A. La petite chinoise
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Charlotte
Zéphyrine
Myrte
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A. La petite chinoise
Lorsque Paul arriva à la gare, sa grand-mère l’attendait sur le quai, comme d’habitude. Souvent Flore l’accompagnait. Ils montaient alors dans le vieux coupé mercedes, Paul, à l’avant, Flore à l’arrière, et prenaient la route en lacets jusqu’au village
Ce jour-là, Flore n’était pas à la gare. Lorsqu’il questionna sa grand-mère, elle resta évasive. Paul sentit un malaise.
Sur la route, il la trouva un peu trop volubile, elle le harcelait de questions sur le collège, ses parents, sa vie.
Au village, tout le monde appelait Flore « la petite chinoise » mais, en réalité, elle était vietnamienne. Ses parents l’avaient adoptée toute petite. Ils vivaient ici depuis toujours. Paul la retrouvait chaque été, ils étaient inséparables.
Une fois ses bagages posés, Paul fila sur la place où quelques boulistes résistaient à la chaleur du mois d’août à l’ombre des platanes.
Cédric et Fred le croisèrent avec leur matériel de pêche.
- Viens avec nous, nous allons au Ribeyrou, il y a de belles truites et ensuite nous nous baignerons dans la Loire.
- Je vous y rejoindrai plus tard, je cherche Flore.
- Ah ! Et bien tu ne vas pas la reconnaitre !
Et les deux barons s’éloignèrent en ricanant.
Chaque année, Paul remarquait un changement dans la physionomie de ses amis : une voix qui mue, une poussée de croissance, un duvet léger sur le visage… Flore aussi avait changé. La dernière fois qu’il l’avait vue, elle était devenue une belle jeune-fille. Ses petits seins avaient poussé et il avait remarqué ses longues jambes dorés au soleil.
Lorsqu’il arriva devant le portail de sa maison, sa mère était en train de tailler le rosier grimpant.
- Bonjour Paul ! Te voila de retour ! Flore est derrière dans le jardin.
Paul avança dans l’allée entre les pans de tomates et les haricots verts.
La silhouette qu’il devina vers le puits lui parut étrange. C’était bien Flore, il lui semblait la reconnaitre et pourtant ce n’était pas elle.
Elle lui fit un petit signe de la main.
Ses cheveux étaient coupés très courts et elle semblait avec un peu forci.
Paul s’avança timidement, comme s’il était devant une personne étrangère et pourtant c’était Flore.
- Tu as changé.
Ce furent les seuls mots qu’il arriva à prononcer.
- Oui, je sais, répondit-elle, d’ailleurs je ne veux plus que l’on m’appelle Flore mais Florian.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
- Ils ne t’ont rien dit au village ? Pourtant, d’habitude les nouvelles circulent plus vite que ça ! Je ne veux plus être une fille. J’ai décidé de devenir un garçon.
Effectivement, Flore n’était plus la même.
Les années sont passées.
Chaque été Paul revient au village.
Il y a emmené sa femme et ses enfants.
Parmi les anciens amis qu’il revoit toujours, il y a Florian.
Il est devenu kiné et vit dans la maison de ses parents, aujourd’hui disparus.
Beaucoup de gens du village lui ont tourné le dos, mais il a résisté à tous les sarcasmes et a réussi sa vie d’homme.
Pourtant Paul n’oubliera jamais la petite chinoise de son enfance.
Ce jour-là, Flore n’était pas à la gare. Lorsqu’il questionna sa grand-mère, elle resta évasive. Paul sentit un malaise.
Sur la route, il la trouva un peu trop volubile, elle le harcelait de questions sur le collège, ses parents, sa vie.
Au village, tout le monde appelait Flore « la petite chinoise » mais, en réalité, elle était vietnamienne. Ses parents l’avaient adoptée toute petite. Ils vivaient ici depuis toujours. Paul la retrouvait chaque été, ils étaient inséparables.
Une fois ses bagages posés, Paul fila sur la place où quelques boulistes résistaient à la chaleur du mois d’août à l’ombre des platanes.
Cédric et Fred le croisèrent avec leur matériel de pêche.
- Viens avec nous, nous allons au Ribeyrou, il y a de belles truites et ensuite nous nous baignerons dans la Loire.
- Je vous y rejoindrai plus tard, je cherche Flore.
- Ah ! Et bien tu ne vas pas la reconnaitre !
Et les deux barons s’éloignèrent en ricanant.
Chaque année, Paul remarquait un changement dans la physionomie de ses amis : une voix qui mue, une poussée de croissance, un duvet léger sur le visage… Flore aussi avait changé. La dernière fois qu’il l’avait vue, elle était devenue une belle jeune-fille. Ses petits seins avaient poussé et il avait remarqué ses longues jambes dorés au soleil.
