A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
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virgul
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Martine27
Nerwen
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Mesange
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A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Savez-vous que dans certains anciens immeubles de la ville, il y a encore des ascenseurs du siècle passé ? La cabine en bois ressemble à une petite maison avec des fenêtres. Elle se déplace à l’intérieur d’une gaine verticale grillagée. A chaque étage se trouve une cage en fer forgé. La porte métallique de la cage s’ouvre sur une porte en bois donnant accès à la cabine. Une fois à l’intérieur, il faut soigneusement fermer ces deux portes avant que l’ascenseur ne commence sa lente montée.
L’autre jour, je me trouvais justement dans un de ces vieux ascenseurs. J’avais pris place dans la cabine et entamai mon escalade tout en douceur lorsqu’une panne survint. Je devais être bloquée entre le 4e et le 5e étage. Après un petit temps d’attente, constatant que l’ascenseur ne se remettait pas en marche, je voulus presser sur le bouton d’alarme. Or celui-ci ne répondit pas ! Que faire ? Je me trouvais dans une bien fâcheuse situation. Par la fenêtre de la cabine, j’apercevais le palier sous moi, mais comment me faire remarquer ?
De nature timide, j’attendis d’abord en espérant que quelqu’un veuille bien prendre l’ascenseur et remarque qu’il était bloqué. Mais la maison semblait vidée de ses occupants ! Je me mis alors à appeler d’une voix forte ! Toujours rien ! Puis à chanter tout mon programme de concert. Toujours rien !
Combien de temps devrais-je encore attendre ? En fouillant dans mon sac à dos, je découvris une petite pomme. Je la croquais avec délice ! Je crois bien que ce fut le plus délicieux moment de ma longue attente. Chaque morse était juteuse à souhait. Dans cette situation bizarre hors du temps, cette pomme avait un goût incomparable, à moins que ce ne soient mes sens qui, conscients du précieux de chaque instant, lui donnaient une saveur hors du commun.
Il semblait que l’attente allait se prolonger encore. J’avais beau tendre l’oreille, aucun bruit ne parvenait jusqu’à moi. Finalement, je m’assis dans un coin de la cabine et me mis à explorer le contenu de mon sac. Il faut savoir que contrairement aux ascenseurs modernes dont les cabines sont principalement opaques, celui-ci circulait dans une cage d’escalier assez lumineuse et me permettait, de ce point de vue, de ne pas devoir patienter dans le noir.
Je découvris un petit calepin, genre bloc-notes, et un crayon bien taillé. Machinalement, je me mis à dessiner, puis à me représenter dans ma situation désagréable, exagérant les traits, caricaturant mon état ou fantasmant sur ce qui pourrait se produire. Je réussis même à sourire toute seule.
Au bout d’un moment, je trouvai le temps long tout de même et je me mis à ausculter chaque centimètre carré de mon habitacle inconfortable. Je découvris une fente entre les deux battants de la porte et parvint à glisser un bout de papier dessiné à travers la fente et à travers la grille métallique. Bientôt, bouts de papier après bouts de papier se mirent à virevolter et à se déposer, au gré de leurs humeurs, tels des papillons clairs sur les escaliers noirs de l’immeuble.
J’ai dû m’assoupir sans doute. Quand l’ascenseur se remit en route, je flottais encore dans les nuages de mon rêve. Arrivée au rez, un monsieur souriant m’accueillit gentiment. Il avait trouvé un de mes dessins et avait fait le nécessaire pour me sortir de là. J’en fus soulagée et eus droit à une bonne tasse de thé bien chaude pour me remettre de mes émotions.
Je revis régulièrement ce monsieur charmant…… Maintenant, c’est à vous de dessiner la suite de cette histoire.
L’autre jour, je me trouvais justement dans un de ces vieux ascenseurs. J’avais pris place dans la cabine et entamai mon escalade tout en douceur lorsqu’une panne survint. Je devais être bloquée entre le 4e et le 5e étage. Après un petit temps d’attente, constatant que l’ascenseur ne se remettait pas en marche, je voulus presser sur le bouton d’alarme. Or celui-ci ne répondit pas ! Que faire ? Je me trouvais dans une bien fâcheuse situation. Par la fenêtre de la cabine, j’apercevais le palier sous moi, mais comment me faire remarquer ?
De nature timide, j’attendis d’abord en espérant que quelqu’un veuille bien prendre l’ascenseur et remarque qu’il était bloqué. Mais la maison semblait vidée de ses occupants ! Je me mis alors à appeler d’une voix forte ! Toujours rien ! Puis à chanter tout mon programme de concert. Toujours rien !
Combien de temps devrais-je encore attendre ? En fouillant dans mon sac à dos, je découvris une petite pomme. Je la croquais avec délice ! Je crois bien que ce fut le plus délicieux moment de ma longue attente. Chaque morse était juteuse à souhait. Dans cette situation bizarre hors du temps, cette pomme avait un goût incomparable, à moins que ce ne soient mes sens qui, conscients du précieux de chaque instant, lui donnaient une saveur hors du commun.
Il semblait que l’attente allait se prolonger encore. J’avais beau tendre l’oreille, aucun bruit ne parvenait jusqu’à moi. Finalement, je m’assis dans un coin de la cabine et me mis à explorer le contenu de mon sac. Il faut savoir que contrairement aux ascenseurs modernes dont les cabines sont principalement opaques, celui-ci circulait dans une cage d’escalier assez lumineuse et me permettait, de ce point de vue, de ne pas devoir patienter dans le noir.
