A - Lorsque je serai vieux
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Nerwen
catsoniou
July_C
7 participants
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A - Lorsque je serai vieux
Lorsque je serai vieux.
Lorsque je serai vieux, qu’il ne me restera plus grand-chose à part admirer au bord de ma fenêtre la vie qui passe. Est-ce que je me rappellerai celle que j’ai vécue ?
Alors, je n’aurai que pour mémoire, tous les mots que j’ai posés furtivement sur le chemin de mes émotions. Pour m’aider à me rappeler ces souvenirs qui un jour furent miens et qui peut-être ne me diront plus rien…
Bien que durant toute notre vie on cherche à oublier tous ces moments difficiles, ces souffrances qu’on voudrait ne plus faire nôtres, elles marquent pourtant notre identité. Et quand on n’a plus rien qui nous reste… Qui serons-nous alors à part ce corps abîmé par le temps, par l’histoire ?
On finira alors peut-être par oublier la caresse d’un visage qu’on aura tant aimé contempler, ce sourire qui nous a accompagnés toute notre vie ne marquera plus qu’un silence profond. Et on se demandera sans cesse sans vraiment oser le dire « Mais qui es-tu ? ». Car cette personne nous semblera si familière mais pourtant inconnue à la fois…
Ô toi l’enfant que j’ai tant aimé. Je finirai un jour peut-être par t’oublier, par ne plus reconnaître la trace que j’aurai laissée à l’humanité.
Lorsque mon état empirera, qu’il ne me restera plus qu’un semblant de conversation, lorsque je continuerai à parler sans réellement donner du sens à ce que tu pourras entendre, je ressentirai peut-être cette peine dans tes yeux que tu tenteras peut-être de camoufler…
Puis viendra un jour où tu supposeras que cet état n’est pas plus mal… car si seulement j’étais lucide de ma condition, peut-être alors que je ne la supporterais pas… Si cela te rassure, ce monde ne me fait pas peur.
Je m’y prépare au fil des heures qui passent. Oui je me prépare à cette idée qu’un jour je ne saurai plus t’aimer ni écouter tes confidences, je ne saurai plus être celui qui aura été si proche de toi. Saches que je n’ai pas peur, si tel est le chemin que je devrais emprunter pour atteindre la fin de mon histoire, j’irai m’y confronter.
Si tu as de la peine, n’oublie jamais que cette peine est la tienne. Et lorsque le jour viendra où je ne pourrai plus l’entendre, n'efface pas qu’aujourd’hui je te dirai que je resterai cet homme qui a toujours voulu ton bien. Et même dans cet état de folie, il restera sur ma peau la trace de l’amour que je te porte. Si la tristesse te gagne, alors pleure. Blottis-toi au creux de mes bras. Et même si je ne trouve plus les mots pour te réconforter, j’espère seulement que j’aurai encore cette capacité à accepter ta peine.
Les deuils ne sont pas toujours évidents à vivre, c’est pourquoi, avant de perdre toute ma tête, j’aimerai t’accompagner, même si ma présence peut déjà te paraître si lointaine.
Dans ces moments-là, prends le temps de me regarder, d’accepter l’état dans lequel je me trouve et dis-toi que le plus beau cadeau que tu pourras me faire, c’est que nous continuons à nous respecter. Et nous continuerons à nous aimer… même d’un amour différent. Au moins, il nous restera ça.
Je poursuivrai mon chemin, jusqu’à la fin… et je resterai toujours cet homme qui aura été le père le plus heureux. Car dans tous les mots que j’aurai posés et dans cette ultime lettre d’amour, nos souvenirs resteront gravés sur ces quelques feuilles de papier… pour toute une éternité…
Lorsque je serai vieux, qu’il ne me restera plus grand-chose à part admirer au bord de ma fenêtre la vie qui passe. Est-ce que je me rappellerai celle que j’ai vécue ?
