A - Conte de la veillée
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AlainX
Cassy
Feuilledethé
Martine27
8 participants
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A - Conte de la veillée
Lorsque s'en vient le soir, le soir d'Halloween, Mémé Célestine et Pépé Athanase ont pour habitude de réunir leurs petits-enfants pour une veillée « horrifiante ».
Mémé Célestine fait semblant d'être contre « Tu vas leur faire peur et ensuite ils ne pourront pas dormir » dit-elle péremptoire, « je ne veux rien entendre » et elle s'installe dans un coin près de la cheminée, ses grilles du sudoku à portée de main,
Bien sûr les enfants poussent des hauts cris « Mais non, promis on dormira comme des images ! »
Pépé Athanase, avec un sourire diabolique et un clin d'oeil à sa chère moitié, se cale dans son vieux fauteuil, vérifie que tout le monde est prêt à l'écouter et commence son histoire,
« Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire qui remonte à mon enfance. »
Rire goguenard de Mémé Célestine « Ca ne nous rajeunit pas ça !!! »
« Silence femme ! Donc, à l'époque je devais avoir une dizaine d'années, oui comme plusieurs d'entre vous. Dans ma classe, il y avait une fille bizarre, certains disaient qu'elle était un peu sorcière. Peut-être parce qu'elle aimait rester dans son coin à observer ce qui se passait autour d'elle. »
Chuchotements dans l'assemblée, voilà un début drôlement intéressant.
« Cette fille avait une petite sœur qui n'arrêtait pas de l'embêter, toujours à la suivre, à vouloir faire comme elle, bref, un vrai boulet. »
Dans l'assistance, plusieurs grands se poussent du coude en soupirant, c'est vrai que c'est enquiquinant les petits !
« Un jour que sa petite sœur avait été particulièrement crampon, la fille sortit de la poche de sa blouse une craie. Elle se tourna vers sa sœur et menaça de la faire disparaître si elle ne la laissait pas enfin en paix. »
Les enfants rigolent « Une craie, tu parles d'une menace, si ça avait été une gomme encore. »
« C'est vous ou c'est moi qui raconte l'histoire » reprend Pépé Athanase d'une voix grondeuse. Le silence tombe à nouveau, juste rompu par le crépitement du feu et le glissement du crayon de Mémé Célestine.
« La fillette, qui bien que toute petiote n'avait pas sa langue dans sa poche se moqua de sa grande sœur, -Même pas cap, même pas cap, se mit-elle à chanter sur tous les tons. Alors la grande se posta devant le mur de la cour et se mit à dessiner. »
« Ouah ça fait peur ! » rigola un des enfants et les autres se mirent aussi à pouffer.
« Tant pis pour vous, j'arrête mon histoire. » se fâcha Pépé Athanase boudeur.
« Non, non, on dira plus rien promis ! »
« Vous avez intérêt ! Bon donc voilà la demoiselle qui se met à dessiner. Son dessin représentait la silhouette de la petite. Voilà, dit-elle, c'est fait tant pis pour toi, tu vas bientôt t'évaporer, pffff et moi je serai débarrassée de toi. Bien sûr, il ne se passa rien, la plus petite était toujours là et riait. »
Soupirs déçus dans l'auditoire, Pépé Athanase les avait habitué à mieux. Le grand-père laissa passer quelques instants et reprit à voix basse.
« Seulement voilà, dans la nuit il y eut de la pluie, une vraie tempête. Et lorsque nous arrivâmes à l'école, le dessin sur le mur avait disparu. Ce jour là aucune des deux filles ne vint à l'école. Le lendemain, notre maîtresse nous apprit que la plus petite semblait s'être évanouie dans l'air. Bien sûr tout le village la chercha, mais on ne la retrouva jamais. »
« Et c'est tout ? » s'insurgea l'un des enfants, « tout ça pour ça ? Elle veut rien dire ton histoire ! »
« Voulez-vous bien patienter ! Bref, on ne revit jamais la petite, mais sa sœur aînée, que le choc avait rendue muette se mit, tous les ans à la date anniversaire de la disparition à dessiner la silhouette de la petite sur le mur, et à chaque fois, la pluie se déchaînait et effaçait le dessin. Mais tous les ans, elle recommençait, comme si elle pensait que le jour où le dessin resterait sur le mur, sa petite sœur réapparaîtrait. »
Un long silence plana. L'un des enfants interrogea avec un filet de voix « Et elle est revenue ? »
« Je ne sais pas. » murmura Pépé Athanase « ma famille a déménagé, mais j'ai entendu dire que la fille a continué à dessiner jusqu'à ce que le mur soit détruit. »
Tous les enfants avaient baissé le nez et les aînées seraient bien fort la main de leur cadets.
Pépé Athanase fit un clin d'oeil à Mémé Célestine, sûr que les chamailleries entre fratries allaient se faire moins nombreuses dans les jours à venir.
Mémé Célestine fait semblant d'être contre « Tu vas leur faire peur et ensuite ils ne pourront pas dormir » dit-elle péremptoire, « je ne veux rien entendre » et elle s'installe dans un coin près de la cheminée, ses grilles du sudoku à portée de main,
Bien sûr les enfants poussent des hauts cris « Mais non, promis on dormira comme des images ! »
Pépé Athanase, avec un sourire diabolique et un clin d'oeil à sa chère moitié, se cale dans son vieux fauteuil, vérifie que tout le monde est prêt à l'écouter et commence son histoire,
« Aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire qui remonte à mon enfance. »
Rire goguenard de Mémé Célestine « Ca ne nous rajeunit pas ça !!! »
« Silence femme ! Donc, à l'époque je devais avoir une dizaine d'années, oui comme plusieurs d'entre vous. Dans ma classe, il y avait une fille bizarre, certains disaient qu'elle était un peu sorcière. Peut-être parce qu'elle aimait rester dans son coin à observer ce qui se passait autour d'elle. »
Chuchotements dans l'assemblée, voilà un début drôlement intéressant.
