A. Les pommes de terre
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Nerwen
Amanda.
Escandélia
7 participants
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A. Les pommes de terre
- La vie continue, la vie continue ... J'ai froid ... froid. ... La vie continue !
Fita marche aussi vite que possible dans cette neige qui freine les roues du landau. Elle court presque.
- Fita ! Viens ! Viens te mettre à l'abri !
- La vie continue !
- Oui, bien sûr., tu as raison, la vie continue mais entre avec nous. Nous avons réussi à trouver un chauffage d'appoint. C'est pas terrible mais ça chauffe quand même un peu. Et puis, on est plusieurs, c'est mieux pour la chaleur et pour le moral.
- Je peux pas, il faut que je rentre chez moi.
- Voyons, Fita, tu sais très bien que tous les appartements des étages supérieurs ont été dévastés et le tien en particulier. Plus de toit, plus de fenêtres, sans compter que c'est très dangereux. Et encore je ne parle pas du froid qu'il doit faire là-haut.
- Non ! Non ! Je vais chez moi. C'est là qu'Anton me retrouvera. Chez nous, c'est chez nous.
- D'accord, là-haut c'est chez toi. Mais lorsque Anton reviendra, il passera obligatoirement devant mes fenêtres. On le verra bien, t'en fais pas.
Assis-toi là, devant le chauffage, les filles vont te faire une petite place.
A moitié convaincue, Fita jette un coup d'oeil à l'intérieur. Elles sont cinq femmes à lui sourire, à l'inviter à rentrer. Rassurée, elle pénètre dans la cuisine de son amie. Elles se serrent pour lui laisser une place près du radiateur. Fita hésite un long moment, puis elle aperçoit une chaise libre au fond de la pièce, la saisit et l'installe près de la fenêtre. Elle s'assoit, met son landau tout à côté d'elle. Tournant le dos à ses compagnes, elle fixe dehors la place centrale désormais déserte.
En silence, les femmes se remettent à éplucher les quelques légumes glanés ça et là. Elles préparent une soupe communautaire. Heureusement, elles n'auront même pas à la partager avec d'autres car leur soupe sera bien claire. Il ne reste plus personne dans l'immeuble à part elles.
Clara se lève et va voir ce que Fita a dans son landau qu'elle serre contre elle.
Clara n'insiste pas, rejoint les autres femmes et chuchote :
- Elle a plein de pommes de terres, au moins trois kilos et deux choux, et j'ai même aperçu un papier blanc, je parie qu'il contient un peu de viande. Qu'est-ce qu'on fait ?
C'est la plus âgée qui ira parler à Fita. Doucement, elle avance vers la jeune femme, regarde à l'intérieur du landau.
Fita se lève comme une folle, elle hurle :
- Ne touchez pas à mon bébé !
Fita se précipite à l'extérieur. La landau verse. Les pommes de terres roulent sur le sol maintenant gelé.
Fita marche aussi vite que possible dans cette neige qui freine les roues du landau. Elle court presque.
- Fita ! Viens ! Viens te mettre à l'abri !
- La vie continue !
- Oui, bien sûr., tu as raison, la vie continue mais entre avec nous. Nous avons réussi à trouver un chauffage d'appoint. C'est pas terrible mais ça chauffe quand même un peu. Et puis, on est plusieurs, c'est mieux pour la chaleur et pour le moral.
- Je peux pas, il faut que je rentre chez moi.
- Voyons, Fita, tu sais très bien que tous les appartements des étages supérieurs ont été dévastés et le tien en particulier. Plus de toit, plus de fenêtres, sans compter que c'est très dangereux. Et encore je ne parle pas du froid qu'il doit faire là-haut.
- Non ! Non ! Je vais chez moi. C'est là qu'Anton me retrouvera. Chez nous, c'est chez nous.
- D'accord, là-haut c'est chez toi. Mais lorsque Anton reviendra, il passera obligatoirement devant mes fenêtres. On le verra bien, t'en fais pas.
Assis-toi là, devant le chauffage, les filles vont te faire une petite place.
A moitié convaincue, Fita jette un coup d'oeil à l'intérieur. Elles sont cinq femmes à lui sourire, à l'inviter à rentrer. Rassurée, elle pénètre dans la cuisine de son amie. Elles se serrent pour lui laisser une place près du radiateur. Fita hésite un long moment, puis elle aperçoit une chaise libre au fond de la pièce, la saisit et l'installe près de la fenêtre. Elle s'assoit, met son landau tout à côté d'elle. Tournant le dos à ses compagnes, elle fixe dehors la place centrale désormais déserte.
