A. Mon parcours vers la lumière
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catsoniou
plumentete
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A. Mon parcours vers la lumière
Aujourd’hui, c’est le vernissage de « Mon exposition », mes œuvres sont exposées dans le château de la ville qui m’a vu naître…
Je n’ai même pas les genoux qui s’entrechoquent, je me sens habitée par la lumière, celle-là même vers laquelle j’ai toujours voulu tendre.
Oh bien sûr j’ai essayé des méthodes très diverses pour cela, de la bonne vieille fumette de mes parents aux dernières versions de produits plus chimiques en passant par les méthodes dites « spirituelles » mélangeant jeûne encadré et méditation plus ou moins transcendantale, j’ai tenté bien des expériences pour satisfaire ma quête de lumière.
Finalement rien ne s’est révélé très concluant même si mes convictions écologistes me poussent à privilégier les produits naturels et donc la fumette de produits locaux, échappant à toute standardisation car je me veux affranchie des contraintes de la société de consommation et libre comme l’air qui s’engouffre en ce moment dans les couloirs.
Je suis partie loin, très loin dans les méandres de la création artistique et de l’âme des artistes maudits, je croyais que la lumière ne pouvait venir que de l’extérieur, c’est pour cela que je me suis dirigée vers son étude technique et scientifique, en parallèle de ma quête d’expériences. J’ai voulu décomposer la lumière puis les couleurs. Je rejetais le noir et m’absorbait dans le blanc, blanc de la poudre que je sniffais et de la neige dans laquelle je me roulais dans une quête de pureté soudaine. Et pendant tout ce temps, je créais.
Ça a l’air pompeux dit comme ça mais c’est pourtant vrai, chaque jour de ma vie je m’essayais à créer. Souvent je n’arrivais à rien, des mots, des images, des cris, me brûlaient les yeux, les mains ; mes oreilles sifflaient et mon ventre se tordait à force de ne pouvoir créer et j’essayais encore dans une lutte acharnée pour survivre. J’accouchais parfois d’un pauvre petit croquis, d’une fragile esquisse, d’un brouillon de matières mal assemblées, parfois à une œuvre plus aboutie et j’étais heureuse. Je cherchais désespérément comment m’exprimer, comment évacuer tout ce qui bouillonnait en moi, le malaise et la tendresse, la colère et l’amour, le désespoir et l’optimisme. J’étais fougueuse et blessée, j’étais amputée d’une partie de mon histoire, de mon cœur, j’étais obstinément tournée vers la vie, vers l’éclat de la beauté, vers l’immuable volonté de vivre heureuse.
A force de chercher, d’insister, d’essayer, j’ai fini par comprendre ce qui m’animait, alors j’ai choisi de vivre en accord avec mes créations. J’aime le beau, j’aime l’élégance décontractée, j’aime les couleurs, j’aime la lumière mais surtout j’aime le partage, les échanges et la liberté. Je veux décloisonner, je veux que les gens se parlent, qu’ils n’aient plus peur les uns des autres. J’ai rencontré beaucoup d’artistes, des inconnus qui se battaient pour sortir de leurs ateliers sombres et parfois sordides, de plus célèbres, désormais bien installés dans des ateliers cossus et confortables. Et en les écoutant parler, je me suis rendue compte combien certains d’entre eux étaient fermés, cloisonnés dans leur pratique, enfermés dans une vision étriquée de leur définition artistique. Et je n’ai eu de cesse que de réunir des univers différents. C’est pour cela qu’aujourd’hui je m’inspire de Mondrian et de Braque comme St Laurent en son temps à qui je veux rendre hommage ; lui le créateur timide qui n’avait de cesse d’embellir les femmes en les libérant, il a su marier peinture et couture pour en faire un art.
En ce jour de vernissage, les vieilles pierres des Adhémar se parent de couleurs et de robes, mon visage rayonne et je quitte mes habits de Cendrillon. Mon carrosse ne se changera pas en citrouille, un sourire serein étire ma bouche. Je foule le tapis rouge à la rencontre de mon public, je n’ai plus besoin de poudre de perlimpinpin, je suis reconnue. Je vais devoir parler de mon travail, de mes œuvres ; pour cela, je me référerais à un artiste aux talents multiples : Bernard TIRTIAUX* à qui j'emprunterais son expression : Je suis un passeur de lumière qui lutte contre toutes les frontières.
Je n’ai même pas les genoux qui s’entrechoquent, je me sens habitée par la lumière, celle-là même vers laquelle j’ai toujours voulu tendre.
Oh bien sûr j’ai essayé des méthodes très diverses pour cela, de la bonne vieille fumette de mes parents aux dernières versions de produits plus chimiques en passant par les méthodes dites « spirituelles » mélangeant jeûne encadré et méditation plus ou moins transcendantale, j’ai tenté bien des expériences pour satisfaire ma quête de lumière.
Finalement rien ne s’est révélé très concluant même si mes convictions écologistes me poussent à privilégier les produits naturels et donc la fumette de produits locaux, échappant à toute standardisation car je me veux affranchie des contraintes de la société de consommation et libre comme l’air qui s’engouffre en ce moment dans les couloirs.
Je suis partie loin, très loin dans les méandres de la création artistique et de l’âme des artistes maudits, je croyais que la lumière ne pouvait venir que de l’extérieur, c’est pour cela que je me suis dirigée vers son étude technique et scientifique, en parallèle de ma quête d’expériences. J’ai voulu décomposer la lumière puis les couleurs. Je rejetais le noir et m’absorbait dans le blanc, blanc de la poudre que je sniffais et de la neige dans laquelle je me roulais dans une quête de pureté soudaine. Et pendant tout ce temps, je créais.