Alors, je n’aurai que pour mémoire, tous les mots que j’ai posés furtivement sur le chemin de mes émotions. Pour m’aider à me rappeler ces souvenirs qui un jour furent miens et qui peut-être ne me diront plus rien…
Bien que durant toute notre vie on cherche à oublier tous ces moments difficiles, ces souffrances qu’on voudrait ne plus faire nôtres, elles marquent pourtant notre identité. Et quand on n’a plus rien qui nous reste… Qui serons-nous alors à part ce corps abîmé par le temps, par l’histoire ?
On finira alors peut-être par oublier la caresse d’un visage qu’on aura tant aimé contempler, ce sourire qui nous a accompagnés toute notre vie ne marquera plus qu’un silence profond. Et on se demandera sans cesse sans vraiment oser le dire « Mais qui es-tu ? ». Car cette personne nous semblera si familière mais pourtant inconnue à la fois…
Ô toi l’enfant que j’ai tant aimé. Je finirai un jour peut-être par t’oublier, par ne plus reconnaître la trace que j’aurai laissée à l’humanité.
Lorsque mon état empirera, qu’il ne me restera plus qu’un semblant de conversation, lorsque je continuerai à parler sans réellement donner du sens à ce que tu pourras entendre, je ressentirai peut-être cette peine dans tes yeux que tu tenteras peut-être de camoufler…
Puis viendra un jour où tu supposeras que cet état n’est pas plus mal… car si seulement j’étais lucide de ma condition, peut-être alors que je ne la supporterais pas… Si cela te rassure, ce monde ne me fait pas peur.
Je m’y prépare au fil des heures qui passent. Oui je me prépare à cette idée qu’un jour je ne saurai plus t’aimer ni écouter tes confidences, je ne saurai plus être celui qui aura été si proche de toi. Saches que je n’ai pas peur, si tel est le chemin que je devrais emprunter pour atteindre la fin de mon histoire, j’irai m’y confronter.
Si tu as de la peine, n’oublie jamais que cette peine est la tienne. Et lorsque le jour viendra où je ne pourrai plus l’entendre, n'efface pas qu’aujourd’hui je te dirai que je resterai cet homme qui a toujours voulu ton bien. Et même dans cet état de folie, il restera sur ma peau la trace de l’amour que je te porte. Si la tristesse te gagne, alors pleure. Blottis-toi au creux de mes bras. Et même si je ne trouve plus les mots pour te réconforter, j’espère seulement que j’aurai encore cette capacité à accepter ta peine.
Les deuils ne sont pas toujours évidents à vivre, c’est pourquoi, avant de perdre toute ma tête, j’aimerai t’accompagner, même si ma présence peut déjà te paraître si lointaine.
Dans ces moments-là, prends le temps de me regarder, d’accepter l’état dans lequel je me trouve et dis-toi que le plus beau cadeau que tu pourras me faire, c’est que nous continuons à nous respecter. Et nous continuerons à nous aimer… même d’un amour différent. Au moins, il nous restera ça.
Je poursuivrai mon chemin, jusqu’à la fin… et je resterai toujours cet homme qui aura été le père le plus heureux. Car dans tous les mots que j’aurai posés et dans cette ultime lettre d’amour, nos souvenirs resteront gravés sur ces quelques feuilles de papier… pour toute une éternité…
Dernière édition par July_C le Dim 1 Nov - 9:04, édité 2 fois
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Lorsque je serai vieux
avant de perdre toute ma tête, j’aimerai t’accompagner, même lorsque ma présence te paraîtra si lointaine.
Dans ces moments-là, prends le temps de me regarder, d’accepter l’état dans lequel je me trouve et dis-toi que le plus beau cadeau que tu pourras me faire, c’est que nous continuons à nous respecter.
Combien vieillir doit être difficile dans cette perspective ...
Hélas, ton sujet est réaliste ; On ne peut que souhaiter de ne pas en passer par là, car comment réagirions - nous ?
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Lorsque je serai vieux
Un très beau texte, plein d'émotion et qui parle d'autant plus que l'on avance en âge...
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Lorsque je serai vieux
Malgré quelques fautes et phrases un peu lourdes, le fond de ton texte est profond et parfaitement traité. C'est un beau texte.
