Opération escargot

Je venais à peine de me remettre des émotions de ma dernière mission que le grand chef me convoqua dans son bureau :
- Dites-donc agent Triple zéro, vous croyez quand même pas que vous allez passer votre vie à vous prélasser !
- Euh, Chef, ça fait à peine deux heures que je suis rentré…
- Ouais, mais vous avez quand même eu le temps de tomber trois nanas du service, ça devrait suffire comme repos du guerrier. Préparez vos valises et vos gadgets, vous partez illico pour la Charentaisie.

La Charentaisie, j’avais vaguement entendu parler de cette contrée réputée pour ses pantoufles, ses escargots, la lenteur de ses aborigènes, et un ersatz de whisky appelé « Cognac ». Bref un endroit cool où on devait se la couler douce. Le chef  cassa mes illusions vite fait :

- Parait qu’ils ont découvert une nouvelle énergie là-bas, z’ont des bolides qui tracent tellement qu’à côté, la lumière c’est une vraie tortue. Alors ouste, cap sur la Charantaisie !
A peine dehors je sortis mon super gadget directionnel : une boule de verre avec à l’intérieur un chêne bonzaï avec de la mousse au pied ; la mousse indiquait la direction du Nord. Sachant que la Charantaisie se trouve au sud-ouest de Paris, laquelle est au nord de l’Afrique du Sud, qui se situe à L’Est de l’Australie, elle-même aux antipodes de Rome, à laquelle tous les chemins mènent, je décidai après de savants calculs prendre la première route qui se présentait.

Je n’avais pas fait deux pas que j’entendis un gros bruit d’ailes au dessus de moi : ça ressemblait à un pigeon mais ça filait plus vite qu’un TGV ; sûrement un truc made in Charantaisie. Je hélai un taxi
- Taxi ! Vite suivez ce pigeon !
Le volatile eut vite fait de nous larguer et après avoir risqué un œil derrière plusieurs frontières, je compris que j’étais enfin arrivé en apercevant une cagouille – elle était très visible, environ un mètre de haut – chevauchée par un type en pantoufles  qui sirotait un flacon portant en grosses lettres « NSI ». Tout ça du moins pour autant que je puisse en voir malgré la vitesse sidérante à laquelle filait l’équipage.

Il fallait absolument que je parvienne à examiner de près un de ces bolides. Après que plusieurs m’eurent passé sous le nez, coup de chance, je tombai sur un spécimen à l’arrêt et sans personne autour. Je m’installai aux commandes, qui imitaient comiquement celles d’un cheval : étriers, bride etc, mais impossible de faire démarrer l’engin. Jusqu’au moment où une feuille de salade tomba du sandwich que j’avais sorti de mon sac. L’escargot l’aspira, fut agité de soubresauts et bondit en avant, me désarçonnant.  Donc le moteur de ce véhicule fonctionnait au carburant vert. Nanti de ces renseignements, je revins au bercail pour exposer mes constatations. Un technicien préleva sur mes vêtements des particules laissées par mon contact avec l’escargot, pour les analyser. Verdict : il ne s’agissait pas d’un véhicule fabriqué, mais d’un escargot géant obtenu par manipulations génétiques avec les cellules d’un bovidé (entre animaux à cornes, ça marche.)
Le technicien ajouta :
- Hum je crois que vous avez été contaminé : vos yeux commencent à sortir de votre tête et une coquille se forme dans votre dos…
Je répondis :
- Qu’est-ce que vous allez chercher là ? Je vois surtout que j’ai une faim de loup ; j’ai l’estomac dans les talons ;
- Ça confirme : « gastéropode »  ça veut dire « estomac dans le pied » !

Pendant que tu te prélasses au Nord Ouest de Rome qui lui même se trouve au Sud de Brême qui se situe à l'Est de Moscou, bien plus au Nord de L'Australie, nous ne nous lassons pas de te lire. J'ai préféré ce texte à celui que tu avais déjà écrit. Je  trouve qu'il glisse mieux.

Merci Escandèlia, mais le texte que j'avais déjà écrit, lequel ? Il me semble que j'en ai déjà écrit plusieurs sur kalé...

Excuse moi, Tober, j'étais persuadée d'avoir déjà lu un texte de toi sur cette consigne. En fait il s'agit de celui que tu as écrit sur la 316 à propos du voyage en train : Toutchoune. (qui n'est pas un mauvais texte, loin de là, mais que j'ai eu plus de mal à lire).
Je savais bien qu'il était question de transport ! Cela dit, j'ai tellement lu de textes presque en continu pour ratraper mon retard, que je fini par me mélanger les pédales !

Pas grave de se mélanger les pédales pourvu qu'on finisse par remonter sur ses étriers !

Très bon texte (d'accord avec Delia, bien meilleur que la consigne 316, pour moi en tout cas) et j'adore ta chute

Il s'est fait estomaqué ton agent triple zéro il n'a plus qu'a rentrer dans sa coquille j'adore

Du délire ce texte ! Moi j'ai autant aimé celui de Tchoutchoune mais comme je suis une inconditionnelle de tes divagations...
Tes scènes surréalistes sont aussi très visuelles. Tiens, par exemple : je te vois, là, aux commandes de ton terrible engin en train de dévorer ton sandwich à la salade puis être tout à coup désarçonné par le départ chaotique de ton hallucinante monture !
J'ai aimé le bonzaï en guise de boussole et le croisement entre bovidé et gastéropode. Mais je m'interroge : le produit est-il aussi hermaphrodite ?
Je connaissais la Chiraquie - puisque j'y vis mais pas encore la Charentaisie. Quoique ...!

Divagations ? Divagations ? Qui parle de divagations ici

Il s'agit au contraire d'une mission très réussi de triple zéro

Lequel en finale, se retrouve à payer de sa personne

Rien de péjoratif pour moi dans l'emploi du mot "divagation" concernant les textes de Tober.
Mais j'aurais dû plutôt employer le mot de mon illustre "pays" : abracadabrantesque.

Oh mais ça ne m'avait pas choqué !
Maintenant Yvanne insinue que je fais le Jacques !

MDR !!!