A - Tonton Zéphyrin
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Myrte
Zéphyrine
Martine27
7 participants
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A - Tonton Zéphyrin
Aujourd'hui, chez Mémé Célestine et Pépé Athanase, c'est branle-bas de combat.
Mémé est aux fourneaux et les casseroles ont intérêt à bien se tenir, ça va chauffer pour elles.
Pépé, lui, furette fébrilement dans la cave à la recherche de LA bonne bouteille, il peste contre les toiles d'araignée et la poussière qui l'empêchent de lire les étiquettes, bon d'accord il aurait peut-être dû prendre ses lunettes.
A l'étage, leurs petits-enfants aèrent une chambre, préparent un lit et jouent de l'aspirateur et du plumeau.
Aujourd'hui, un hôte de marque est attendu.
Céleste, l'aînée de leurs petites-filles, une jolie blondinette est partie chercher Tonton Zéphyrin, le frère ainé de Pépé Athanase. Il habite au bord de la mer une charmante ville au nom évocateur "Saint-Lunaire", de là à en déduire que Tonton Zéphyrin est un doux rêveur, il n'y a qu'un pas, mais est-ce si sûr ?
Un coup de frein dans la cour et voilà qu'apparaît, au bras de la charmante Céleste, un vieux monsieur dans la fleur de son âge vénérable (que nous tairons parce qu'il n'y a pas que les femmes qui sont coquettes, mais disons entre quatre-vingt et cent ans). Sous sa casquette de marin on devine une belle masse de cheveux blancs assortis à une moustache conquérante.
Après avoir embrassé la marmaille et partagé une solide accolade virile avec son frère, il se penche sur la main de Mémé Célestine qu'il effleure d'un baiser.
"Ma très chère belle-sœur" dit-il d'une belle voix grave, un demi-sourire coquin aux lèvres "chaque jour je regrette que mon galapiat de frère t'ait vu la première !"
Mémé Célestine pique un délicieux fard, tandis que Pépé Athanase, habitué au caractère bien trempée de sa chère épouse, rit sous cape en la voyant succomber au charme incontestable de son grand frère. Il sait bien que Tonton Zéphyrin est marié à la mer et au grand large (ciel un bigame !), mais il aime tant jouer les séducteurs que c'en est attendrissant.
Après un repas familial plein d'entrain durant lequel Tonton Zéphyrin a régalé toute la tablée, en sus de la délicieuse cuisine de Mémé Célestine et du bon vin de Pépé Athanase (seulement pour les adultes non mais !), d'une flopée d'histoires toutes plus captivantes les unes que les autres, les anciens accompagnés de Céleste se retrouvent au jardin pour converser tranquillement.
Pépé Athanase "Toujours aussi fringant Zéphyrin, l'air de la mer te réussit décidemment !"
Mémé Célestine approuve d'un ample mouvement de tête "C'est vrai, tu rajeunis à vue d'œil ! Et puis, tu es toujours aussi distingué" poursuit-elle en détaillant l'élégant costume de Zéphyrin et ses chaussures bien cirées, tout en jetant un coup d'œil courroucé à son époux dépenaillé.
Tonton Zéphyrin "Tu es trop bonne ma chère, comme tu le sais j'aime l'habit confortable, mais j'ai la trouille de la charentaise"
PA "Comment ça la trouille de la charentaise ? Je ne connais pas de chaussons plus confortables, ça tient bien aux pieds, c'est chaud les jours d'hiver et c'est tout-à-fait coquet !"
Mémé Célestine ricane en pensant aux dites charentaises agrémentées d'un superbe trou du côté du gros orteil, mais sa tête de mule de mari refuse d'en acheter des neuves.
TZ déclare péremptoirement "La charentaise cher frère, c'est pour moi le premier pied dans la tombe !"
PA "Mais pas du tout, c'est marcher serein dans la vieillesse."
TZ "Permets-moi de ne pas être d'accord, même vieux on peut toujours avoir envie de rester jeune !"
PA "Etre jeune, c'est dans la tête pas seulement dans le corps. Et, en ce qui me concerne, je resterai un vieillard authentique avec mes rides et mes dents qui prennent la poudre d'escampette. Tu en penses quoi ma Célestine ? Et toi mignonne Céleste ?"
Voilà nos deux dames prises entre deux feux, comment rester diplomates et ne pas froisser l'égo masculin des frères ?
La jeune Céleste se lance. "Tonton Zéphyrin, tu sais bien que tu es mon héros depuis ma plus tendre enfance et les héros ne vieillissent jamais."
Mémé Célestine applaudit intérieurement la jolie sortie de sa petite-fille "Et toi mon chère Athanase tu resteras toujours le beau marin que j'ai rencontré il y a tant d'années, même sans dents, sans cheveux, tout vouté, tout ridé et avec tes charentaises trouées !"
Après les quelques instants de flottement suivant cette sortie directe, les quatre compagnons éclatent d'un rire frais comme la jeunesse et sage comme la vieillesse.
Mémé est aux fourneaux et les casseroles ont intérêt à bien se tenir, ça va chauffer pour elles.
Pépé, lui, furette fébrilement dans la cave à la recherche de LA bonne bouteille, il peste contre les toiles d'araignée et la poussière qui l'empêchent de lire les étiquettes, bon d'accord il aurait peut-être dû prendre ses lunettes.
A l'étage, leurs petits-enfants aèrent une chambre, préparent un lit et jouent de l'aspirateur et du plumeau.
Aujourd'hui, un hôte de marque est attendu.
Céleste, l'aînée de leurs petites-filles, une jolie blondinette est partie chercher Tonton Zéphyrin, le frère ainé de Pépé Athanase. Il habite au bord de la mer une charmante ville au nom évocateur "Saint-Lunaire", de là à en déduire que Tonton Zéphyrin est un doux rêveur, il n'y a qu'un pas, mais est-ce si sûr ?
