A. Mary Lou
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AlainX
virgul
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A. Mary Lou
- C'est donc ici que les gens viennent pour vivre ? Demande la maman de Mary Lou.
- Mais non maman, pas pour vivre répondit Mary Lou en souriant.
- Allons dépêchons, répéta-t-elle en tirant la main de son frère. Nous n’avons plus beaucoup de temps, bientôt la lune va s’éteindre et il sera trop tard.
- Mary Lou ! Gronda sa mère, ton frère et ta sœur ont de plus petites jambes que les tiennes et moi, avec Paul sur le dos je peine aussi.
- Je sais maman, mais encore un peu de courage et nous serons bientôt arrivés.
La pente est raide et pourtant Mary Lou ne montre pas le moindre signe de fatigue, exhortant sans cesse la petite bande à la suivre encore et encore. Les autres, essoufflés, mais aussi très impressionnés par la fougue de Mary Lou se concentrent sur leur marche, sans plus songer à discuter.
- Je ne sais toujours pas où on va ni pourquoi mais, mais es-tu bien sûre du chemin demande la maman ?
- Oh oui, c’est mon ami Benoît qui me l’a montré la première fois et depuis je l’ai très souvent emprunté. Ce n’est pas compliqué c’est presque toujours tout droit.
Après encore dix longues minutes de grimpette Mary Lou s’exclame : « Là sur le plateau ! Nous sommes arrivés ! ». Une dizaine d’autres enfants lui font signe de loin et c’est presque en courant que le petit groupe les rejoint. Tous entourent un vieux berger appuyé sur son bâton.
Sur un signe du berger tous les enfants s’assoient et Mary Lou murmure : « nous devons maintenant nous coucher à terre sur le dos en nous tenant la main ». Ensuite le berger passe auprès de chaque enfant et du bout de son bâton il lui désigne un point dans le ciel. Arrivé à hauteur de Mary Lou il lui dit « Bonjour Mary Lou, tu n’es pas venue seule, bonjour à tous et toutes, soyez les bienvenus. Aujourd’hui concentrez-vous sur ce point » en pointant la direction avec son bâton.
- Papa ! s’exclame Mary Lou le doigt levé vers le ciel, vous le voyez ? Là, le petit nuage qui nous sourit, c’est lui. Papa, papa crie-t-elle en lui faisant de grands signes.
- Tu le vois maman ?
- Oui, oui, mentit sa maman d’une voix hésitante.
Après que Mary Lou se soit bien assurée que ses frères et sœur aient aussi reconnu leur papa, le vent se leva et dispersa les nuages. Alors ils se relevèrent et Mary Lou expliqua que Benoît venait pour son petit frère, Sandrine pour sa maman et qu’ici ce n’était pas un endroit pour vivre mais pour revivre.
Sur le chemin du retour, toute émue, la maman couvait sa grande fille d’un regard brillant de larmes retenues, ne désirant surtout pas briser ses illusions. Quoique, elle doutait encore, mais très surprise, il lui a semblé que le petit nuage, était-ce possible ? Lui a fait un clin d’œil.
- Mais non maman, pas pour vivre répondit Mary Lou en souriant.
- Allons dépêchons, répéta-t-elle en tirant la main de son frère. Nous n’avons plus beaucoup de temps, bientôt la lune va s’éteindre et il sera trop tard.
- Mary Lou ! Gronda sa mère, ton frère et ta sœur ont de plus petites jambes que les tiennes et moi, avec Paul sur le dos je peine aussi.
- Je sais maman, mais encore un peu de courage et nous serons bientôt arrivés.
La pente est raide et pourtant Mary Lou ne montre pas le moindre signe de fatigue, exhortant sans cesse la petite bande à la suivre encore et encore. Les autres, essoufflés, mais aussi très impressionnés par la fougue de Mary Lou se concentrent sur leur marche, sans plus songer à discuter.
- Je ne sais toujours pas où on va ni pourquoi mais, mais es-tu bien sûre du chemin demande la maman ?
- Oh oui, c’est mon ami Benoît qui me l’a montré la première fois et depuis je l’ai très souvent emprunté. Ce n’est pas compliqué c’est presque toujours tout droit.
Après encore dix longues minutes de grimpette Mary Lou s’exclame : « Là sur le plateau ! Nous sommes arrivés ! ». Une dizaine d’autres enfants lui font signe de loin et c’est presque en courant que le petit groupe les rejoint. Tous entourent un vieux berger appuyé sur son bâton.
Sur un signe du berger tous les enfants s’assoient et Mary Lou murmure : « nous devons maintenant nous coucher à terre sur le dos en nous tenant la main ». Ensuite le berger passe auprès de chaque enfant et du bout de son bâton il lui désigne un point dans le ciel. Arrivé à hauteur de Mary Lou il lui dit « Bonjour Mary Lou, tu n’es pas venue seule, bonjour à tous et toutes, soyez les bienvenus. Aujourd’hui concentrez-vous sur ce point » en pointant la direction avec son bâton.
