A.Un conte d'autrefois revu et un peu corrigé!

Le mouton de Charles- Edouard n’est pas près du petit Jésus ,couché dans la crèche.
Il ne peut même pas entrer dans l’étable , il doit rester dehors dans le froid, le noir et la neige.
Il n’y a pas de place pour lui et pourtant ,elle est grande ,l’étable.

Il y a un âne et un bœuf qui y mangent à leur faim ,y dorment à leur aise .Il y a aussi, une immense réserve de paille et de fourrage pour tenir jusqu’à la récolte prochaine.
C’est pour dire encore une fois,combien elle est grande et riche…l’étable.

Mais le mouton de Charles-Edouard n’a pas le droit d’y déposer ses pattes fatiguées.
Cela fait neuf mois qu’il a quitté ses verts pâturages ,de là haut dans la montagne, qu’il se tue à descendre dans la vallée pour arriver à temps à Bethléem où un heureux événement est annoncé depuis longtemps .
Il est là ,dehors, interdit d’entrée.

Charles-Edouard n’a pas été sage, n’a pas bien travaillé à l’école, il n’a pas étudié ses devoirs et ses leçons, il ne connaît pas son petit catéchisme par cœur.
Il a un zéro en religion .
Son Papa n’est pas content et le Pape et le Bon Dieu, non plus ,paraît il.
Il est puni , son mouton aussi :Pas de Noël, pas de cadeaux , pas de petit Jésus.
Charles-Edouard pleure…son mouton aussi.
Mais c’est trop tard.
« Fallait y penser ,avant » ajoute Papa.

Le mouton de Charles -Edouard s’ennuie donc,dehors, dans la neige, le froid et le noir.
Alors il fait de boules avec la neige tombée et joue à les lancer vers la fenêtre de l’étable grande ouverte.
Elles atterrissent sur la tête du petit Jésus couché dans la crèche et voilà qu’il se réveille et qu’il pleure, lui aussi.
Marie accourt , prend le bébé dans ses bras et lui donne le sein. Jésus se calme et tète. Cela lui fait du bien.
Le mouton de Charles-Edouard a faim lui aussi, mais l’herbe sous la neige , n’est pas ce qu’il y a de meilleur à brouter pour l’estomac :cela engendre dans le ventre des ballonnements insupportables .
« Bêlons un peu , d’abord …doucement »se dit il en lui même … histoire de voir ce que cela donne comme résultat. A part quelques rots et pets supplémentaires…point de réaction à l’horizon.

« Passons à la vitesse supérieure »pense alors le mouton devenu têtu comme l’âne d’à coté.
C’est un tel concert que Joseph sort de son étable, rouge fâché de tout ce chahut.
-« Vas-tu bientôt te taire, tu vas réveiller mon fils adoré » hurle t-il à l’animal , plein de rage.

Mais Charles-Edouard et son mouton crient de plus en plus belle,de plus en plus fort .
Joseph, alors, à bout de patience, ne voit plus qu’une solution bien sage.Il empoigne le mouton et son pleureur de maître, les dresse sur ses épaules bien charpentées, entre dans l’étable et dépose le tout, près de la mangeoire pleine de paille.
Ensuite ,il s’en va se coucher près de Marie et de l’enfant emmailloté.
Une douce nuit , pleine d’étoiles, va pouvoir enfin commencer.


C’était ,il y a plus de 2000 ans après JC.
Charles-Edouard a quitté depuis, le château ,l’Eglise catholique, la famille et ses titres.
Il crèche maintenant là haut sur la montagne. Il garde et élève des moutons et de jour comme de nuit ,il garde chaud ,contre lui, sous sa capeline, son livre unique « Le petit Prince »
Cela n’a rien à voir avec le petit catéchisme !

Ton conte est formidablement bien raconté, chère Charlotte
Tu mêles le passé d'il y a 2000 ans, avec le temps d'aujourd'hui!
J'ai adoré te lire, BRAVO

Charlotte, ce conte est absolument magnifique. Il frôle de près l'actualité, il garde quand même aussi la magie de Noël.
Puis-je te l'emprunter pour le raconter à mes petits-enfants ?

Un bien joli conte, Charlotte, moi aussi j'ai aimé le lire.

Merci !

Ce conte est vraiment d'actualité et c'est une histoire qui peut tenir en haleine beaucoup d'enfants.

J'adore ce conte qui souligne l'absurdité de certaines pratiques à propos de crèches de Noël et de moutons…
je suppose que tu fais allusion à ces familles chrétiennes où autour de la crèche il y avait des moutons qui représentaient chaque enfant. Ils pouvaient avancer vers le «piti-Jésus" s'ils avaient fait suffisamment de bonnes actions. Et recevoir leurs cadeaux en conséquence…
si après ça vous n'êtes pas dégoûtés de la religion…

C'est exactement cela chez nous chaque soir de l'avant. Et c'est mon père qui faisait avancer ou reculer les petits moutons sur le dos duquel était écrit le prénom de l'enfant. Tous les moutons cad 9( car nous étions 9 enfants) étaient pareils sauf le mien qui avait sa bête penchée vers le bas ! Mon frère me taquinait toujours en me disant :"ton mouton n'arrivera jamais près du petit Jésus car il ne pense qu'à brouter!"Je râlais sec!

Je ne connaissais pas ce rituel... On en apprend tous les jours...

C'est très réussi ce mélange des genres et des époques. J'aime beaucoup les revisites.

Il y a 2000 ans ou maintenant, l'histoire finit bien, comme il convient à un conte de Noël.