Vocation
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Vocation
Depuis des jours et des jours je ne pense qu’à ça, et commence même à en rêver la nuit.
Ma mère me surprend souvent le nez levé vers les estives, mes estives, où nous irons bientôt. Où nous irons rejoindre mon père.
Lui est déjà installé là-haut depuis trois semaines, avec le troupeau, et ses deux chiens, le patou et le labri, ses compagnons, ses protecteurs aussi. Je les connais et vis avec eux depuis toujours, j’ai neuf ans, eux un peu plus. Ce sont mes amis fidèles.
Bien sûr ici au village j’ai des copains, des copines, mais je ne les verrai quasiment pas de l’été, sauf s’ils viennent me rendre visite à la cabane.
C’est plus qu’une cabane, d’ailleurs, l’endroit où je vais passer mes vacances.
Pour moi c’est un château, un château de montagnes.
Petite description, pour mieux comprendre.
En bas, la cuisine, la salle de bain, et les pièces où le lait et le fromage sont stockés. Il y a même l’électricité, grâce à un panneau solaire. Un château, je vous dis, je mens pas.
En haut d’un escalier, ma chambre, sous le toit. J’adore cet endroit, c’est mon secret, mon domaine, mon territoire. Il y a une petite fenêtre et le soir je m’endors en regardant le ciel plein d’étoiles ou parfois les éclairs qui s’allument sur les sommets. Je n’ai pas peur de l’orage, du moment que je suis à l’abri, et pas dehors, sous le tonnerre et la pluie.
Mais pour l’heure, je suis encore à l’école et les vacances n’ont jamais été aussi près.
Maman prépare les affaires à emporter pour l’été, il lui tarde à elle aussi de remonter. Pour retrouver mon père d’abord, et aussi pour la nature, le calme, les grands espaces.
Moi je n’emporte pas grand chose, à part un ou deux livres et au fond de la poche, l’ustensile indispensable, mon petit couteau, que j’ai reçu il y a deux mois pour mon anniversaire.
Parce que je suis assez grand maintenant pour pouvoir aider mes parents, c’est ce qu’ils ont dit, et je les crois.
Tous les trois on s’occupera du troupeau, de la traite des brebis, de la fabrication du fromage. J’adore ça, faire du fromage, surveiller la température du lait, voir le caillé se former, et démouler ensuite les meules et les tomettes.
Mes parents m’expliquent que je ne peux pas encore me promener seul dans la montagne, je suis un peu trop jeune, trop inexpérimenté.
La montagne peut être dangereuse, je sais qu’ils ont raison.
Mais je marche bien et vite, je peux même suivre mon père quand il prend son pas de berger pressé d’aller récupérer ses bêtes.
Quand j’ai dit à l’instit que je voulais être berger plus tard, il m’a expliqué qu’il existait une école pour ça. J’aimerais bien y entrer tout de suite, mais c’est impossible, je vais devoir attendre encore quelques années, dommage.
Heureusement, j’ai les estives pour m’entrainer, et mon père pour me montrer, et ça, c’est la meilleure école du monde.
Ma mère me surprend souvent le nez levé vers les estives, mes estives, où nous irons bientôt. Où nous irons rejoindre mon père.
Lui est déjà installé là-haut depuis trois semaines, avec le troupeau, et ses deux chiens, le patou et le labri, ses compagnons, ses protecteurs aussi. Je les connais et vis avec eux depuis toujours, j’ai neuf ans, eux un peu plus. Ce sont mes amis fidèles.
Bien sûr ici au village j’ai des copains, des copines, mais je ne les verrai quasiment pas de l’été, sauf s’ils viennent me rendre visite à la cabane.
C’est plus qu’une cabane, d’ailleurs, l’endroit où je vais passer mes vacances.
Pour moi c’est un château, un château de montagnes.
Petite description, pour mieux comprendre.
En bas, la cuisine, la salle de bain, et les pièces où le lait et le fromage sont stockés. Il y a même l’électricité, grâce à un panneau solaire. Un château, je vous dis, je mens pas.
En haut d’un escalier, ma chambre, sous le toit. J’adore cet endroit, c’est mon secret, mon domaine, mon territoire. Il y a une petite fenêtre et le soir je m’endors en regardant le ciel plein d’étoiles ou parfois les éclairs qui s’allument sur les sommets. Je n’ai pas peur de l’orage, du moment que je suis à l’abri, et pas dehors, sous le tonnerre et la pluie.
