A. Une année après
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Myrte
Martine27
catsoniou
Mesange
8 participants
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A. Une année après
Les vacances avaient pourtant bien commencé. Ses randonnées le menaient à travers des contrées sauvages, variées. Tous les jours, le bleu du ciel apportait sa touche de couleur au paysage environnant. Déjà les premiers colchiques tendaient leur calice violet vers la lumière dorée du soleil d’automne. La solitude ne lui pesait nullement.
Ce matin là, il remontait la vallée dite « fontaine fraîche ». Eté comme hiver, l’eau du ruisseau est froide et dégage une fraîcheur particulière, d’où son nom. Il comptait rejoindre un haut-plateau puis traverser un col et rejoindre la plaine. Là ses amis seraient au rendez-vous pour la suite du voyage.
Alors qu’il cheminait tranquillement tout à ses pensées, il entendit soudain un grondement sourd. Un instant, il crut à un éboulement de pierres du rocher d’en face. Après un long silence, un souffle puissant secoua les couronnes des hêtres. Il crut voir passer un géant invisible. Un craquement, une petite branche tombant au sol, puis plus rien.
C’était plus qu’étrange comme situation. Il hésita un instant à rebrousser chemin mais comme il n’entendit plus rien, il se remit en route, laissant derrière lui la partie « mystique » du vallon frais. Bientôt le chemin se fit plus bucolique. Le ruisseau sautillait joyeusement de pierres en pierres, tout en chantant d’une voix claire. Le sentier devenait doux sous ses pieds. Les quelques sapins présents dégageaient une odeur de résine chauffée au soleil.
A nouveau, un craquement inattendu vint troubler la quiétude du lieu, suivi d’un coup de vent dans la cime des arbres et le bruit de quelques branches tombant au sol.
Cette fois, percevant un danger invisible, il tourna sur ses talons et repris rapidement le chemin en sens inverse. Une obscurité soudaine enveloppa la vallée. Bien qu’habitué à traverser des forêts de nuits, sans ressentir la moindre peur, un frisson froid parcourut son dos. Avant même qu’il ait pu faire quelque chose, il se trouva empêtré dans un grand filet : il se débattit comme un poisson surpris par les mailles du pêcheur, jusqu’à ce qu’il fut soulevé de terre et hissé en haut d’un rocher surplombant la rivière.
Là-haut il se retrouva face à quatre visages hilares, quatre gaillards costaux debout côte à côte devant une grotte, se tordant les côtes tellement ils riaient.
Lui n’était pas bien rassuré. Il ne comprenait pas ce qui se passait et se demandait s’il n’était pas en train de vivre un mauvais rêve. Un des gars s’approcha de lui avec une bouteille de bière fraîche. Il la décapsula et lui offrit une gorgée à boire.
La brume dans sa tête se déchira d’un coup…. Il reconnut un soldat de son régiment. Jeune sergent, fier de sa mission, imbu du sérieux de ses responsabilités, il avait cru bon infliger une bonne leçon à son jeune soldat quelque peu rebelle. Après une soirée trop arrosée, il l’avait attrapé par le collet, l’avait attaché sur une charrette, puis l’avait conduit en cellule, accroché derrière son vélomoteur, tout en ayant pris soin de bien « l’exhiber » devant ses camarades et les gens du village rassemblés sur la place. Cela avait été une leçon très humiliante pour le soldat. Aujourd’hui, une année après, il tenait sa vengeance.
Après avoir bien ri, les quatre gars le libérèrent enfin de son filet. Honteux, il s’excusa de sa conduite peu orthodoxe, puis faisant fi du passé, ils passèrent tous les cinq une soirée inoubliable autour du feu, à l’entrée de la grotte.
Ce matin là, il remontait la vallée dite « fontaine fraîche ». Eté comme hiver, l’eau du ruisseau est froide et dégage une fraîcheur particulière, d’où son nom. Il comptait rejoindre un haut-plateau puis traverser un col et rejoindre la plaine. Là ses amis seraient au rendez-vous pour la suite du voyage.
Alors qu’il cheminait tranquillement tout à ses pensées, il entendit soudain un grondement sourd. Un instant, il crut à un éboulement de pierres du rocher d’en face. Après un long silence, un souffle puissant secoua les couronnes des hêtres. Il crut voir passer un géant invisible. Un craquement, une petite branche tombant au sol, puis plus rien.
