A Coeur brisé

**Ataraxie** Jeu 29 Mar - 14:38

Il pleuvait sur Londres.

En cette heure tardive, Miss Braveheart ne trouvait pas le sommeil. Elle errait dans l'immense appartement de Bayswater. Automatiquement, les soirs d'insomnie, elle revenait dans le bureau de Sir George, son père décédé depuis peu. Tout était resté en l'état. La femme de ménage n'avait même pas le droit d'entrer dans la pièce. Ainsi étaient restés bien en évidence la MACHINE à ECRIRE, le MAGNETOPHONE, la CARTE ROUTIERE de la Riviéra.

Miss Braveheart s'approcha de la fenêtre portant son regard en bas dans la rue. Le brouillard étouffait la ville, on distinguait difficilement la CABINE TELEPHONIQUE de Leicester Square. Un homme en sortit après y être resté un long moment.

- Mon Dieu, ce que les gens peuvent être mal élevés pour téléphoner à pareille heure, pensa Miss Braveheart. Mais peut-être, après tout, a-t-il un grave problème ?

Le lendemain matin, à 8 heure, comme tous les jours, Miss Braveheart prenait son petit déjeuner dans le salon bleu. Elle sentait que la petite bonne n'était pas dans son état normal, elle semblait troublée mais n'osait rien dire.

- Mais enfin, Mary, qu'est-ce qui se passe ? Qu'avez-vous ?
- Ô Miss, c'est horrible. C'est arrivé hier soir ou ce matin. Qu'est-ce que j'en sais, moi ?
- Calmez-vous Mary ! Il est arrivé quoi ?
- On a trouvé une main coupée dans la cabine téléphonique, une main posée sur l'ANNUAIRE ouvert. L'index pointé sur Leicester Square. Notre rue, Miss ! On dit que ce n'est pas un voleur qui a fait cette chose épouvantable parce que la main avait encore deux grosses bagues de grande valeur, des diamants énormes, Miss. Enormes. On n'a pas retrouvé le corps, on ne sait donc pas à qui appartient la main.

Comme il fallait s'y attendre, la police interrogea tous les habitants de Leicester Square. Bien entendu, Miss Braveheart fut appelée à témoigner. Elle raconta ce qu'elle avait aperçu : vers 3 heure du matin, un homme grand, mince, portant chapeau et pardessus foncé était sorti de la cabine téléphonique mais vu de dos et par temps de brouillard, elle n'avait reconnu personne. Elle doutait fort de l'utilité du renseignement.

Deux jours plus tard, Miss Braveheart reçut un paquet arrivé par porteur spécial. Etonnée, elle n'avait rien commandé, elle ne connaissait pas l'écriture fine, serrée et régulière. Elle déplia le papier avec précaution. Il enveloppait une boîte noire, carrée, d'une trentaine de centimètres de côté. Un ruban rouge la tenait fermée. Il y avait un bristol sur lequel étaient inscrits ces mots :
Jane, par votre mépris, vous m'avez brisé le cœur. Votre fidèle admirateur. Signé illisible.
Abasourdie, Miss Braveheart ne voyait pas de qui il s'agissait. La signature ne pouvait rien lui rappeler . Qui avait-elle pu mépriser ? Ce n'était pourtant pas son genre de mépriser les gens.

Elle défit le ruban, ouvrit la boîte : elle contenait un cœur humain sanguinolent.

**Zéphyrine** Jeu 29 Mar - 15:42

Ça me fait penser à Agatha Christie mais en plus horrible... Réfléchis

**Myrte** Ven 30 Mar - 7:34

Miss Braveheart, briseuse de coeur ? Le suspens est à son comble ! Intrigue bien menée !

**Nerwen** Ven 30 Mar - 10:23

L'atmosphère londonienne est parfaitement rendue et le dénouement sanglant à souhait. Quel talent

**Amanda.** Ven 30 Mar - 17:20

L'ambiance polar anglaise est très bien rendue.
Je n'ai pas compris la relation entre la main aux bagues et le coeur sanguinolent, c'est "gore" Mad

**Ataraxie** Ven 30 Mar - 18:09

La main montrait l'adresse de Miss Braveheart. Elle annonçait que l'histoire ne s'arrêterait pas là
. Bien sûr j'ai joué avec le nom : en Anglais to brave veut dire affronter un danger et heart c'est le cœur.
J'en connais un qui disait : " tu me fends le cœur "

Zéphirine m'appelle Cruella. Je trouve que ça me va à merveille