier.
L'homme en blanc déclara : — « rassurez-vous, rien de grave, c'est déjà arrivé. Ça va repartir »
La femme surenchérit : — « oui, oui, pas de quoi paniquer ». Disaient-ils cela pour le rassurer ou était-ce un problème récurrent ?
Lui, n'en menait pas large. Heureusement qu'il était allongé, sinon il pense qu'il se serait liquéfié jusque par terre. C'était vraiment pas le moment. L'intervention devait commencer dans quelques minutes.
Le brancardier — l'homme en blanc était un brancardier — commença à avoir une jambe qui tremble et l'une de ses mains tapotait sur le brancard du futur opéré, montrant clairement un agacement. Sans doute avait-il d'autres patients à véhiculer.
L'infirmière — la femme en blanc était infirmière — tripotait des feuilles de soins dans ses mains d'une manière anormalement fébrile.
Le brancardier commença à transpirer abondamment : — « J’en ai marre, j'en ai marre ! Je ne supporte plus les ascenseurs de cet hôpital en ruines ! Je suis claustro ! J'ai pris ce boulot parce que je n'ai rien trouvé d'autre. Mais tous ces patients me dégoûtent ! On les entend geindre, se plaindre, jamais content de rien. C'est d'un pénible ! »
Il se lâchait le brancardier…
— « Mais taisez-vous, rugit l'infirmière ! C'est pas possible de parler comme ça. Qu'est-ce que va penser le monsieur ! »
Le Monsieur ne pensait plus depuis un moment déjà. Les cachets de l'avant-anesthésie faisaient leur effet. Mais son corps, lui, ne l'entendait pas de cette oreille. Ses jambes se mirent à s'agiter et des tremblements compulsifs commencèrent à l'envahir contre son gré.
— « Mais qu'est-ce qui m'arrive ! Qu'est ce qui m'arrive ! Faites quelque chose, je vous en supplie ! »
L'infirmière tenta de le rassurer : — « Ne vous en faites pas, l'ascenseur va redémarrer très vite »
— « Très vite ? ricana le brancardier. Vous rigolez ! La dernière fois on a attendu trois quarts d'heure, mais si souvenez-vous cela a fait tout un pataquès dans l'hôpital, parce que le patient est mort dans l'ascenseur d'une crise cardiaque issue de sa crise de panique. »
— « Ne l'écoutez pas, tenta de rassurer l'infirmière en regardant le patient allongé. Il dit n'importe quoi, c'est comme ça quand il est énervé. Vous allez voir votre opération va très bien se passer. Même dans un cas très grave comme le vôtre, (j'ai votre dossier sous les yeux), il arrive quand même que ça se passe bien… ».
Le brancardier marmonna : — « quand on est opéré au bloc numéro 13, on sait ce que ça veut dire ! Les chirurgiens l'appellent le ‘ pile ou face’. Pile tu vis. Face tu meurs ! »
— « Mais vous allez la fermer ! » gueula l'infirmière dans un cri hystérique en levant la main sur lui.
— « Ah ! Ça ne vous plaît pas qu'on dise la vérité aux patients ! Mais regardez le ! Il a déjà une tête de cadavre le futur opéré–décédé. »
Le futur opéré, mû par on ne sait trop quelle force décuplée descendit du brancard en arrachant la perfusion qu'il avait au bras et chercha à étrangler l'infirmière qui se débattait tant bien que mal.
— « Je déteste les bonnes femmes hurlait-il. J'ai la haine contre les infirmières qui se baladent avec leur blouse trop serrée, histoire de bien montrer leurs seins et leurs fesses. C'est une honte ! »
— « Mais lâchez-moi, lâchez-moi ! » criait -elle, hystérisée, en même temps qu'elle sortait une paire de ciseaux pointus de sa poche.
C'est quand le brancardier vit du sang couler à flot dans la cabine de l'ascenseur qu'il réalisa que l'infirmière avait planté ses ciseaux dans le bide du type, à plusieurs reprises.
À cet instant précis, l'ascenseur se remit en branle.
Croyez sincèrement Madame à toutes nos condoléances les plus sincères, à celle de tout le service, et en particulier de l'infirmière et du brancardier qui nous ont assisté jusqu'au dernier instant….
Déjà, la porte coulissante de l'ascenseur avait fait un drôle de bruit en se fermant. Enfin, lui, avait trouvé que c'était un drôle de bruit. Il eut un mauvais pressentiment. Il est vrai qu'il était dans une situation difficile, de celle que l'on ne souhaite pas à son meilleur ennemi.
L'ascenseur se mit en branle en faisant un bruit de tringlerie qui ne fit qu'augmenter son angoisse sous-jacente. C'était manifestement un vieux modèle, tout défraîchi, avec toutes sortes de traces sur les parois. Vraiment pas de quoi donner le moral !
Ils étaient trois. Un homme et une femme tout en blanc tous les deux. Et lui.