Mais pour l’heure, je suis encore à l’école et les vacances n’ont jamais été aussi près.
Maman prépare les affaires à emporter pour l’été, il lui tarde à elle aussi de remonter. Pour retrouver mon père d’abord, et aussi pour la nature, le calme, les grands espaces.
Moi je n’emporte pas grand chose, à part un ou deux livres et au fond de la poche, l’ustensile indispensable, mon petit couteau, que j’ai reçu il y a deux mois pour mon anniversaire.
Parce que je suis assez grand maintenant pour pouvoir aider mes parents, c’est ce qu’ils ont dit, et je les crois.
Tous les trois on s’occupera du troupeau, de la traite des brebis, de la fabrication du fromage. J’adore ça, faire du fromage, surveiller la température du lait, voir le caillé se former, et démouler ensuite les meules et les tomettes.
Mes parents m’expliquent que je ne peux pas encore me promener seul dans la montagne, je suis un peu trop jeune, trop inexpérimenté.
La montagne peut être dangereuse, je sais qu’ils ont raison.
Mais je marche bien et vite, je peux même suivre mon père quand il prend son pas de berger pressé d’aller récupérer ses bêtes.
Quand j’ai dit à l’instit que je voulais être berger plus tard, il m’a expliqué qu’il existait une école pour ça. J’aimerais bien y entrer tout de suite, mais c’est impossible, je vais devoir attendre encore quelques années, dommage.
Heureusement, j’ai les estives pour m’entrainer, et mon père pour me montrer, et ça, c’est la meilleure école du monde.
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: Vocation
c'est une bien belle vocation que celle ci. En plus qui mieux qu'un père pour montrer un si noble chemin. Souhaitons à ce petit garçon d'accomplir son souhait. Mais je crois qu'aujourd'hui c'est bien compliqué y compris pour être berger !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Vocation
En bas, la cuisine, la salle de bain, et les pièces où le lait et le fromage sont stockés. Il y a même l’électricité, grâce à un panneau solaire. Un château, je vous dis, je mens pas.
Tiens, c'est curieux : je voyais en la cabane du berger, un lieu insalubre où l'humain n'est guère mieux loti que l'animal.
Mais aujourd'hui, il faut vivre avec son temps y compris pendant l'estive, d'où le besoin d'un certain confort .
Ton sujet est intéressant selon moi par sa modernité : en cette période où l'incertitude règne en guise de pérennité de l'emploi, les enfants peuvent être attirés par le dur métier de berger ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Vocation
Catsoniou a écrit:Tiens, c'est curieux : je voyais en la cabane du berger, un lieu insalubre où l'humain n'est guère mieux loti que l'animal.
Mais aujourd'hui, il faut vivre avec son temps y compris pendant l'estive, d'où le besoin d'un certain confort .
Ben oui, Cats ! ils ont même la 4G et peuvent suivre l'évolution de leur troupeaux sur le web. !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Vocation
Tu décris bien l'impatience de ce gamin à regagner cette montagne qu'il aime et sa chambre sous le toît de la bergerie où il peut réver tout à son aise. On voit aussi qu'il a encore besoin de son cocon familial. Mais il a déjà dans le sang cette force et cette volonté de poursuivre les traditions.
Ce sera sûrement un très bon futur berger.
Ce sera sûrement un très bon futur berger.
Invité- Invité
Re: Vocation
J’espère que ton gamin conservera sa belle vocation. Pour l’instant, il est très centré sur ces parents et idéalise sans doute un peu ma vie de berger (il voit la maison comme un château ) Et il s’imagine rêvant dans la chambre sous le toit. J’aime beaucoup ce passage. Une chambre sous le toit avec une petite fenêtre, c’est le lieu idéal pour s’adonner à la « rêverie du refuge », au plaisir de contempler le monde extérieur tout en restant à l’abri de ses danger.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Vocation
Les cabanes de berger ont beaucoup changé en effet. Le solaire a permis d'apporter l'électricité et un minimum de confort pour qu'une famille puisse y vivre pendant l'été.
Je comprends cet enfant, quel magnifique terrain de jeu la montagne. En voilà un qui aura vécu des vacances extraordinaires
Je comprends cet enfant, quel magnifique terrain de jeu la montagne. En voilà un qui aura vécu des vacances extraordinaires
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
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