Le choix

Il restera quoi quand on aura marché jusqu'au bout de son espérance, en trébuchant sur le moindre caillou, en butant sur les marches, l'une après l'autre?

Regarde cet escalier : il descend. Vers le sombre, le noir, le rien
Et au bout, tout au bout, le néant
Il m'attire, j'ai comme une sorte de vertige qui me pousse à la chute.
Tomber. Encore, plus bas, descendre une marche, encore une dans une espèce de jouissance qui me déchire
Chaque marche me rapproche du désespoir. Encore un peu et ce sera complet!
Je me déteste de me laisser entraîner comme ça, sans réagir.

Regarde cet escalier, oui, regarde le bien: il monte. Vers des reflets de lune, vers un sursaut de lumière.
"L'obscurité ne peut chasser l'obscurité, seule la lumière le peut."
Et un début de lumière, balayant deux ou trois marches, c'est déjà la lumière.
Et regarde bien, ouvre tes yeux aveuglés, tes yeux qui ne veulent pas voir
Voir demande un sacré effort...
Regarde là... oui là... non! plus haut, il faut que tu lèves la tête.
Ah! ton cou est ankylosé...
Ce n'est pas grave, lève la tête, encore!
Regarde cet escalier.Tu vois? Il monte vers un frisson de lune, vers une musique de lumière tendre.
Cette amorce de lumière, caressant deux ou trois marches pétrifiées de peur, c'est déjà la lumière!
Les marches hautes m'obligent à enjamber tous mes espaces, même ceux que je ne distinguais plus.

Monter, descendre; monter, descendre. Il me faut décider

J'opte.
Je monte, le coeur serré
On verra bien...

Ce texte me donne envie de ... t'accompagner !
En route !

Coumarine a écrit:

J'opte.
Je monte, le coeur serré
On verra bien...

Et tu as raison Coumarine, il faut monter, il n'y a rien d'autre à faire   

ton texte est touchant. parce que ton parcours l'est. parce que l'image du tunnel est forcement appropriée à ce que tu traverses.
tu montres bien le non choix qui nous habite finalement bien plus souvent qu'on le croit. et que les directions que nous prenons sont plus dictées par le "faire avec", ou "faire sans", et que c'est un moyen comme un autre de continuer à avancer.

il parait que le chemin importe plus que le but ultime du voyage, qui au final est le meme pour nous tous.
ta route sera belle, je pense, différente de ce que tu aurais pu penser qu'elle soit. mais belle tout de meme

lève la tête, encore!

Rien ne serait plus grave que de se laisser entrainer dans  la pente dangereuse du renoncement ...

Pati a bien résumé, je n'en rajouterai pas...

Je te connais, tu es une battante, même si tu as des moments de découragement, c'est normal.

Mais tu as déjà bien grignoté des cailloux, tu as doucement " enjamber les espaces"

Tu optes, le coeur serré mais tu montes !  

  

merci pour vos commentaires
ça faisait longtemps que je n'avais plus poussé la porte de Kalé, du moins pour y écrire

Mais une consigne avec une photo qui inspire... et hop, je ne peux pas résister

  

Tu illustres très bien toute la problématique des choix fondamentaux.
Ceux qui conduisent vers le bas… Et comme l'on dit, de ce côté-là la pente est facilement savonneuse…
Ceux qui conduisent vers le haut… Et nécessitent de recourir aux forces et dynamiques intérieures.

L'option retenue semble la bonne !…   

  

C'est le bon choix. C'est toujours en descendant les escaliers qu'on se casse la figure , jamais en montant. Naturellement monter c'est plus fatiguant surtout s'il y a beaucoup de marches ( as tu déjà été au lion de Waterloo?)descendre cela va toujours vers le noir tandis que monter cela va toujours vers le ciel avec soleil ou nuages mais vers le ciel quand même.
Très beau texte que j'ai beaucoup aimé.

Ton texte met bien en évidence ce perpétuel mouvement de balancier au moment du choix: en haut ou en bas?

Que j'aime ce :

Coumarine a écrit:
frisson de lune, vers une musique de lumière tendre.

Il me parle au coeur et me donne l'envie de te suivre.

Oui bien sûr, il faut monter, s'élever vers la lumière et chasser toutes les ombres qui nous polluent.

merci à tous de réagir à ce texte
vos commentaires me sont précieux  

Effectivement un texte qui donne envie de te suivre, J'aime beaucoup également le commentaire de Charlotte, c'est toujours en descendant les escaliers qu'on se casse la figure, je n'y avais jamais pensé mais c'est vrai.
Un texte plein de pudeur et de poésie, courage Coumarine, il y a surement des temps de pause dans ce long tunnel qui monte, tu viendras sur Kalé te reposer.    

c'est vrai, Charlotte a raison
descendre s'apparente parfois à un vrai casse gueule, surtout quand le chemin est caillouteux!
Ceux qui font de la randonnée en savent quelque chose...

Merci à vous tous pour vos commentaires!