- Papa ! s’exclame Mary Lou le doigt levé vers le ciel, vous le voyez ? Là, le petit nuage qui nous sourit, c’est lui. Papa, papa crie-t-elle en lui faisant de grands signes.
- Tu le vois maman ?
- Oui, oui, mentit sa maman d’une voix hésitante.
Après que Mary Lou se soit bien assurée que ses frères et sœur aient aussi reconnu leur papa, le vent se leva et dispersa les nuages. Alors ils se relevèrent et Mary Lou expliqua que Benoît venait pour son petit frère, Sandrine pour sa maman et qu’ici ce n’était pas un endroit pour vivre mais pour revivre.
Sur le chemin du retour, toute émue, la maman couvait sa grande fille d’un regard brillant de larmes retenues, ne désirant surtout pas briser ses illusions. Quoique, elle doutait encore, mais très surprise, il lui a semblé que le petit nuage, était-ce possible ? Lui a fait un clin d’œil.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Mary Lou
Le texte est bien écrit et comporte une certaine charge émotionnelle pour ceux qui aiment entretenir ce style de croyance fausse.
Cependant ce n'est pas mon cas. Je crois que les enfants sont capables de traverser l'épreuve de la perte, mais que leur chagrin dérange surtout les adultes en ajoutant au leur.
Ce n'est pas un service qui leur est rendu d'entretenir l'illusoire.
Parole de psy.
Cependant ce n'est pas mon cas. Je crois que les enfants sont capables de traverser l'épreuve de la perte, mais que leur chagrin dérange surtout les adultes en ajoutant au leur.
Ce n'est pas un service qui leur est rendu d'entretenir l'illusoire.
Parole de psy.
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Mary Lou
Virgul, ton histoire et joliment racontée, mais je partage l'avis de notre psy, je trouve aussi qu'il ne faut pas raconter des fables aux enfants.
Ils ont très souvent une perception incroyable de la mort.
En juillet dernier à Grignan au Festival de la Correspondance, j'ai eu la chance d'écouter Collette Nys-Mazure, romancière belge bien connue.
Elle nous parlait de la mort de sa mère et de son enterrement. Elle devait avoir 5 ans et tout ce dont elle se rappelle , c'est une odeur de naphtaline. Les gens avaient ressorti leur costume du dimanche des armoires ....
Ils ont très souvent une perception incroyable de la mort.
En juillet dernier à Grignan au Festival de la Correspondance, j'ai eu la chance d'écouter Collette Nys-Mazure, romancière belge bien connue.
Elle nous parlait de la mort de sa mère et de son enterrement. Elle devait avoir 5 ans et tout ce dont elle se rappelle , c'est une odeur de naphtaline. Les gens avaient ressorti leur costume du dimanche des armoires ....
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Mary Lou
C'est une belle histoire.
On peut imaginer la suite et penser que la maman va petit à petit dévoiler la réalité à sa fille, non?
On peut imaginer la suite et penser que la maman va petit à petit dévoiler la réalité à sa fille, non?
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Mary Lou
Je ne partage pas l'avis du psy ...
Pour moi, c'est une très belle histoire
ne serait-ce que parce que cultiver le souvenir,
voir un être cher dans une étoile n'empêche pas d'être conscient de la perte définitive ...
Cela me conduit à m'interroger : suis-je totalement athée ?
Pour moi, c'est une très belle histoire
ne serait-ce que parce que cultiver le souvenir,
voir un être cher dans une étoile n'empêche pas d'être conscient de la perte définitive ...
Cela me conduit à m'interroger : suis-je totalement athée ?
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Mary Lou
Merci pour vos réactions.
Dans mon esprit effectivement Mary Lou n'ignore pas du tout que son père est parti pour toujours. La vérité, à mon sens, n'empêche pas le manque ni le besoin de se souvenir.
Dans mon esprit effectivement Mary Lou n'ignore pas du tout que son père est parti pour toujours. La vérité, à mon sens, n'empêche pas le manque ni le besoin de se souvenir.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Mary Lou
J'aime ton texte.
Pour moi, rêver et imaginer permet d'offrir encore plus d'opportunité à la vie.
On peut être rationnel, savoir ce que représente la mort et, à la fois chercher un souvenir dans l'imaginaire.
La petite fille s'émerveille de la beauté du monde et veut le faire partager. Libre à chacun de se représenter où non un être cher.
Pour moi, rêver et imaginer permet d'offrir encore plus d'opportunité à la vie.
On peut être rationnel, savoir ce que représente la mort et, à la fois chercher un souvenir dans l'imaginaire.
La petite fille s'émerveille de la beauté du monde et veut le faire partager. Libre à chacun de se représenter où non un être cher.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
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