C’était plus qu’étrange comme situation. Il hésita un instant à rebrousser chemin mais comme il n’entendit plus rien, il se remit en route, laissant derrière lui la partie « mystique » du vallon frais. Bientôt le chemin se fit plus bucolique. Le ruisseau sautillait joyeusement de pierres en pierres, tout en chantant d’une voix claire. Le sentier devenait doux sous ses pieds. Les quelques sapins présents dégageaient une odeur de résine chauffée au soleil.
A nouveau, un craquement inattendu vint troubler la quiétude du lieu, suivi d’un coup de vent dans la cime des arbres et le bruit de quelques branches tombant au sol.
Cette fois, percevant un danger invisible, il tourna sur ses talons et repris rapidement le chemin en sens inverse. Une obscurité soudaine enveloppa la vallée. Bien qu’habitué à traverser des forêts de nuits, sans ressentir la moindre peur, un frisson froid parcourut son dos. Avant même qu’il ait pu faire quelque chose, il se trouva empêtré dans un grand filet : il se débattit comme un poisson surpris par les mailles du pêcheur, jusqu’à ce qu’il fut soulevé de terre et hissé en haut d’un rocher surplombant la rivière.
Là-haut il se retrouva face à quatre visages hilares, quatre gaillards costaux debout côte à côte devant une grotte, se tordant les côtes tellement ils riaient.
Lui n’était pas bien rassuré. Il ne comprenait pas ce qui se passait et se demandait s’il n’était pas en train de vivre un mauvais rêve. Un des gars s’approcha de lui avec une bouteille de bière fraîche. Il la décapsula et lui offrit une gorgée à boire.
La brume dans sa tête se déchira d’un coup…. Il reconnut un soldat de son régiment. Jeune sergent, fier de sa mission, imbu du sérieux de ses responsabilités, il avait cru bon infliger une bonne leçon à son jeune soldat quelque peu rebelle. Après une soirée trop arrosée, il l’avait attrapé par le collet, l’avait attaché sur une charrette, puis l’avait conduit en cellule, accroché derrière son vélomoteur, tout en ayant pris soin de bien « l’exhiber » devant ses camarades et les gens du village rassemblés sur la place. Cela avait été une leçon très humiliante pour le soldat. Aujourd’hui, une année après, il tenait sa vengeance.
Après avoir bien ri, les quatre gars le libérèrent enfin de son filet. Honteux, il s’excusa de sa conduite peu orthodoxe, puis faisant fi du passé, ils passèrent tous les cinq une soirée inoubliable autour du feu, à l’entrée de la grotte.
Dernière édition par Mesange le Dim 4 Sep - 22:06, édité 1 fois
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Une année après
La vengeance est un plat qui se mange froid ...
Mais tout est bien qui finit bien !
Ton récit m'a rappelé ma période sous les drapeaux : j'ai fait connaissance de la prison et il y a un 1/2 siècle, ce n'était pas le grand confort, mais il arrivait de bien y rigoler ...
Mais tout est bien qui finit bien !
Ton récit m'a rappelé ma période sous les drapeaux : j'ai fait connaissance de la prison et il y a un 1/2 siècle, ce n'était pas le grand confort, mais il arrivait de bien y rigoler ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Une année après
J'ai bien aimé le contraste entre la zénitude de ta description du paysage et l'inquiétude de ton personnage. Maintenant bien fait pour lui, il ne faut jamais abuser de son pouvoir non mais !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Une année après
Ton idée est prétexte à nous décrire une bien belle nature. Je m'y voyais et j'appréciais. Je me demandais bien où était le rapport avec la photo et tu as su ménager le suspens.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Une année après
Une vengeance amusante. Et tes descriptions de la nature sont très sensibles et évocatrices.
Visages hilarants ou hilares ?
Visages hilarants ou hilares ?
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Une année après
Euh! HILARES, je crois, merci Tober pour la correction. Je m'en vais la répercuter illico dans mon texte.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Une année après
Rira bien qui rira le dernier.
Une petite vengeance qui se termine bien finalement.
Ce n'est pas toujours le cas !
Ma 1e réaction en lisant qu'un filet le retenait fut qu'il devait bien être équipé d'un couteau et qu'il pourrait tailler la route rapidement.
Mais, finalement, la chute est très intéressante.
Une petite vengeance qui se termine bien finalement.
Ce n'est pas toujours le cas !
Ma 1e réaction en lisant qu'un filet le retenait fut qu'il devait bien être équipé d'un couteau et qu'il pourrait tailler la route rapidement.
Mais, finalement, la chute est très intéressante.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A. Une année après
Il n'avait pas de couteau, surement !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Une année après
J'aime beaucoup la sensibilité de ta plume quand elle évoque la nature.
Un contraste avec la photo et le personnage
Un contraste avec la photo et le personnage
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
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