Rossignol va aux abricots

C’est l’été !
Voici venu le temps pour Rossignol d’aller aux abricots.
Rossignol, de son métier est plombier, il n’y a pas de sot métier.
En juillet, il délaisse lavabos et bidets.
Peu lui chaut que coulent jusqu’à la rivière,  les chasses d’eau !
Rossignol va aux abricots…

Il monte au Vingt Août.
Les terres, héritées de l’Oncle Ernest, nichent sur le versant, côté Mal au Seine.

Ce matin, pas de bol ! Ses Deux-Chevaux le lâchent et s’écrasent sur les Six Près au bord de la route.
Rossignol à cet instant voit les United Colours of Life de m….. !
Il siffle de rage, tel une vipère en colère !

Son cri de désespoir alerte Dilettante.
Elle en bave de plaisir !
Dilettante ? Etre qui s’adonne à une occupation, à un art en amateur, pour son plaisir !
Et Dilettante, bien que lente, adore jouer au taxi !

C’est ainsi que Rossignol est invité à prendre les rênes du pouvoir ( chose aisée, à côté d’une toilette à déboucher !) et à porter casque et genouillères ( à la guerre comme à la guerre !)
En route pour les abricots, les pieds bien calés dans les étriers !

Làs, les voies du Seigneur sont impénétrables et l’accès  au Jardin d’Eden interdit aux Dilettantes !

«  Avec l’amorce d’un mensonge, on pêche une carpe de vérité »
Rossignol cite ici le Grand William !*
«  On dira qu’on ne l’a pas vu ce panneau, allez, fouette Cocher ! »

Dilettante avance sans apercevoir l’Aigle Royal qui tournoie au-dessus d’eux, dans le ciel tout bleu.
«  Taxi ! Vite, suivez ce pigeon » s’excite Rossignol.
C’est que ça urge, les abricots rougissent vite, de plaisir ou de honte, c’est selon !

Elle en bave Dilettante, elle en bave grave, ça grimpe sacrément ce Vingt Août !

L’Aigle, lui, a sa résidence à défendre, un Cinq Etoiles, qu’il a lui-même construit.
Avec vue imprenable sur les montagnes, les plaines, les terriers à lapins et autres poulaillers.

Il plonge tout droit sur sa proie.
Et voilà Dilettante, prisonnière de ses serres qui s’envole au loin vers un nouveau destin !

Sous le choc, Rossignol, déséquilibré, se retrouve à terre.
Il voit rouge, United colours of Red !

William, help !
«  Etre ou ne pas être » aux abricots !
Terminus, t’es arrivé, fiston !


*  Ce n'est pas parce qu'on est plombier, qu'on ne lit pas Shakespeare. En ce moment, Rossignol plonge avec délice dans " les songes d'une nuit d'été" Quelque chose à redire ?

J'ai A-D-O -R-É
Je retrouve là ta plume de " Panique à la Garrigue" et je suis contente car tu as remarqué le petit panneau sur la photo et tu t'en es servi

Merci Admin !

T'inquiète, je l'ai reprise cette plume, ça vient....

Beaucoup aimé moi aussi. Plein de fantaisie

Par contre un aigle qui s'attaque à un escargot... bon c'est vrai qu'elle est grosse dilettante...

C'est envolé, fantasque et fantaisiste et adorable

Entre un aigle et un pigeon... !!! Il a bu un peu trop de rosé ton Rossignol avant de regagner ses terres !
Je ne savais pas que l'on disait "aller aux abricots". C'est assez joli comme image.
Tout cela sent bon l'été, la Provence et ...les abricots. Manque plus que 'l'assent" !

C'est divertissant, c'est frais comme du rosé de Provence avec des brochettes d'escargot. La fin est un peu inattendue, et je crois que si j'avais été un aigle, j'aurais choisi une autre proie que cette Dilettante !

Je m'insurge: les Deux-Chevaux ne lâchent jamais !
Mis à part ce "détail" j'ai beaucoup apprécié la légèreté de ce texte et son humour.

Mon esprit sain, ma candeur naturelle et mon innocence légendaire me font dire que l'expression :
"’aller aux abricots"
est bien évidemment sans sous entendu sexuel aucun....

Une histoire primesautière, gentiment absurde et pleine de bonne humeur, truffée de quelques bonnes références littéraires. Je ne suis pas spécialement amateur de calembours, mais quand c’est pour rendre hommage à Pennac…
Un escargot pour remplacer une 2CV, c’est plutôt un progrès ( je dirai ça à ma moitié que ça fait toujours râler que je dénigre sa voiture.)
Abricot   serait-il spécialisé en plombage des skis pour mieux descendre les pentes ?

Yvanne : tu es jalouse, tu voudrais bien qu’il n’y ait qu’aux champignons qu’on puisse aller !

Et toi, Tober, je parie que tu préfères l'expression : aller aux fraises !
Pardon Amanda, pour cet aparté.