En silence, les femmes se remettent à éplucher les quelques légumes glanés ça et là. Elles préparent une soupe communautaire. Heureusement, elles n'auront même pas à la partager avec d'autres car leur soupe sera bien claire. Il ne reste plus personne dans l'immeuble à part elles.
Clara se lève et va voir ce que Fita a dans son landau qu'elle serre contre elle.
Clara n'insiste pas, rejoint les autres femmes et chuchote :
- Elle a plein de pommes de terres, au moins trois kilos et deux choux, et j'ai même aperçu un papier blanc, je parie qu'il contient un peu de viande. Qu'est-ce qu'on fait ?
C'est la plus âgée qui ira parler à Fita. Doucement, elle avance vers la jeune femme, regarde à l'intérieur du landau.
Fita se lève comme une folle, elle hurle :
- Ne touchez pas à mon bébé !
Fita se précipite à l'extérieur. La landau verse. Les pommes de terres roulent sur le sol maintenant gelé.
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A. Les pommes de terre
Quand le malheur entraine la déraison, que faut-il faire pour apaiser l'angoisse ? Un texte très bien écrit.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Les pommes de terre
Ataraxie
On a demandé d'utiliser la phrase " La vie continue" comme excipit et non comme incipit.
Tu l'as mise en incipit, ce n'est pas grave, rajoute-là à la fin de ton texte et ainsi ce sera parfait. (tu édites ton texte, tu rajoutes puis tu le postes à nouveau !)
Texte dur certes mais certainement réaliste en ces temps-ci et en concordance avec la photo !
On a demandé d'utiliser la phrase " La vie continue" comme excipit et non comme incipit.
Tu l'as mise en incipit, ce n'est pas grave, rajoute-là à la fin de ton texte et ainsi ce sera parfait. (tu édites ton texte, tu rajoutes puis tu le postes à nouveau !)
Texte dur certes mais certainement réaliste en ces temps-ci et en concordance avec la photo !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Les pommes de terre
Personne ne sort indemne d'une telle situation, mais pour les plus fragiles ce peut être irréversible. Cela semble être le cas pour Fita qui voit sa raison sombrer.
Tu nous offres un texte poignant, adouci par la solidarité qui existe entre tes personnages.
Tu nous offres un texte poignant, adouci par la solidarité qui existe entre tes personnages.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Les pommes de terre
Voilà une histoire très bien racontée.
Très vivante dans la description et les dialogues.
Et l'histoire maintient le suspense. On se doute bien qu'il va se passer quelque chose.
Au final, cette histoire de manque de solidarité, ça fait plutôt sourire dans le contexte…
et ce n'est pas plus mal…
tu aurais pu sombrer dans le pathos… écueil évité…
Très vivante dans la description et les dialogues.
Et l'histoire maintient le suspense. On se doute bien qu'il va se passer quelque chose.
Au final, cette histoire de manque de solidarité, ça fait plutôt sourire dans le contexte…
et ce n'est pas plus mal…
tu aurais pu sombrer dans le pathos… écueil évité…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Les pommes de terre
Manquer au point de ne pas vouloir partager et même d'en perdre la raison.
Une écriture fluide et agréable à lire.
Est-ce que si tu avais placé l'excipit à la fin de ton texte comme demandé, la tournure de l'histoire aurait été la même ?
Une écriture fluide et agréable à lire.
Est-ce que si tu avais placé l'excipit à la fin de ton texte comme demandé, la tournure de l'histoire aurait été la même ?
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Les pommes de terre
Incipit, excipit ! ? je n'y avait pas prêté attention. Je navigue souvent dans des ailleurs.
Si je l'avais mis à la fin, ce fut aussi bien mais la phrase pas placée au début, cela aurait donné une toute autre histoire.
Faudra que je m'applique la prochaine fois
Si je l'avais mis à la fin, ce fut aussi bien mais la phrase pas placée au début, cela aurait donné une toute autre histoire.
Faudra que je m'applique la prochaine fois
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A. Les pommes de terre
Je me suis demandé si la pauvre Fita avait perdu un bébé et qu'elle s'imaginait que c'était lui qu'elle poussait dans le landau et non les kilos de patates. ou alors elle a réellement un bébé et elle fait croire que c'est lui pour qu'on ne lui prenne pas les patates. mais dans ce cas, où est le bébé ?
En tous cas l'histoire est vivante et le texte très visuel : je me suis parfaitement représenté la scène.
En tous cas l'histoire est vivante et le texte très visuel : je me suis parfaitement représenté la scène.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Les pommes de terre
Pour moi, elle a vraiment perdu son bébé. Peut-être que quelqu'un ayant pitié de son malheur, lui a donné quelques provisions
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
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