Je trouve que tu as fait de gros progrès July, de très gros progrès. Ce texte a quelques imperfections mais l'autre est parfait
Ici, tu as un problème de temps:
et même si je ne trouverai plus les mots
Bravo, tu as écrit 2 textes cette semaine, tu étais très inspirée, ça me fait plaisir
Je trouve que tu as fait de gros progrès July, de très gros progrès. Ce texte a quelques imperfections mais l'autre est parfait
Ici, tu as un problème de temps:
et même si je ne trouverai plus les mots
Bravo, tu as écrit 2 textes cette semaine, tu étais très inspirée, ça me fait plaisir
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A - Lorsque je serai vieux
Oui, July Admin a raison, relis aussi pour l'orthographe...
Je te trouve bien pessimiste à ton âge, tu te mets dans la peau d'une personne qui a sa vie derrière lui.
Crois-tu vraiment que quand on regarde dans le rétroviseur, on n'y voit plus rien ?
Ou alors on a perdu la mémoire, ça arrive hélas.
Comme dit Nerwen ton texte nous parle à nous, les plus âgées....
Pas encourageant...
Je te trouve bien pessimiste à ton âge, tu te mets dans la peau d'une personne qui a sa vie derrière lui.
Crois-tu vraiment que quand on regarde dans le rétroviseur, on n'y voit plus rien ?
Ou alors on a perdu la mémoire, ça arrive hélas.
Comme dit Nerwen ton texte nous parle à nous, les plus âgées....
Pas encourageant...
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Lorsque je serai vieux
J'ai essayé de reprendre un peu mon texte. Il faut dire qu'il me manque un peu de temps ces jours-ci pour me poser devant mes textes.
Bref, merci d'être passée me lire ici. Ce texte date de 2012. Je l'avais écrite suite à mon travail que j'ai effectué en EHPAD auprès des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.
Et en effet Amanda, je crois même que même avec la maladie d'Alzheimer, il ne nous reste jamais rien.
Peut-être qu'en effet mon âge me fait penser que je ne me trouve pas pessimiste... mais je voulais juste toucher à quelque chose de réaliste... et qui me touche.
Pour avoir été en relation avec des personnes au quotidien. Ce sont toutes ces personnes que j'ai pu rencontrer qui m'ont inspirée ce texte... J'ai passé de merveilleux moments à leurs côtés... malgré la maladie, il était encore possible de rire, de s'émouvoir, de s'aimer, de se parler et se raconter.
Bref, merci d'être passée me lire ici. Ce texte date de 2012. Je l'avais écrite suite à mon travail que j'ai effectué en EHPAD auprès des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer.
Et en effet Amanda, je crois même que même avec la maladie d'Alzheimer, il ne nous reste jamais rien.
Peut-être qu'en effet mon âge me fait penser que je ne me trouve pas pessimiste... mais je voulais juste toucher à quelque chose de réaliste... et qui me touche.
Pour avoir été en relation avec des personnes au quotidien. Ce sont toutes ces personnes que j'ai pu rencontrer qui m'ont inspirée ce texte... J'ai passé de merveilleux moments à leurs côtés... malgré la maladie, il était encore possible de rire, de s'émouvoir, de s'aimer, de se parler et se raconter.
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Lorsque je serai vieux
Je comprends mieux, merci !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Lorsque je serai vieux
C'est un texte profond qui nous interpelle tous. Je crois qu'on a tous quelqu'un de notre famille large ou de notre connaissance qui souffre d'Alzeihmer. Une maladie qui fait peur par le fait de tout oublier.
Ton texte gagnerai à être un peu retravaillé. Enlever quelques lourdeurs pour être plus fluide.
Bravo pour tes deux textes de cette semaine. 2 textes très différents
Ton texte gagnerai à être un peu retravaillé. Enlever quelques lourdeurs pour être plus fluide.
Bravo pour tes deux textes de cette semaine. 2 textes très différents
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A - Lorsque je serai vieux
Ton titre m'a interpellé et fait pensé à ce poème que j'apprécie :
http://www.poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/rosemonde_g_rard/l_eternelle_chanson.html
http://www.poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/rosemonde_g_rard/l_eternelle_chanson.html
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
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