Pourquoi, dans certaines circonstances, le blanc peut-il être aussi démoralisant…
L’ascenseur progressait à une vitesse d’escargot. Tout à coup il y a une sorte de claquement sec et la cabine s'immobilisa dans un tremblement ahurissant. À se demander si ce n'était pas le dernier.
L'homme en blanc déclara : — « rassurez-vous, rien de grave, c'est déjà arrivé. Ça va repartir »
La femme surenchérit : — « oui, oui, pas de quoi paniquer ». Disaient-ils cela pour le rassurer ou était-ce un problème récurrent ?
Lui, n'en menait pas large. Heureusement qu'il était allongé, sinon il pense qu'il se serait liquéfié jusque par terre. C'était vraiment pas le moment. L'intervention devait commencer dans quelques minutes.
Le brancardier — l'homme en blanc était un brancardier — commença à avoir une jambe qui tremble et l'une de ses mains tapotait sur le brancard du futur opéré, montrant clairement un agacement. Sans doute avait-il d'autres patients à véhiculer.
L'infirmière — la femme en blanc était infirmière — tripotait des feuilles de soins dans ses mains d'une manière anormalement fébrile.
Le brancardier commença à transpirer abondamment : — « J’en ai marre, j'en ai marre ! Je ne supporte plus les ascenseurs de cet hôpital en ruines ! Je suis claustro ! J'ai pris ce boulot parce que je n'ai rien trouvé d'autre. Mais tous ces patients me dégoûtent ! On les entend geindre, se plaindre, jamais content de rien. C'est d'un pénible ! »
Il se lâchait le brancardier…
— « Mais taisez-vous, rugit l'infirmière ! C'est pas possible de parler comme ça. Qu'est-ce que va penser le monsieur ! »
Le Monsieur ne pensait plus depuis un moment déjà. Les cachets de l'avant-anesthésie faisaient leur effet. Mais son corps, lui, ne l'entendait pas de cette oreille. Ses jambes se mirent à s'agiter et des tremblements compulsifs commencèrent à l'envahir contre son gré.
— « Mais qu'est-ce qui m'arrive ! Qu'est ce qui m'arrive ! Faites quelque chose, je vous en supplie ! »
L'infirmière tenta de le rassurer : — « Ne vous en faites pas, l'ascenseur va redémarrer très vite »
— « Très vite ? ricana le brancardier. Vous rigolez ! La dernière fois on a attendu trois quarts d'heure, mais si souvenez-vous cela a fait tout un pataquès dans l'hôpital, parce que le patient est mort dans l'ascenseur d'une crise cardiaque issue de sa crise de panique. »
— « Ne l'écoutez pas, tenta de rassurer l'infirmière en regardant le patient allongé. Il dit n'importe quoi, c'est comme ça quand il est énervé. Vous allez voir votre opération va très bien se passer. Même dans un cas très grave comme le vôtre, (j'ai votre dossier sous les yeux), il arrive quand même que ça se passe bien… ».
Le brancardier marmonna : — « quand on est opéré au bloc numéro 13, on sait ce que ça veut dire ! Les chirurgiens l'appellent le ‘ pile ou face’. Pile tu vis. Face tu meurs ! »
— « Mais vous allez la fermer ! » gueula l'infirmière dans un cri hystérique en levant la main sur lui.
— « Ah ! Ça ne vous plaît pas qu'on dise la vérité aux patients ! Mais regardez le ! Il a déjà une tête de cadavre le futur opéré–décédé. »
Le futur opéré, mû par on ne sait trop quelle force décuplée descendit du brancard en arrachant la perfusion qu'il avait au bras et chercha à étrangler l'infirmière qui se débattait tant bien que mal.
— « Je déteste les bonnes femmes hurlait-il. J'ai la haine contre les infirmières qui se baladent avec leur blouse trop serrée, histoire de bien montrer leurs seins et leurs fesses. C'est une honte ! »
— « Mais lâchez-moi, lâchez-moi ! » criait -elle, hystérisée, en même temps qu'elle sortait une paire de ciseaux pointus de sa poche.
C'est quand le brancardier vit du sang couler à flot dans la cabine de l'ascenseur qu'il réalisa que l'infirmière avait planté ses ciseaux dans le bide du type, à plusieurs reprises.
À cet instant précis, l'ascenseur se remit en branle.
*
Madame Duval, nous avons bien évidemment tout fait pour que l'opération que nous avons pratiquée améliore grandement la situation de votre mari. Malheureusement, vous le savez, la généralisation de son cancer l'avait beaucoup fragilisé. Il était quand même très affaibli. Il est hélas décédé sur la table d'opération, au cours de l'intervention, d'une hémorragie interne que nous n'avons pas pu juguler.Croyez sincèrement Madame à toutes nos condoléances les plus sincères, à celle de tout le service, et en particulier de l'infirmière et du brancardier qui nous ont assisté jusqu'au dernier instant…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Pas de panique !
Brrrrr... P ... , y a de quoi flanquer la trouille à une palanquée de malades !
Je savais que, dans les hôpitaux, il y avait de gros problèmes, mais alors là ...