« Cette fille avait une petite sœur qui n'arrêtait pas de l'embêter, toujours à la suivre, à vouloir faire comme elle, bref, un vrai boulet. »
Dans l'assistance, plusieurs grands se poussent du coude en soupirant, c'est vrai que c'est enquiquinant les petits !
« Un jour que sa petite sœur avait été particulièrement crampon, la fille sortit de la poche de sa blouse une craie. Elle se tourna vers sa sœur et menaça de la faire disparaître si elle ne la laissait pas enfin en paix. »
Les enfants rigolent « Une craie, tu parles d'une menace, si ça avait été une gomme encore. »
« C'est vous ou c'est moi qui raconte l'histoire » reprend Pépé Athanase d'une voix grondeuse. Le silence tombe à nouveau, juste rompu par le crépitement du feu et le glissement du crayon de Mémé Célestine.
« La fillette, qui bien que toute petiote n'avait pas sa langue dans sa poche se moqua de sa grande sœur, -Même pas cap, même pas cap, se mit-elle à chanter sur tous les tons. Alors la grande se posta devant le mur de la cour et se mit à dessiner. »
« Ouah ça fait peur ! » rigola un des enfants et les autres se mirent aussi à pouffer.
« Tant pis pour vous, j'arrête mon histoire. » se fâcha Pépé Athanase boudeur.
« Non, non, on dira plus rien promis ! »
« Vous avez intérêt ! Bon donc voilà la demoiselle qui se met à dessiner. Son dessin représentait la silhouette de la petite. Voilà, dit-elle, c'est fait tant pis pour toi, tu vas bientôt t'évaporer, pffff et moi je serai débarrassée de toi. Bien sûr, il ne se passa rien, la plus petite était toujours là et riait. »
Soupirs déçus dans l'auditoire, Pépé Athanase les avait habitué à mieux. Le grand-père laissa passer quelques instants et reprit à voix basse.
« Seulement voilà, dans la nuit il y eut de la pluie, une vraie tempête. Et lorsque nous arrivâmes à l'école, le dessin sur le mur avait disparu. Ce jour là aucune des deux filles ne vint à l'école. Le lendemain, notre maîtresse nous apprit que la plus petite semblait s'être évanouie dans l'air. Bien sûr tout le village la chercha, mais on ne la retrouva jamais. »
« Et c'est tout ? » s'insurgea l'un des enfants, « tout ça pour ça ? Elle veut rien dire ton histoire ! »
« Voulez-vous bien patienter ! Bref, on ne revit jamais la petite, mais sa sœur aînée, que le choc avait rendue muette se mit, tous les ans à la date anniversaire de la disparition à dessiner la silhouette de la petite sur le mur, et à chaque fois, la pluie se déchaînait et effaçait le dessin. Mais tous les ans, elle recommençait, comme si elle pensait que le jour où le dessin resterait sur le mur, sa petite sœur réapparaîtrait. »
Un long silence plana. L'un des enfants interrogea avec un filet de voix « Et elle est revenue ? »
« Je ne sais pas. » murmura Pépé Athanase « ma famille a déménagé, mais j'ai entendu dire que la fille a continué à dessiner jusqu'à ce que le mur soit détruit. »
Tous les enfants avaient baissé le nez et les aînées seraient bien fort la main de leur cadets.
Pépé Athanase fit un clin d'oeil à Mémé Célestine, sûr que les chamailleries entre fratries allaient se faire moins nombreuses dans les jours à venir.
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - Conte de la veillée
la chute est simplement merveilleuse
Feuilledethé- Kaléïd'habitué
- Humeur : pas glop !
Re: A - Conte de la veillée
Histoire très originale avec cette petite fille qui disparaît alors que le dessin à la craie s'efface. Tu as beaucoup. D'imagination
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - Conte de la veillée
Chouette idée de conte…
je crois que je vais m'acheter une craie.
Parce que j'en connais que je voudrais bien voir disparaître…
non, non ! Je ne donnerai pas de noms…
de toute façon vous ne les connaissez pas…
je crois que je vais m'acheter une craie.
Parce que j'en connais que je voudrais bien voir disparaître…
non, non ! Je ne donnerai pas de noms…
de toute façon vous ne les connaissez pas…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Conte de la veillée
Bien sûr tout le village la chercha, mais on ne la retrouva jamais. »
Sur un nuage ... La petite est sur un nuage,
Na ! et elle tire la langue à sa grande soeur ...
Belle histoire !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - Conte de la veillée
Pépé Athanase, que l'on retrouve avec plaisir, croit en la valeur pédagogique des contes... J'aime la manière dont tu mets en scène cette séquence avec les interventions de enfants et les réponses du conteur qui est vraiment extra dans son rôle !
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Conte de la veillée
Comme tout le monde j'aime beaucoup ta chute et cette grande sœur qui fait disparaître sa petite sœur en la dessinant sur le mur. Beaucoup de poésie dans cette fin
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A - Conte de la veillée
Le double plaisir de l'histoire et de l'histoire dans l'histoire. Le dessin qui a le pouvoir de faire apparaître ou disparaître la fillette est à la fois amusant et inquiétant. On pense aux poupées vaudous et autre simulacres des jeteurs de sort.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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