A Sherkane enfant
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A Sherkane enfant
Tes yeux brillent. Les Auzerals pour toi toute seule pendant une semaine ! Ni cousins, ni tantes ni oncles. Juste Totote et tes grands parents. Les vaches, les poules, les chats, les chiens, le jardin, la prairie, le bois de bambou, ta cabane dans le sapin ! Ton excitation te fait oublier ta crainte du long voyage en train avec changement.
Tu n’imagines pas d’autres lieux pour les vacances. Tu n’imagines pas d’autre réponse quand on te demande d’où tu es originaire. Ce domaine est le tien comme il est celui de ta mère et de ses frères et sœurs, de ta grand-mère, de ta grande tante et de tous ceux de ta famille.
Prend et emmagasine les souvenirs, les joies et les peines. Enracine toi dans ce domaine, puise y ta force pour ta vie d’adulte, car n’oublie pas il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours. Prend conscience de la chance immense que tu as. Une maison familiale de vacances où retrouver cousins et cousines. Un formidable terrain de jeux et de rêves.
Tu apprendras plus tard que la terre divise, que les familles se déchirent et que de vieilles jalousies remontent à la surface lors des partages.
Tu comprendras bien plus tard que ce domaine auquel tu tiens et qui fera de toi ce que tu deviendras adulte ne résume pas à des champs, à des bois et à des animaux. Les Auzerals sans Totote et ton grand-père ne sont finalement plus qu’une coquille creuse. Une fois que tu auras compris cela, tu retrouveras une certaine sérénité.
Tu ne reviendras plus aux Auzerals de longues années durant, tu ne te sentiras pas chez toi à La Bouriasse dans la ferme retapée avec tes frères à 2 kms des Auzerals.
Dis-moi alors pourquoi mon cœur se serre et pourquoi une angoisse sourde m’étreint tandis que j'approche de la Bouriasse pour un week-end en famille ?
Tu n’imagines pas d’autres lieux pour les vacances. Tu n’imagines pas d’autre réponse quand on te demande d’où tu es originaire. Ce domaine est le tien comme il est celui de ta mère et de ses frères et sœurs, de ta grand-mère, de ta grande tante et de tous ceux de ta famille.
Prend et emmagasine les souvenirs, les joies et les peines. Enracine toi dans ce domaine, puise y ta force pour ta vie d’adulte, car n’oublie pas il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours. Prend conscience de la chance immense que tu as. Une maison familiale de vacances où retrouver cousins et cousines. Un formidable terrain de jeux et de rêves.
Tu apprendras plus tard que la terre divise, que les familles se déchirent et que de vieilles jalousies remontent à la surface lors des partages.
Tu comprendras bien plus tard que ce domaine auquel tu tiens et qui fera de toi ce que tu deviendras adulte ne résume pas à des champs, à des bois et à des animaux. Les Auzerals sans Totote et ton grand-père ne sont finalement plus qu’une coquille creuse. Une fois que tu auras compris cela, tu retrouveras une certaine sérénité.
Tu ne reviendras plus aux Auzerals de longues années durant, tu ne te sentiras pas chez toi à La Bouriasse dans la ferme retapée avec tes frères à 2 kms des Auzerals.
Dis-moi alors pourquoi mon cœur se serre et pourquoi une angoisse sourde m’étreint tandis que j'approche de la Bouriasse pour un week-end en famille ?
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A Sherkane enfant
Ton texte prend aux tripes Sherkanne. Je le reçois comme un boomerang, souvenir de ma propre enfance, choses vécues dans une contrée pas très loin de la tienne. Et ces histoires d'héritage : subies il n'y a pas longtemps, elles n'ont pas encore débouchées sur partage qui s'annonce lui aussi très compliqué. Cette douleur, ce sentiment de coquille vide, o combien éprouvé si souvent. Mais après on reconstruit. "Dis-moi alors pourquoi mon cœur se serre et pourquoi une angoisse sourde m’étreint tandis que j'approche de la Bouriasse pour un week-end en famille ?", chez moi c'est parce que les retrouvailles sont toujours sources de larmes, de pleurs et de sentiments exacerbés de la part des uns ou des autres. C'est parce que nous ne savons pas- ils ne savent pas- faire vivre le présent et s'enferment dans un passé qui les empêche d'avancer.
C'est un beau texte que tu nous offres, je pourrais dire encore une fois, tout ce qui nous remonte de l'enfance embellit la vie.
C'est un beau texte que tu nous offres, je pourrais dire encore une fois, tout ce qui nous remonte de l'enfance embellit la vie.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A Sherkane enfant
Ce point d'ancrage de l'enfance ! Comme tu as eu raison Sherkane de l'évoquer ici avec une sincérité, un amour, une nostalgie qui ne laissent pas insensibles. Les souvenirs de notre enfance sont enfouis au fond de nous, précieux très souvent ou même douloureux parfois. Mais le lieu où elle s'est déroulée reste lui très concret et nous pouvons toujours y puiser des forces. Merci pour ce très beau texte !
Invité- Invité
Re: A Sherkane enfant
Un texte qui prend aux tripes en effet par son thème, par la force de ton écriture aussi. Des sujets déjà évoqués, avec d'autres aussi et toujours ce chemin à faire pour devenir qui on est. Un texte qui me touche encore plus aujourd'hui.... Bravo Sherkane
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A Sherkane enfant
J'ai lu ton texte hier soir et je l'ai trouvé si émouvant que je n'ai pas su quoi mettre comme commentaire. J'ai préféré attendre que d'autres le commentent et ça m'arrange bien car elles ont trouvé les mots que je n'aurais su poser pour exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture.
Donc, pas mieux que les autres, très émue par ce texte
Donc, pas mieux que les autres, très émue par ce texte
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
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