A- La maison près de la mer
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Bruyère
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catsoniou
Sherkane
Amanda.
Escandélia
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A- La maison près de la mer
Quelque part, perdue sur un coin de verdure, niche une maison. Elle accueille sous un ciel qui parfois se confond avec le bleu de la mer, les passagers de l’impossible.
Un jour, il en vint trois. Trois qui cherchaient refuge. Fuyant la misère et leur pays en guerre.
Le premier grand colosse aux pieds d’argile s’appelait Sam. Dans son pays, le ciel aussi était bleu, mais sous la fureur des bombes, la noirceur du feu le rendait invivable.
Le second, Mourad, ne pouvait vivre de son travail, chassé par la guerre, il fit ses bagages et partit loin de sa terre, devenue inhospitalière autant que meurtrière.
Le troisième, jeune et frêle, risquait sa vie pour des idées. Alors il partit lui aussi. Laissant là ses frères, sa femme et sa mère.
Dans la maison perdue sur la corniche, entourée de verdure, là où le bleu du ciel se confond à la mer, enfin la vie pouvait reprendre. C’était sans compter sur l’incertitude des lendemains qui bien souvent déchantent.
Du travail, pour chacun, il n’y en eut guère. Partir à nouveau vers d’autres galères, le premier tenta sa chance auprès d’un matelot. Le navire fit naufrage. On retrouva son corps flottant près du rivage.
Le second, offrit ses bras pour construire des bateaux. L’armateur ne payait pas. De pain, point sur la table et pas la moindre nourriture du lever au couchant. Alors, sur la lande, il reprit son chemin. Battant la campagne à la merci des vents.
Le troisième, à la ville, tenta sa chance. Des frères de liberté et de combat lui ouvriraient les bras. Mais las, ce sont ceux d’infortune, qui avec lui, partagèrent leur grabat.
Leur vie faite d’errance bien plus que d’abondance, il vient encore parfois, dans la maison près de la mer, des passagers oubliés par la chance. C’est par des nuits sans lune, que la houle refoule au pied de la falaise ces embarcations de misère. Livrant à l’aventure nos frères indigents.
Un jour, il en vint trois. Trois qui cherchaient refuge. Fuyant la misère et leur pays en guerre.
Le premier grand colosse aux pieds d’argile s’appelait Sam. Dans son pays, le ciel aussi était bleu, mais sous la fureur des bombes, la noirceur du feu le rendait invivable.
Le second, Mourad, ne pouvait vivre de son travail, chassé par la guerre, il fit ses bagages et partit loin de sa terre, devenue inhospitalière autant que meurtrière.
Le troisième, jeune et frêle, risquait sa vie pour des idées. Alors il partit lui aussi. Laissant là ses frères, sa femme et sa mère.
Dans la maison perdue sur la corniche, entourée de verdure, là où le bleu du ciel se confond à la mer, enfin la vie pouvait reprendre. C’était sans compter sur l’incertitude des lendemains qui bien souvent déchantent.
Du travail, pour chacun, il n’y en eut guère. Partir à nouveau vers d’autres galères, le premier tenta sa chance auprès d’un matelot. Le navire fit naufrage. On retrouva son corps flottant près du rivage.
Le second, offrit ses bras pour construire des bateaux. L’armateur ne payait pas. De pain, point sur la table et pas la moindre nourriture du lever au couchant. Alors, sur la lande, il reprit son chemin. Battant la campagne à la merci des vents.
Le troisième, à la ville, tenta sa chance. Des frères de liberté et de combat lui ouvriraient les bras. Mais las, ce sont ceux d’infortune, qui avec lui, partagèrent leur grabat.
Leur vie faite d’errance bien plus que d’abondance, il vient encore parfois, dans la maison près de la mer, des passagers oubliés par la chance. C’est par des nuits sans lune, que la houle refoule au pied de la falaise ces embarcations de misère. Livrant à l’aventure nos frères indigents.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A- La maison près de la mer
Un beau texte Escandelia, bien d'actualité hélas....
J'ai beaucoup aimé l'histoire des "passagers de l'impossible", " des passagers oubliés par la chance"
Tu as de ces mots qui frappent, fouettent on en prend plein la figure, mais tant mieux !
J'ai beaucoup aimé l'histoire des "passagers de l'impossible", " des passagers oubliés par la chance"
Tu as de ces mots qui frappent, fouettent on en prend plein la figure, mais tant mieux !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A- La maison près de la mer
J'ai lu le texte d'AlainX avant le tien. J'ai cru un moment que celui d'AlainX était qq part une réponse au tien. Mais non...
Vous évoquez tous les deux les migrants. Chacun d'une façon différente. Tu décris parfaitement bien la désillusion que doivent ressentir un certain nombre de migrants qui en venant en Europe espèrent y trouver une nouvelle vie à construire.
Je trouve ton texte particulièrement fort car tu nous présentes 3 migrants dans le détail. Leur physique, leur origine, leur combat, leur évolution. On s'y attache et on les suit pas à pas jusqu'à la fin amère.
Vous évoquez tous les deux les migrants. Chacun d'une façon différente. Tu décris parfaitement bien la désillusion que doivent ressentir un certain nombre de migrants qui en venant en Europe espèrent y trouver une nouvelle vie à construire.
Je trouve ton texte particulièrement fort car tu nous présentes 3 migrants dans le détail. Leur physique, leur origine, leur combat, leur évolution. On s'y attache et on les suit pas à pas jusqu'à la fin amère.
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A- La maison près de la mer
Difficulté d'intégration de celles et ceux qui fuient leur pays ... Quelle amertume doivent-ils ressentir !
C'est ici fort bien décrit
C'est ici fort bien décrit
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A- La maison près de la mer
Un texte percutant qui nous cueille dès le premier mot et ne nous lâche qu'au dernier.
Je le trouve magnifique
Je le trouve magnifique
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A- La maison près de la mer
Un texte d'actualité avec des mots très forts pour décrire les situations désespérées de ces "passagers de l'impossible"...
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A- La maison près de la mer
"passagers de l'impossible", et comme on voudrait qu'il en soit autrement...! Beau texte.
Bruyère- Kaléïd'habitué
- Humeur : apaisée
Re: A- La maison près de la mer
Très beau texte de la triste actualité, si bien écrit, et j'aime beaucoup aussi la description personnelle de chaque migrant.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
Re: A- La maison près de la mer
Je n'apprécie d'habitude pas beaucoup les textes d'actualités (chacun ses gouts), mais celui-ci nous cueille avec tendresse.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A- La maison près de la mer
A ces passagers de l'impossible qui trouvent bien d'autres labeurs ailleurs et cueillent encore les écueils de la vie.
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A- La maison près de la mer
Ton texte mon touche par son écriture et par son contenu. Le mince filet d'espoir déçu.... que de misère. Pas un mot de trop pour décrire leur désillusion.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
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