A. petite voix
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virgul
Charlotte
Escandélia
Mesange
carbone
9 participants
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A. petite voix
ça a débuté comme ça, un matin, un de ceux où la limite entre l'éveil et le sommeil est floue. J'étais mal réveillé et je savais au fond de moi que cette matinée serait particulière. Avais-je peur de ce qu'il allait se passer ? Avais-je envie de ne pas prendre de décision ? Pourtant, je sentais que je devais en prendre une, quelque chose en moi que je feignais d'ignorer depuis trop longtemps, se manifestait de manière de plus en plus fréquente et insistante.
Je décidai de me rendre au musée d'art afin de me changer les idées et pour retrouver un instant de paix intérieure. Au hasard de ma déambulation dans le bâtiment, je me retrouvai face au tableau de Martin Jarrie « Chapeau melon ». Cet homme qui était en train de voyager sur un chapeau melon fit envoler mes doutes. C'était un signe du destin. Oui, je devais accepter de me laisser entraîner sur une route inconnue, partir sur les chapeaux de roues, et accepter de lâcher prise. Ma petite voix me disais que plus je me laisserais aller, moins ce serait douloureux à vivre. Ce mot me faisait peur. Quitter sa vie actuelle pour un renouveau peut être difficile mais pas douloureux ! Donner sa démission à son patron et à son club de sport et son chat à sa voisine ne devait pas être douloureux mais difficile ! Je me suis dis que ma petite voix manquait de vocabulaire et que j'en étais responsable étant donné que durant ma vie je lui avais souvent fait la sourde oreille.
Etant convaincu que je l'avais assez écoutée pour aujourd'hui et voulant remplir ma mission au plus vite, je décidai de ne pas prêter attention à sa remarque. Elle voulait, en effet, me rendre encore plus attentif aux couleurs du tableau, elle me demandait pourquoi le ciel était vert et le sol rouge. Je me disais que ça n'avait pas d'importance, que c'était une lubie d'artiste et qu'elle pouvait me ficher la paix.
Je sortis du musée avec la certitude que je devais empoigner ma vie devenue un peu trop monotone et je voulais tout régler le jour même avant que les doutes ne reviennent m'assaillir. J'avais tellement hâte de renter chez moi pour écrire mes lettres de démissions que je ne vis et n'entendis pas cet utilitaire vert qui vint coucher mon corps au sol ; ce sol qui devint rouge sang. Mon âme s'envola sur un chapeau melon. Je compris la signification des couleurs vertes et rouges et la relation entre le lâcher prise et la douleur. Plus jamais, ma petite voix, si tu es encore avec moi, plus jamais je n'ignorerai ta présence.
Je décidai de me rendre au musée d'art afin de me changer les idées et pour retrouver un instant de paix intérieure. Au hasard de ma déambulation dans le bâtiment, je me retrouvai face au tableau de Martin Jarrie « Chapeau melon ». Cet homme qui était en train de voyager sur un chapeau melon fit envoler mes doutes. C'était un signe du destin. Oui, je devais accepter de me laisser entraîner sur une route inconnue, partir sur les chapeaux de roues, et accepter de lâcher prise. Ma petite voix me disais que plus je me laisserais aller, moins ce serait douloureux à vivre. Ce mot me faisait peur. Quitter sa vie actuelle pour un renouveau peut être difficile mais pas douloureux ! Donner sa démission à son patron et à son club de sport et son chat à sa voisine ne devait pas être douloureux mais difficile ! Je me suis dis que ma petite voix manquait de vocabulaire et que j'en étais responsable étant donné que durant ma vie je lui avais souvent fait la sourde oreille.
Etant convaincu que je l'avais assez écoutée pour aujourd'hui et voulant remplir ma mission au plus vite, je décidai de ne pas prêter attention à sa remarque. Elle voulait, en effet, me rendre encore plus attentif aux couleurs du tableau, elle me demandait pourquoi le ciel était vert et le sol rouge. Je me disais que ça n'avait pas d'importance, que c'était une lubie d'artiste et qu'elle pouvait me ficher la paix.