Lorsqu’il arriva devant le portail de sa maison, sa mère était en train de tailler le rosier grimpant.
- Bonjour Paul ! Te voila de retour ! Flore est derrière dans le jardin.
Paul avança dans l’allée entre les pans de tomates et les haricots verts.
La silhouette qu’il devina vers le puits lui parut étrange. C’était bien Flore, il lui semblait la reconnaitre et pourtant ce n’était pas elle.
Elle lui fit un petit signe de la main.
Ses cheveux étaient coupés très courts et elle semblait avec un peu forci.
Paul s’avança timidement, comme s’il était devant une personne étrangère et pourtant c’était Flore.
- Tu as changé.
Ce furent les seuls mots qu’il arriva à prononcer.
- Oui, je sais, répondit-elle, d’ailleurs je ne veux plus que l’on m’appelle Flore mais Florian.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
- Ils ne t’ont rien dit au village ? Pourtant, d’habitude les nouvelles circulent plus vite que ça ! Je ne veux plus être une fille. J’ai décidé de devenir un garçon.
Effectivement, Flore n’était plus la même.
Les années sont passées.
Chaque été Paul revient au village.
Il y a emmené sa femme et ses enfants.
Parmi les anciens amis qu’il revoit toujours, il y a Florian.
Il est devenu kiné et vit dans la maison de ses parents, aujourd’hui disparus.
Beaucoup de gens du village lui ont tourné le dos, mais il a résisté à tous les sarcasmes et a réussi sa vie d’homme.
Pourtant Paul n’oubliera jamais la petite chinoise de son enfance.
Dernière édition par Myrte le Jeu 7 Juin - 14:43, édité 1 fois
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. La petite chinoise
Encore une fois, tu fais preuve de beaucoup d'imagination.Ton texte est original et j'aime les dernières lignes pleines d'optimisme.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. La petite chinoise
Quelle surprise! je ne m'y attendais pas du tout.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. La petite chinoise
Une « transformation » inattendue, en effet !
Ton histoire est bien menée, bien ciselée, sur un ton neutre convient tout à fait.
-----
Une remarque toutefois sur la présentation : pourquoi faire autant de paragraphes ?
Cela hache la lecture, ne la facilite pas, bien au contraire.
On ne change de paragraphe que quand il y a une rupture du récit.
Par exemple ce qui suit ne devrait faire l'objet que d'un seul paragraphe, enfin, selon moi :
Paul avança dans l’allée entre les pans de tomates et les haricots verts.
La silhouette qu’il devina vers le puits lui parut étrange. C’était bien Flore, il lui semblait la reconnaitre et pourtant ce n’était pas elle.
Elle lui fit un petit signe de la main.
Ses cheveux étaient coupés très courts et elle semblait avec un peu forci.
Paul s’avança timidement, comme s’il était devant une personne étrangère et pourtant c’était Flore.
De même toute la fin du texte…
Ton histoire est bien menée, bien ciselée, sur un ton neutre convient tout à fait.
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Une remarque toutefois sur la présentation : pourquoi faire autant de paragraphes ?
Cela hache la lecture, ne la facilite pas, bien au contraire.
On ne change de paragraphe que quand il y a une rupture du récit.
Par exemple ce qui suit ne devrait faire l'objet que d'un seul paragraphe, enfin, selon moi :
Paul avança dans l’allée entre les pans de tomates et les haricots verts.
La silhouette qu’il devina vers le puits lui parut étrange. C’était bien Flore, il lui semblait la reconnaitre et pourtant ce n’était pas elle.
Elle lui fit un petit signe de la main.
Ses cheveux étaient coupés très courts et elle semblait avec un peu forci.
Paul s’avança timidement, comme s’il était devant une personne étrangère et pourtant c’était Flore.
De même toute la fin du texte…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. La petite chinoise
Effectivement Alain, tes remarques sont judicieuses. Je ne sais pas pourquoi j'ai haché ainsi mon texte de paragraphes.
Merci pour ta lecture.
Merci pour ta lecture.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. La petite chinoise
Un texte attachant qui prend une tournure inattendue !
AlainX a raison, sa remarque est judicieuse.
Un texte qui surprend mais colle à la réalité, dans la tolérance totale ! Merci pour cela aussi !
AlainX a raison, sa remarque est judicieuse.
Un texte qui surprend mais colle à la réalité, dans la tolérance totale ! Merci pour cela aussi !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. La petite chinoise
Bravo, une histoire pas évidente racontée tout en délicatesse
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. La petite chinoise
Une histoire originale racontée avec beaucoup de tact et de simplicité. Une réussite ! Bravo !
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
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