A.Hommage de deux frères au frère décédé

V.
Pourquoi  as- tu  mis cette casquette aujourd’hui ? C’est vraiment pas un jour  pour rigoler ou faire le malin.

B.
Mais  je ne rigole pas du tout … et je ne fais pas le malin .Enfin elle ne te rappelle rien  cette casquette ? Elle a appartenait à Jean c’était son couvre chef fétiche pour s’adonner à son sport favori après la marche nordique et quand un jour je lui avais posé la même question que tu viens de me poser il m’avait répondu : « Je porte une casquette parce  ce que je ne peux faire du vélo avec un casque à pointe » !
Je m’en souviens comme si c’était hier.

V.
Hier , Quand je pense qu’il nous a quitté  il y a quatre jours ,comme ça ,sans prévenir ,c’est vache hein !Si au moins il  nous avait prévenu, si au moins il nous avait téléphoné  et dit qu’il se sentait mal et crevait de mal à la tête  alors qu’il était seul chez lui, il ne serait peut-être pas mort…

B.
Ben oui quoi ,on serait venu tout de suite, on aurait appelé une ambulance et  puis on l’aurait retenu quand il est tombé dans la cuisine pour qu’il ne se  fracasse pas le crâne sur le carrelage…

V.
On  ne pouvait pas savoir … Je l’aimais  ce frère bien que je ne le comprenais pas toujours  mais je l’aimais ,  il n’avait que 3 ans de moins que moi. J’aurais tout fait pour lui. Qu’est ce qu’on a joué au train électrique ensemble enfants…

B.
Allez, sers moi une bonne bière, j’en ai besoin. Je déteste ce mois de novembre. C’est un  mois pourri que ce mois où on célèbre les morts . L’année dernière c’est maman qui est morte  à la même époque .De plus il pleut du matin au soir  et il fait noir et froid…

V.
Râle si cela te fait du bien  ,râle si tu ne sais pas autrement exprimer ton chagrin .Ce matin je l’ai vu sur son lit de mort c’était pas lui ,même si je le reconnaissais . Je n’ai pas m’empêcher de l’engueuler tout bas  et j’ai aussi râlé .L’essentiel,  parait-il, c’est de râler ça fait bon genre . Quelle connerie que tout çà. Mais curieusement je pense à lui  avec une certaine envie car je me dis  que lui ,maintenant il sait… Le veinard.

B.
Et maintenant qu’est ce qu’on fait… sans lui ?

V.
Eh bien, mon vieux, on vit ...pour le meilleur, même si  on ne rigole pas tous les jours.
On vit ,je te dis, et on en profite. Allez ressers moi une bière j’en ai besoin.
Ensuite, je vais téléphoner à ma soeur préférée!Je crois que Charlotte a besoin de moi en ce moment et moi aussi, j'ai besoin d'elle.

oh Charlotte!
je suis touchée, émue...
Sont-ils venus les frères consoler leur petite Charlotte?
Et toi, les as--tu pris dans tes bras?
Je t'embrasse fort, et courage pour demain!

Quel beau texte! Il est à la fois pudique et émouvant. La dernière partie m'a beaucoup plu.

Bel hommage à ce frère décédé, un texte sensible, de tout coeur avec toi !

Un dialogue émouvant.
De tout cœur avec toi...

Un amour fraternel joliment et pudiquement exprimé !