Ça a l’air pompeux dit comme ça mais c’est pourtant vrai, chaque jour de ma vie je m’essayais à créer. Souvent je n’arrivais à rien, des mots, des images, des cris, me brûlaient les yeux, les mains ; mes oreilles sifflaient et mon ventre se tordait à force de ne pouvoir créer et j’essayais encore dans une lutte acharnée pour survivre. J’accouchais parfois d’un pauvre petit croquis, d’une fragile esquisse, d’un brouillon de matières mal assemblées, parfois à une œuvre plus aboutie et j’étais heureuse. Je cherchais désespérément comment m’exprimer, comment évacuer tout ce qui bouillonnait en moi, le malaise et la tendresse, la colère et l’amour, le désespoir et l’optimisme. J’étais fougueuse et blessée, j’étais amputée d’une partie de mon histoire, de mon cœur, j’étais obstinément tournée vers la vie, vers l’éclat de la beauté, vers l’immuable volonté de vivre heureuse.
A force de chercher, d’insister, d’essayer, j’ai fini par comprendre ce qui m’animait, alors j’ai choisi de vivre en accord avec mes créations. J’aime le beau, j’aime l’élégance décontractée, j’aime les couleurs, j’aime la lumière mais surtout j’aime le partage, les échanges et la liberté. Je veux décloisonner, je veux que les gens se parlent, qu’ils n’aient plus peur les uns des autres. J’ai rencontré beaucoup d’artistes, des inconnus qui se battaient pour sortir de leurs ateliers sombres et parfois sordides, de plus célèbres, désormais bien installés dans des ateliers cossus et confortables. Et en les écoutant parler, je me suis rendue compte combien certains d’entre eux étaient fermés, cloisonnés dans leur pratique, enfermés dans une vision étriquée de leur définition artistique. Et je n’ai eu de cesse que de réunir des univers différents. C’est pour cela qu’aujourd’hui je m’inspire de Mondrian et de Braque comme St Laurent en son temps à qui je veux rendre hommage ; lui le créateur timide qui n’avait de cesse d’embellir les femmes en les libérant, il a su marier peinture et couture pour en faire un art.
En ce jour de vernissage, les vieilles pierres des Adhémar se parent de couleurs et de robes, mon visage rayonne et je quitte mes habits de Cendrillon. Mon carrosse ne se changera pas en citrouille, un sourire serein étire ma bouche. Je foule le tapis rouge à la rencontre de mon public, je n’ai plus besoin de poudre de perlimpinpin, je suis reconnue. Je vais devoir parler de mon travail, de mes œuvres ; pour cela, je me référerais à un artiste aux talents multiples : Bernard TIRTIAUX* à qui j'emprunterais son expression : Je suis un passeur de lumière qui lutte contre toutes les frontières.
*Bernard TIRTIAUX est un maitre verrier mais aussi chanteur, acteur et écrivain belge. Il a écrit un livre intitulé Passeur de lumière
Dernière édition par plumentete le Dim 10 Déc - 12:59, édité 1 fois (Raison : suppression de quelques maladresses)
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Je m'incline : chapeau l'artiste !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Merci Cats, je ne pouvais pas ne pas écrire sur cette consigne et vous avez tous, placé la barre très haut
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Chapeau bas pour ce texte riche! En plus je pense que tu es la seule à avoir placé les 10 mots proposés.
J'aime ta référence à Bernard Tirtiaux. J'adore ses livres qui nous emmènent toujours dans de grandes épopées où les personnages sont souvent dans la démesure car animés de passion
J'aime ta référence à Bernard Tirtiaux. J'adore ses livres qui nous emmènent toujours dans de grandes épopées où les personnages sont souvent dans la démesure car animés de passion
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Merci Sherkane, je crois qu'il manque un mot, je n'ai pas réussi à caser les hooligans. En tout cas ton compliment me va droit au cœur. C'est toi qui m'a parlé de Bernard Tirtiaux il y a déjà quelques années et j'ai acheté le passeur de lumière cet été en visitant une abbaye du côté de Savines le lac
Envoyé depuis l'appli Topic'it
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plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Un très beau texte qui explore les méandres de la création, l'accouchement difficile et enfin la joie rayonnante de la lumière.
Tu as toi placé la barre très-haut avec cette consigne et tu l'as brillamment traitée !
Tu as toi placé la barre très-haut avec cette consigne et tu l'as brillamment traitée !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Magnifique texte qui décrit très bien le chemin tortueux de la création, le désarroi et la persévérance des artistes, et cette sorte de sérénité qui les habite lorsqu'ils arrivent à se reconnaître, enfin, dans leur oeuvre. J'ai beaucoup aimé.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Ta consigne t'a magnifiquement inspirée Plume et nous prouve à quel point tu as des choses à écrire. Prends le temps de le faire plus souvent
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Mon parcours vers la lumière
Merci à tous pour vos commentaires élogieux, je suis et heureuse du succès de cette consigne et du plaisir retrouvé à écrire. Il faut que je prenne le temps de participer plus souvent sur Kalé.
Heureusement il y a l'anniversaire Kalé qui arrive
Heureusement il y a l'anniversaire Kalé qui arrive
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
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