A. Amanda : Bella

-         Ils ont fait ce qu’ils pensaient juste.
     Et j’ai fait ce que je pensais juste.
 
     J’ai tué Joe, sans remords, ni regrets.
     Joe était venu me voler ma vie.
     Ils m’ont jugé et condamné.
     Mais ils n’ont rien compris.
 
     Alors je me suis enfui.
     Alors, je vais sauter.
     Alors, n’essayez pas de m’en empêcher !
 
-         Attends mon garçon, je ne suis pas flic, je suis reporter au New York Times, parle-moi, raconte-moi ton histoire !
 
-         Vous voulez tout savoir, hein ? Cela vous fera un bel article quand je me serai écrasé sur le trottoir. Bah, tant pis, au point où j’en suis …
 
J’étouffais dans ce meublé de Harlem. Six paumés de la vie qui y dormaient à tour de rôle. Moi, le plus jeune, je m’étais échappé du foyer où on m’avait placé tout bébé. J’ai grandi sans père, ni mère.
Je ne savais pas d’où je venais et pas non plus où j’allais.
Mais j’y allais, en grandissant…
J’allais me tirer de là, voir ailleurs si l’herbe était meilleure…
 
Elle l’était en effet, dès que j’ai rencontré la bonne personne.
Celle qui allait m’aider à en sortir,  qui me tirerait vers le haut et me permettrait de devenir quelqu’un d’autre qu’un sale petit negro, dealer de coke.
Elle s’appelait Bella et elle était flic.  La cinquantaine bien enveloppée, Bella était aussi noire que moi et tellement, tellement forte. Un bloc de marbre noir dans lequel battait un cœur gros comme ça …
C’est elle qui m’a arrêté la première fois. J’étais chargé, elle m’a confisqué la marchandise et montré la sortie.
Je ne comprenais pas, elle me relâchait et comme j’hésitais, elle s’est mise à gueuler : «  Allez, vas-y, retournes-y, et puis quoi ? Tu vas recommencer et je te retrouverai et si pas moi un autre en pire, c’est ça  ton nirvana ? »
Et comme j’ai dit non, elle a décidé de s’occuper de moi, elle m’a donné la petite chambre débarras dans son petit appart’, m’a trouvé un job de coursier le jour et des cours à suivre le soir. Nourri, logé, sans rien demander en retour.
«  Tu me rembourseras plus tard » disait-elle en souriant de toutes ses dents blanches.
Alors, moi, j’ai appris à l’aimer, tellement, tellement fort. J’étais comme son fils, elle était la mère que je n’avais jamais eue.
Elle s’arrête là, la belle histoire.
Elle s’arrête quand Joe, son fils, le vrai, a poussé la porte d’un violent coup de pied.
Joe, sorti de tôle grâce à une remise de peine, lui condamné à perpétuité !
Joe qui invective,  qui menace.
 Joe qui fait péter nos vies en l’air…
Joe qui lève la main sur Bella, moi qui prend un couteau dans le tiroir et Bella qui s’interpose et puis s’écroule…
Ma rage décuplée qui écrase la tête de Joe contre le mur de la cuisine.
 
Voilà, vous l’avez votre article !
 
-         Attends, mon garçon, ne saute pas !


-         Ne saute pas imbécile, oui, c’est moi, Bella. Il a fallu le temps mais je suis sur pied ou presque. Elle est solide, la carcasse.
Et passe par derrière, idiot, au lieu d’enjamber la fenêtre !

Belle tranche de vie et note d'espoir.
Mais Bella pourra t'elle le sauver de la prison.
Il a tué son fils ...

J'aime beaucoup ce texte, comme tu l'as construit et ce qu'il évoque. J'ai été bien soulagée par ta fin, même si la suite risque d'être bien compliquée, du moins est-il vivant. Bravo Amanda

Amour impossible de l'assassin et de la fliquette ...

J'aime bien cette histoire

c'est un peu compliqué ce matin pour moi, entre les Joe père et fils, je suis un peu perdue. La seule chose que je retiens, c'est qu'assassin ou pas, la fliquette va pouvoir épouser l'assassin ! Enfin s'il ne saute pas.

Mais n on, elle pourrait être sa mère ! Joe c'est so et son fils en prison qui est revenu et que l'autre a tué car il était devenu comme un fils pour Bella ! Tu suis ????

La flinquette a 50 ans! M'enfin!! C'est un amour filial entre le narrateur et Bella !
J'aime bien la fin quand Bella "engueule" de nouveau son protégé

Une histoire de désespoir, avec quand même une petite lueur. Style rapide et efficace, sans une once de graisse ; une suite de scènes qui scotchent le lecteur. Belle description de Bella en une ligne :
Un bloc de marbre noir dans lequel battait un cœur gros comme ça …