Un coup de frein dans la cour et voilà qu'apparaît, au bras de la charmante Céleste, un vieux monsieur dans la fleur de son âge vénérable (que nous tairons parce qu'il n'y a pas que les femmes qui sont coquettes, mais disons entre quatre-vingt et cent ans). Sous sa casquette de marin on devine une belle masse de cheveux blancs assortis à une moustache conquérante.
Après avoir embrassé la marmaille et partagé une solide accolade virile avec son frère, il se penche sur la main de Mémé Célestine qu'il effleure d'un baiser.
"Ma très chère belle-sœur" dit-il d'une belle voix grave, un demi-sourire coquin aux lèvres "chaque jour je regrette que mon galapiat de frère t'ait vu la première !"
Mémé Célestine pique un délicieux fard, tandis que Pépé Athanase, habitué au caractère bien trempée de sa chère épouse, rit sous cape en la voyant succomber au charme incontestable de son grand frère. Il sait bien que Tonton Zéphyrin est marié à la mer et au grand large (ciel un bigame !), mais il aime tant jouer les séducteurs que c'en est attendrissant.
Après un repas familial plein d'entrain durant lequel Tonton Zéphyrin a régalé toute la tablée, en sus de la délicieuse cuisine de Mémé Célestine et du bon vin de Pépé Athanase (seulement pour les adultes non mais !), d'une flopée d'histoires toutes plus captivantes les unes que les autres, les anciens accompagnés de Céleste se retrouvent au jardin pour converser tranquillement.
Pépé Athanase "Toujours aussi fringant Zéphyrin, l'air de la mer te réussit décidemment !"
Mémé Célestine approuve d'un ample mouvement de tête "C'est vrai, tu rajeunis à vue d'œil ! Et puis, tu es toujours aussi distingué" poursuit-elle en détaillant l'élégant costume de Zéphyrin et ses chaussures bien cirées, tout en jetant un coup d'œil courroucé à son époux dépenaillé.
Tonton Zéphyrin "Tu es trop bonne ma chère, comme tu le sais j'aime l'habit confortable, mais j'ai la trouille de la charentaise"
PA "Comment ça la trouille de la charentaise ? Je ne connais pas de chaussons plus confortables, ça tient bien aux pieds, c'est chaud les jours d'hiver et c'est tout-à-fait coquet !"
Mémé Célestine ricane en pensant aux dites charentaises agrémentées d'un superbe trou du côté du gros orteil, mais sa tête de mule de mari refuse d'en acheter des neuves.
TZ déclare péremptoirement "La charentaise cher frère, c'est pour moi le premier pied dans la tombe !"
PA "Mais pas du tout, c'est marcher serein dans la vieillesse."
TZ "Permets-moi de ne pas être d'accord, même vieux on peut toujours avoir envie de rester jeune !"
PA "Etre jeune, c'est dans la tête pas seulement dans le corps. Et, en ce qui me concerne, je resterai un vieillard authentique avec mes rides et mes dents qui prennent la poudre d'escampette. Tu en penses quoi ma Célestine ? Et toi mignonne Céleste ?"
Voilà nos deux dames prises entre deux feux, comment rester diplomates et ne pas froisser l'égo masculin des frères ?
La jeune Céleste se lance. "Tonton Zéphyrin, tu sais bien que tu es mon héros depuis ma plus tendre enfance et les héros ne vieillissent jamais."
Mémé Célestine applaudit intérieurement la jolie sortie de sa petite-fille "Et toi mon chère Athanase tu resteras toujours le beau marin que j'ai rencontré il y a tant d'années, même sans dents, sans cheveux, tout vouté, tout ridé et avec tes charentaises trouées !"
Après les quelques instants de flottement suivant cette sortie directe, les quatre compagnons éclatent d'un rire frais comme la jeunesse et sage comme la vieillesse.
Dernière édition par Martine27 le Ven 13 Oct - 11:15, édité 1 fois
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - Tonton Zéphyrin
Quelle jolie façon d'aborder la consigne! Félicitations de...Zéphirine!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Tonton Zéphyrin
Une jolie tranche de vie, bien racontée, avec des personnages bien vivants, on les imagine parfaitement...
J'aime bien le débat sur la charentaise !
J'aime bien le débat sur la charentaise !
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A - Tonton Zéphyrin
Il va être temps de créer le collectif de défense de la charentaise !
Sauvons nos emplois !
Portons des charentaises !
Sauvons nos emplois !
Portons des charentaises !
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Tonton Zéphyrin
Charmante histoire où même à cet âge persiste le désir de plaire et dans laquelle les femmes, de façon très fine (comme d'hab!), exercent leur arbitrage.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Tonton Zéphyrin
Un texte très vivant et alerte, qui ne chausse pas ses phrases de charentaises. Des personnages pleins de gentillesse, de tendresse et d’humour. Et de jolies formules comme celle-ci :
un vieux monsieur dans la fleur de son âge vénérable
un vieux monsieur dans la fleur de son âge vénérable
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A - Tonton Zéphyrin
Un excellent texte, un vrai tableau de famille, on dirait un petit film même.
: pourrais-tu utiliser un caractère de police un peu plus grand ? La lecture en serait plus aisée pour mes yeux fatigués ...
Et puis, corrige vite la faute de distraction, je n'en doute pas " cher Athanase" et non l'adjectif au féminin ...
: pourrais-tu utiliser un caractère de police un peu plus grand ? La lecture en serait plus aisée pour mes yeux fatigués ...
Et puis, corrige vite la faute de distraction, je n'en doute pas " cher Athanase" et non l'adjectif au féminin ...
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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