Je sortis du musée avec la certitude que je devais empoigner ma vie devenue un peu trop monotone et je voulais tout régler le jour même avant que les doutes ne reviennent m'assaillir. J'avais tellement hâte de renter chez moi pour écrire mes lettres de démissions que je ne vis et n'entendis pas cet utilitaire vert qui vint coucher mon corps au sol ; ce sol qui devint rouge sang. Mon âme s'envola sur un chapeau melon. Je compris la signification des couleurs vertes et rouges et la relation entre le lâcher prise et la douleur. Plus jamais, ma petite voix, si tu es encore avec moi, plus jamais je n'ignorerai ta présence.
carbone- Prend ses marques
- Humeur : nerveuse
Re: A. petite voix
C'est un texte qui me touche beaucoup pour toutes sortes de raisons dont je ne souhaite pas forcément parler ici. Cela me semble écrit comme cela, d'une traite, dans un souffle. Bravo!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. petite voix
C'est un texte puissant et profond. Il soulève des question philosophiques qui ne laissent pas indifférent. D'une fluidité remarquable, il nous entraine avec lui.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. petite voix
J'aime beaucoup ce texte qui est d'une grande profondeur. Eh oui la petite voix a bien des choses à nous dire et on aurait tendance à l'étouffer au lieu de l'écouter.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. petite voix
J'ai dû faire une erreur de manipulation et ma réponse à Mésange et à Délia n'a pas l'air d'avoir été envoyée.
Je suis désolée Mésange si j'ai fait ressurgir des souvenirs pénibles.
Je n'ai pas écrit ce texte d'une traite mais en deux fois. Il est vrai que lors de ma deuxième tentative, je l'ai écrit d'un trait, d'un souffle.
Merci pour vos commentaires
Je suis désolée Mésange si j'ai fait ressurgir des souvenirs pénibles.
Je n'ai pas écrit ce texte d'une traite mais en deux fois. Il est vrai que lors de ma deuxième tentative, je l'ai écrit d'un trait, d'un souffle.
Merci pour vos commentaires
carbone- Prend ses marques
- Humeur : nerveuse
Re: A. petite voix
Il y a une similitude dans notre interprétation de l'image, ta petite voix, ma petite part de moi.
A écouter absolument!
Tu vas plus loin avec la douleur du renoncement, mais ensuite, quelle jouissance dans l'épanouissement!
Au niveau de la mise en forme, tu gagnerais à aérer ton texte en paragraphes.
A écouter absolument!
Tu vas plus loin avec la douleur du renoncement, mais ensuite, quelle jouissance dans l'épanouissement!
Au niveau de la mise en forme, tu gagnerais à aérer ton texte en paragraphes.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. petite voix
Une chute à laquelle je ne m'attendais pas. C'est un beau texte, il me fait penser à de l'écriture automatique. Un peu comme si tu t'étais posée devant le tableau en ouvrant grandes les vannes de ton imagination. C'est comme ça que je conçois l'écriture. On cherche l'inspiration et une fois le fil de l'histoire trouvé, on s'imagine face à un tableau dans lequel on plonge.
Petit conseil: lorsque tu copies-colles ton texte ici, pense à revoir les sauts de ligne. Ici des paragraphes bien aérés permettraient une meilleure lecture. Et si tu sais faire, tu peux sélectionner ton texte et le justifier
Petit conseil: lorsque tu copies-colles ton texte ici, pense à revoir les sauts de ligne. Ici des paragraphes bien aérés permettraient une meilleure lecture. Et si tu sais faire, tu peux sélectionner ton texte et le justifier
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. petite voix
Un texte très fluide qui semble effectivement être écrit d'un souffle
Tu soulèves des questions que l'on se pose tous mais si j'ai bien compris la fin, ton narrateur trouve l'épanouissement dans la mort?
C'est une chute inattendue
Tu soulèves des questions que l'on se pose tous mais si j'ai bien compris la fin, ton narrateur trouve l'épanouissement dans la mort?
C'est une chute inattendue
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. petite voix
Eh bien dis donc quelle chute (c'est le cas de le dire) ! J'aime ce petit côté fantastique.
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. petite voix
une histoire d'un quotidien plausible, comme il y en a tant.
Tu racontes superbement bien les couleurs.
J'aime beaucoup ce texte touchant par son réalisme et son brun de colorisme. (je ne crois pas que ce mot existe navrée)
Tu racontes superbement bien les couleurs.
J'aime beaucoup ce texte touchant par son réalisme et son brun de colorisme. (je ne crois pas que ce mot existe navrée)
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
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