Jardin Tendresse

Vêtue de sa robe la plus belle,
Toute de rouge parsemée de noir,
Par les jardins, madame Coccinelle,
Se promène du matin au soir.

Elle en a vu de toute sorte,
Me confie t’elle dans un murmure,
Des jardins emplis de feuilles mortes
Ou encore gorgés de fruits bien murs.

Elle a vu celui du militaire,
Qui réveille au point du jour,
Fayots, poireaux et pommes de terre,
Au son du clairon et du tambour.

Il y a celui du désargenté,
Qui pour se renflouer, va plantant,
Radis, oseille et grain de blé,
Espérant en avoir pour son argent.

Il y a aussi l’amoureux transis,
Qui agit avec déraison,
Et repique au milieu de ses semis,
Roses rouges et fleurs de passion.

Mais dans le tien, il n’y a rien !
Rien ? Tu y vas fort jeune demoiselle !
Ouvre les yeux, regarde bien,
Et tu verras comme elles sont belles.

2 pommes d’amour à croquer,
Fruits de tendresse, fleurs de bonheur,
Rayonnantes comme un ciel d’été,
Elles poussent au soleil de mon cœur.