La complainte du garde-champêtre

Ran plan plan et rataplan
Moustache au vent, tambour battant
Avisse de crue, avis d’tempête
Ohé c’est moi le Garde-champêtre

J’suis la gazette de mon patelin
Naissances mariages et p’tits potins
Mais quand je lis le règlement
C’est du sérieux, J’tolère pas d’ricanement !

Quand ça que j’débite mon laïus
S’agit pas d’faire les gugusses
Aux contrev’nants j’colle des pénalités
Histoire qu’on n’oublie pas que j’suis assermenté

Ran plan plan et rataplan
Moustache au vent, tambour battant
Avisse de crue, avis d’tempête
Ohé c’est moi le Garde-champêtre

Je suis l’shérif des bois, des champs, des eaux
J’coince les voleurs de poules, les braconnos
Sans autr’ procès,  je les fourre au trou,
Si ça s’rebiffe j’sors ma pétoire deux-coups

Avisse ! Ce soir on enterre l’Garde Champêtre
Sans trallala, sans tambour ni trompette
Not’ village c’est plus des bois c’est plus des champs
Rien qu’du béton en barres et un Hyper Auchan

Ran plan plan et rataplan
Moustache au vent, tambour battant
Avisse de crue, avis d’tempête
Ohé c’est moi le Garde-champêtre

Voilà qui est mené tambour-battant ! C'est super Tober.
Mais j'ai craint le pire !!! Heureusement, tu ne l'as pas fait parce que...parce que je ne t'aurais pas pardonné. Mon grand-père - celui qui avait un don pour garder le fil - était aussi garde-champêtre, très fier de son état. Je le revois juché sur sa pierre ronde sur la place de l'église du village roulant du tambour, son képi vissé sur la tête, très droit, dérouler sa feuille et lire sentencieusement les avis municipaux. Il a été le dernier de la commune.

Encore un très beau texte, qui pétille avec son refrain bien chantant.
Je me souviens du vieux garde champêtre de mon village. Sa voix rocailleuse qui écorchait les sons. Son tambour qui roulait son rantanplan. Sa grosse moustache grise et son ventre bedonnant. J'aime la description que tu en fait, et j'aime particulièrement cette strophe :

"Avisse ! Ce soir on enterre l’Garde Champêtre
Sans trallala, sans tambour ni trompette
Not’ village c’est plus des bois c’est plus des champs
Rien qu’du béton en barres et un Hyper Auchan"

Elle reflète bien le tragique destin de nos campagnes et le passage à une autre époque.
Aujourd'hui, nos policiers municipaux sont beaucoup moins pittoresques sans tambour et sans trompette, même si on leur accorde des étoiles de shérif !

Quel pétillant portrait que celui de garde-champêtre,un métier que je n'ai pas connu ( un de plus..) tout juste disait-on le garde-ville chez nous, il y avait même une chanson " Courons, courons, le garde-ville est là, le garde ville est là..."
Je ne m'en souviens plus du reste. Escandelia a raison, nos policiers actuels, pfft ! A porpos ils sont 10.000 à défiler à Bruxelles aujourd'hui. Devinez pourquoi ?

10.000, pour dire "on est pas assez nombreux" ? Avec 100.000, la revendication porterait encor davantage

Yvanne, le pire ? Pensais-tu à cette chansonnette passable ment vulgaire où le garde-champêtre "prend son c... pour une trompette" ?

C'est incroyable, tous ces textes et pas une seule doublette. On est tous partis sur des métiers différents,
Ton garde-champêtre est bien attachant Tober, au rythme de son tambour on a du plaisir à le suivre.
Encore un superbe texte bien rythmé. Bravo!!! (j'ai toujours pas retrouvé mes émoticônes!!!!!)

Les policiers manifestent parce qu'on veut les faire travailler jusqu''à 65 ans si pas 68, parce qu'ils sont très mal payés, parce qu'ils courent des risques tout le temps et qu'une fois arrêtés, les malfrats doivent être relâchés sous 48h s'ils n'ont pas tué au moins quelqu'un, parce qu'ils sont mal considérés par la population et pas assez nombreux par rapport aux autres pays européens...

Ben oui, Tober, c'est bien ça ! Et je ne suis pas fière car quand j'en voulais à mon grand-père parce qu'il nous coursait, nous, les polissons du village - et j'étais la seule fille parmi 5 garçons qui avions à peu près le même âge - je chantais à l'unisson avec les autres cette "jolie" chansonnette, très imagée. Et bien sûr, une fois rentrée à la maison...j'entendais une autre forme de chanson !

Chouette texte !

J'aurais aimé vraiment connaître ce métier, et pas seulement à-travers des descriptions parfois pittoresques.
Il décrit un temps où les gens communiquaient "pour de vrai", où les rapports humains semblaient plus faciles et sincères que maintenant...

Voilà qui nous ramène des années en arrière quand le garde - champêtre , à la sortie de la messe précédait les "avis à la population" d'un roulement de tambour caractéristique. J'ai connu Cadichou et Marius qui officiaient  chacun dans  sa commune . Plus tard, j'ai connu l'appariteur de mairie.

Pour ma part, je ne retrouve rien dans les policiers municipaux qui rappellent le garde-champêtre...

Et dans nos communes rurales, il n'y a rien, plus rien pour animer le quotidien. D'autant qu'avec le garde-champêtre, ont également disparu le curé, le bistrot, l'épicerie, au point qu'aujourd'hui le découpage territorial ne se justifierait plus...   Et on  s'apprête donc à regrouper les communes : on n'aura même plus le plaisir de se déchirer périodiquement à travers les épiques campagnes électorales municipales !!!  Mais je m'égare ! Tober nous a régalé là d'une belle chanson qui j'en suis certain eut bien plu à Cadichou et Marius...

Marius ? Il cumulait avec une autre profession disparue localement elle aussi : il fabriquait tous les cercueils de la commune ...

Enfant et ado, j’ai vécu dans une petite sous-préfecture charentaise. Quand il y avait une information à donner, le garde-champêtre passait dans les différents quartiers pour lire son papier, après quelques roulements de tambour pour avertir les gens. Ca commençait toujours par « Avis ! » (prononcé « Avisse »).
Cette mission du garde-champêtre a dû se terminer à la fin des années 50, période dans laquelle beaucoup de choses ont changé. Et sur le coup, c’est souvent passé inaperçu. Autre exemple, le cinéma. c’était tout un cérémonial : Un court métrage ( dessin animé, ou court-métrage de fiction ou documentaire, Actualité ( Chaque Compagnie, Gaumont, Fox etc avait les siennes) bande annonce du film de la semaine suivante ( ce qui permettait aux enfants et ado de rêver sur des films qu’ils ne verraient pas) entracte assorti de publicité et enfin « le grand film). Une sorte de cérémonial, qui contribuait à la « magie du cinéma », aujourd’hui disparue, quelle que puisse être la qualité des films.
Je crois que c’est au début des années 60 que le court-métrage et ont disparu, la télé étant bien plus performante sur ces points là. A paris, il y avait de nombreuses salles de « cinéma permanent », où on pouvait rester durant toute la durée des séances, ou bien prendre la séance en cours et repartir quand on arrivait au même point.