A. Elle aima...

Ma chère Emma,

Comment allez-vous ma douce ?
Vous m'avez fait beaucoup de peine, vous savez ?
Vous aviez tout pour être heureuse... Non ?
Charles n'était-il pas un mari exemplaire, un mari attentionné, un mari amoureux ?
La vie avec lui était-elle si ennuyeuse que cela ?
Que vous a-t-il pris de vous éprendre de ce jeune étudiant qui n'en avait cure de vous ?
Et de vous jeter ensuite dans les bras de ce Casanova !
Comment s'appelait-il déjà ? Ah oui, Rodolphe.
Pensiez-vous vraiment que vous alliez trouver avec cet homme l'amour idéal ?
Mais il n'existe que dans les romans, l'amour idéal !
A force de lire tous ces livres romantiques, vous avez cru que vous pouviez rencontrer cet amour dont vous rêviez tant.
Ma pauvre amie, comme vous vous êtes fait du mal...
Et comme vous avez fait souffrir également autour de vous ?
Avez-vous conscience de tout cela ?

Savez-vous qu'un syndrome à votre nom existe ?
Oui, cela vous étonne ? On l'appelle le syndrome de Madame Bovary.
Ce qui le caractérise ? Un sentiment de tristesse, de frustration, d'abandon.
Les personnes qui en souffrent, recherchent à tout prix l'amour avec un grand A, l'amour idéal, et elles le recherchent toute leur vie, se malmenant et malmenant leur entourage.
Que c'est triste...

Je vous laisse maintenant, ma chère Emma.
J'espère que vous avez enfin trouvé la paix, et que vous vous êtes réconciliés avec Charles et aussi avec votre petite fille.
Je vous le souhaite très fort.
Et je vous embrasse très affectueusement...