A Dernier feu couvant sous la braise

Elle marchait sur la grève,
noir vêtue, le pas ferme et régulier,
le visage creusé par les ans.
Au couchant, le dernier chalutier
ramenait ses marins épuisés.

Elle marchait sur la grève,
son regard fixait la falaise.
Des rides dévoilaient des années
écrasées de fatigue et de pleurs,
l'angoisse se mêlant aux regrets.

Elle marchait sur la grève,
altière, pressant l'allure.
Tous l'observaient mais ils se taisaient
car chacun respectait son veuvage :
son Michel ne reviendrait jamais.

Elle marchait sur la grève,
le pas léger, dansant sur le sable.
Là-bas, caché au creux du rocher,
son amant impatient, l'attendait.
Ô dernier feu couvant sous la braise !

Ella marchait sur la grève ...

Je trouve ton poème beau comme une chanson de Barbara.J'aime beaucoup le dernier vers.

Oui ton poème fait penser à ces chansons réalistes du début du XXème qui racontaient une histoire.
Je l'ai lu avec, dans l'oreille, la voix gouailleuse d'Edith Piaf...

La répétition de " Elle marchait sur la grève" donne du rythme à ce poème qui, en effet pourrait être une chanson réaliste.
La chute te va bien, malicieuse et totalement à l'encontre des autres vers.

Très beau poème avec cette répétition "elle marchait sur le grève".
Qui finit quand même bien puisque elle a retrouvé l'amour.

J'adore la chute, une inattendue revanche sur une vie difficile... quelle force de caractère! L'ardeur est ainsi bien présente en toile de fond. J'aime ton personnage et ton texte.