Ciel !

CIEL !

Georgette avait réussi à convaincre son mari d’aller profiter de l’éclipse sans elle. Elle qui avait tant à faire à la maison. En réalité, Georgette voulait profiter de cette éclipse seule dans sa chambre. La solitude, elle aimait ça. Et la journée était idéale pour s’en remettre à elle. Alors que son mari avait quitté leur nid, Georgette profita de ce silence pour aller se poser sur le bord de la fenêtre. Jeune et effrontée, elle n’eut de crainte pour passer les jambes au-dessus du vide.

Elle avait bien trente minutes encore devant elle avant que les astres ne s’adonnent, sous le regard des hommes, à une fusion des corps. Georgette savait qu'elle avait un peu de temps avant que son vieux Roger ne revienne. Elle en apprécia toutes les saveurs. Les lunettes d’éclipse à la main, elle plongeait le regard dans le chêne qu’elle découvrait chaque matin en ouvrant les volets. Puis repensa au choix qu’elle dû prendre dans sa vie pour se sortir de ses galères. Roger, amoureux comme jamais, l’y avait bien aider. Elle l’aimait bien son Roger, pour bien des choses, mais pas pour…

… Tout à coup, surprise, Georgette sentit une main caresser son ventre et des baisers langoureux se déposer sur son cou. Prise par un désir fougueux sous l’étreinte qu’elle connaissait si bien, elle n’en manquerait pas de perdre l'équilibre si Luigi, le mari de la fleuriste, ne l’avait pas retenue de tout son soûl. Chaque fois qu’elle était sous son emprise, Georgette vivait ce risque qu’elle prenait sur le lit conjugal comme un affront contre la morosité de la vie. Alors que Luigi, installé sur le fauteuil regarda sa maîtresse se dandiner sur le lit, le voile dans le ciel commençait à recouvrir la douceur de son sein. Les oiseaux par la fenêtre ne firent plus un bruit. Georgette, d’un regard invita Luigi à la rejoindre à ses côtés. Ce dernier la regarda prendre son inspiration et ressentit en lui cette envie irrépressible de lui appartenir. Mais, il aimait la faire languir. Il recouvrit d’abord son sein et accueillit cette douce chaleur dans la paume de sa main. Dans cette attente interminable, Georgette se retourna pour se jeter sur lui. Tous les deux pris dans un échange passionné, le bruit au dehors commençait à attirer leur attention. Luigi, dans une grande frustration, ne pu retenir Georgette qui s’approchait de la fenêtre.

« Oh Ciel ! Mon mari ! » s'écria-t-elle.
Une petite foule entourait Roger, inconscient au pied de l'arbre.

La suite, vous la connaissez...