Je découvris un petit calepin, genre bloc-notes, et un crayon bien taillé. Machinalement, je me mis à dessiner, puis à me représenter dans ma situation désagréable, exagérant les traits, caricaturant mon état ou fantasmant sur ce qui pourrait se produire. Je réussis même à sourire toute seule.
Au bout d’un moment, je trouvai le temps long tout de même et je me mis à ausculter chaque centimètre carré de mon habitacle inconfortable. Je découvris une fente entre les deux battants de la porte et parvint à glisser un bout de papier dessiné à travers la fente et à travers la grille métallique. Bientôt, bouts de papier après bouts de papier se mirent à virevolter et à se déposer, au gré de leurs humeurs, tels des papillons clairs sur les escaliers noirs de l’immeuble.
J’ai dû m’assoupir sans doute. Quand l’ascenseur se remit en route, je flottais encore dans les nuages de mon rêve. Arrivée au rez, un monsieur souriant m’accueillit gentiment. Il avait trouvé un de mes dessins et avait fait le nécessaire pour me sortir de là. J’en fus soulagée et eus droit à une bonne tasse de thé bien chaude pour me remettre de mes émotions.
Je revis régulièrement ce monsieur charmant…… Maintenant, c’est à vous de dessiner la suite de cette histoire.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
qu'elle soit vraie ou fictive, elle est bien mignonne et toutes les suites - légères et joyeuses de préférence - sont possibles :-)
Adrienne- Kaléïd'habitué
- Humeur : brouillonne
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
J'aime vraiment beaucoup ton texte tout en légèreté à l'image des papillons blancs.
Tu fais revivre l'ascenseur d'autrefois qui, en cas de panne, ne générait pas de scène de panique puisque le contact avec le monde extérieur n'était pas rompu. Ton personnage est un modèle de calme, ses réactions font ressortir sa nature artiste, elle chante, puis dessine et prend son mal en patience d'une fort jolie manière, ce qui lui vaudra une rencontre des plus intéressante, nous laissant imaginer une suite tout aussi charmante.
Tu fais revivre l'ascenseur d'autrefois qui, en cas de panne, ne générait pas de scène de panique puisque le contact avec le monde extérieur n'était pas rompu. Ton personnage est un modèle de calme, ses réactions font ressortir sa nature artiste, elle chante, puis dessine et prend son mal en patience d'une fort jolie manière, ce qui lui vaudra une rencontre des plus intéressante, nous laissant imaginer une suite tout aussi charmante.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Patience et longueur de temps, font plus que force, etc, etc ... Et puis c'est vrai que dans ces anciens ascenseurs on ne se sentait pas trop enfermé
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Cette idée de ces petits papiers qui volent dans l'escalier pour trouver un sauveur est très poétique . ta description des ascenseurs d'autrefois est extrêmement bien faite. Il suffit de fermer les yeux et d'en avoir l'image . On entendrait presque le bruit de portes qui se referment.
J'ai beaucoup aimé ton texte
J'ai beaucoup aimé ton texte
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
C'est vrai que les vieux ascenseurs, qui toussaient parfois, étaient néanmoins plus rassurants que ceux d'aujourd'hui. Et cette pluie de papillons blancs qui mènent à la délivrance est d'une grande poésie. Original et surprenant pour la consigne. Un très beau texte.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Merci pour vos commentaires!
@Nerwen: je suis déjà montée dans un de ces ascenseurs - sans panne!
@Nerwen: je suis déjà montée dans un de ces ascenseurs - sans panne!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Je te lis avec ravissement Mésange !
De ton texte on ressort avec une impression de calme, de sérénité, la personne que tu décris ne fait pas de crise de nerfs, elle s'occupe tranquillement et même poétiquement avec les petits dessins, les papillons blancs.
Et la fin ouverte, ne peut se deviner qu'heureuse !
PS. Ici à la Garrigue et plus au Nord à Montélimar, nous sommes assaillis de petits papillons blancs qui hélas s'écrasent rapidement sur les murs ou au sol. Quelqu'un peut -il expliquer ce phénomène ?
De ton texte on ressort avec une impression de calme, de sérénité, la personne que tu décris ne fait pas de crise de nerfs, elle s'occupe tranquillement et même poétiquement avec les petits dessins, les papillons blancs.
Et la fin ouverte, ne peut se deviner qu'heureuse !
PS. Ici à la Garrigue et plus au Nord à Montélimar, nous sommes assaillis de petits papillons blancs qui hélas s'écrasent rapidement sur les murs ou au sol. Quelqu'un peut -il expliquer ce phénomène ?
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Très poétique ... Et cette panne qui n'est pas stressante amène à penser qu'il faut savoir prendre le temps, voire mettre à profit un impondérable pour faire quelque chose qu'on ne fait pas en temps ordinaire. Et si au bout, il y a peut-être une relation intime qui s'instaure, alors ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
Un très joli texte, qui prend le contre-pied des autres, qui jouent sur l’impatience, l’angoisse, la claustrophobie et les sentiments négatifs. Ici même si la situation est désagréable, l’héroïne parvient à se ménager des moments agréables. On n’est pas loin de la contemplation et de la sérénité. Et même le moyen trouvé pour donner l’alerte est plein de poésie. On est heureux pour la narratrice qu’elle ait semble-t-il trouvé l’âme sœur.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Où il est question d'un vol de papillons blancs
J'aime beaucoup ton texte Mésange !
Les autres ont déjà tout dit, mais ton écriture, lorsqu'elle tend vers cette douceur, cette légèreté et cette poésie est celle que j'aime le plus dans ta plume ! :-)
Les autres ont déjà tout dit, mais ton écriture, lorsqu'elle tend vers cette douceur, cette légèreté et cette poésie est celle que j'aime le plus dans ta plume ! :-)
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
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