Heureusement, dans nos campagnes, reste encore le véto : ma chienne n'apprécie pas forcément, mais il y a une certaine efficacité ...
Alainx, c'est le meilleur dans le genre
Je savais que, dans les hôpitaux, il y avait de gros problèmes, mais alors là ...
Heureusement, dans nos campagnes, reste encore le véto : ma chienne n'apprécie pas forcément, mais il y a une certaine efficacité ...
Alainx, c'est le meilleur dans le genre
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Pas de panique !
J'imagine que tu as pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire totalement invraisemblable ( en tout cas je l'espère) . Trop invraisemblable pour que j'arrive à m'intéresser aux personnages . Pour moi il aurait suffit de pas grand chose pour me projeter : que le patient se jette sur le brancardier au lieu de l'infirmière ( dans l'état où il est' je doute qu'il ait les idées assez claires pour lui reprocher sa tenue, par contre vu ce qu'a dit le brancardier juste avant, il y avait de quoi Peter un câble .) de meme ta derniere partie trop sombre et qui nous impose une fin qui, toujours à mon sens, n'était pas nécessaire .
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Pas de panique !
@ Cassy
Je tiens ENORMEMENT à cette fin ....
Tu ne sembles pas avoir compris que c'est un texte évidemment outrancier....
Faut te projeter dans un vaudeville... pas dans la réalité hospitalière... qui comme on le sait...
... est bien pire !!
Cathartique en quelque sorte....
A base de faux-vrais-souvenirs personnels....
bref, l'écriture......
Je tiens ENORMEMENT à cette fin ....
Tu ne sembles pas avoir compris que c'est un texte évidemment outrancier....
Faut te projeter dans un vaudeville... pas dans la réalité hospitalière... qui comme on le sait...
... est bien pire !!
Cathartique en quelque sorte....
A base de faux-vrais-souvenirs personnels....
bref, l'écriture......
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Pas de panique !
Pour ma part, j'ai trouvé ça très drôle, comme caricature, j'ai beaucoup ri :-)
Bonne idée, l'ascenseur d'hôpital (ce sont les pires :-))
Bonne idée, l'ascenseur d'hôpital (ce sont les pires :-))
Adrienne- Kaléïd'habitué
- Humeur : brouillonne
Re: A. Pas de panique !
Oui, c'est une excellente caricature!
les trois personnages ne sont que des caricatures!
Evidemment rien de profond dans cette histoire, que l'occasion de rire tant pour l'auteur du texte que pour les lecteurs
Donc... j'aime bien ce texte... il a atteint son objectif: détendre...
Je suis sûre Alain, que tu t'es amusé à écrire cela?
les trois personnages ne sont que des caricatures!
Evidemment rien de profond dans cette histoire, que l'occasion de rire tant pour l'auteur du texte que pour les lecteurs
Donc... j'aime bien ce texte... il a atteint son objectif: détendre...
Je suis sûre Alain, que tu t'es amusé à écrire cela?
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: A. Pas de panique !
Ayant assidument eu l'occasion de fréquenter les ascenseurs d'hôpitaux, j'avais déjà été confrontée à des situations ubuesques, mais là, AlainX, tu as tapé dans le mille.
C'est surtout la fin que j'aime, une profonde vérité, les médecins ne reconnaissaient jamais leurs torts et emberlificotant les patients et leur famille ( !) avec un art propre à leur confrérie.
Encore un excellent texte !
C'est surtout la fin que j'aime, une profonde vérité, les médecins ne reconnaissaient jamais leurs torts et emberlificotant les patients et leur famille ( !) avec un art propre à leur confrérie.
Encore un excellent texte !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Pas de panique !
Dans la série "Horreur à l'hôpital", tu frappes fort, c'est gore à souhait et j'aime ça !
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Pas de panique !
Excellent, mais j'espère que personne parmi nous ne va se faire opérer dans les prochains jours, parce que là franchement, je pense qu'il est plus prudent de prendre l'escalier, on ne sait jamais !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Pas de panique !
Brrr.... encore une histoire qui fait froid dans le dos. J'ai l'impression d'avoir allumé la télé et d'être tombée sur un thriller gore à souhait, sauf que je ne suis pas fan des thriller qui font peur , mais ça c'est une autre histoire. Caricature provocatrice.... mais pas si loin de la vérité parfois dans certains détails. Amanda l'a relevé déjà.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Pas de panique !
A la fois drôle et flippant, humour noir et grand-guignol, mais dont l’excès exorcise nos peurs vis-à-vis des hôpitaux.
Quelques étourderies dans l’utilisation des temps : des présents qui auraient mieux fait d’être absents
Quelques étourderies dans l’utilisation des temps : des présents qui auraient mieux fait d’être absents
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Pas de panique !
J'aimerai pas être coincée dans un ascenseur avec toi moi j'te dis !
On sait pas les histoires que tu pourrais me raconter pendant cette panne
On sait pas les histoires que tu pourrais me raconter pendant cette panne
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
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