B. Bulle urbaine

Allo allo
On se jette à l’eau
On se lance sur les ondes
Par-dessus les vagues de la ville
On navigue en solitaire.
Pour quelques piécettes,
Un mètre carré d’intimité
Dans la foule agitée
Deux mètres cube de silence
Dans le bruit urbain
La cabine, un coin de paradis
Un cocon une coquille
Dont on ne voudrait pas sortir
Englué dans les filets
D’une voix suave
D’autres fois un cercueil
L’espace ultime
De l’enterré vivant
Achevé par les mots.
La cabine, c’était.
La cabine n’est plus nulle part
Le portable est partout
Enfuie L’intimité
Les confidences sont dans la rue
100 mots

et ceux qui n'ont pas de portables, où qui se trouvent dans des zones blanches n'ont qu'à se débrouiller !

La modernité a du bon quand même

Voilà bien un texte qui va nous faire regretter les cabines téléphoniques qui ont quasiment toutes disparues en France…
Maintenant chacun impose sa voix tonitruante avec son Smartphone dans la rue, les transports en commun, les restaurants, et même, cela m'est arrivé de le constater… les cimetières !.... tandis qu'on enterrait un mort. quelqu'un téléphonait, parlait fort et rigolait…quelques mètres plus loin…
drôle d'époque !

J'ai vraiment beaucoup aimé ce ce texte.

"Un coin de paradis"

Oui, ça pouvait être cela,  le lieu où on  susurrait tendrement des mots d'amour et bien d'autre chose encore ...

Aujourd'hui, la communication téléphonique s'est banalisée
et comme le dit fort justement  brigou

La modernité a du bon quand même

Ne voilà-t-il pas que sur mon Semartephone, j'en suis à domestiquer le texto ?
Tiens, faudra que j'essaie de transmettre quelque p'tit poème ...
Et puis, il y  a les images qu'on peut transmettre en instantané
et ces petites vidéos qu'on peut réaliser, immortalisant ainsi des moments de liesse
(samedi dernier, un après-midi dansant ...) et qu'on peut transmettre aux intéressés, vedettes momentanées du film ...