Ciel !
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Ciel !
Roger, les astres l’avaient toujours fait rêver et cette éclipse, il tenait à ne pas la manquer. Pour être sûr de n’en rien rater, il avait demandé à son employeur, le pharmacien, l’autorisation de s’absenter une heure, ce que ce dernier avait accepté sans difficulté car à la boutique, Roger était toujours de bonne volonté et ne rechignait pas sur le travail. Roger avait essayé de convaincre sa femme, Georgette, de l’accompagner, mais elle avait répondu qu’elle, l’astronomie, bof, et qu’elle avait du travail à la maison, « Mais vas-y et régale-toi mon chéri ! » avait-elle gentiment ajouté. Initialement, il comptait, comme beaucoup d’autres au village, prendre comme poste d’observation le donjon du château de Chantenac. Le propriétaire, descendant des seigneurs du lieu avait généreusement offert cette possibilité, ce qui lançait sur sa personne un petit coup de projecteur qui le faisait frissonner de plaisir. Il pensait avec nostalgie à l’époque où, en échange de quelques corvées et redevances, les manants du fief venaient humblement se mettre sous la protection de ses ancêtres dès que les soudards pointaient à l’horizon.
Pourtant, lorsque Roger arriva au pied de la muraille médiévale, une déception l’attendait : une foule compacte se pressait en haut du donjon. Il devrait observer le fascinant phénomène au milieu des bousculades et du brouhaha ; voilà qui allait tout gâcher. Il passa mentalement en revue d’autres postes d’observation possibles jusqu’à ce qu’une idée lui fasse battre le cœur. Une idée venue de l’enfance, ce grand chêne au sommet duquel il aimait tant se jucher quand il était garçonnet puis ado. Là haut, calé dans une nacelle de branches, il devenait marin sur un galion en voile vers l’Eldorado ou cosmonaute sur le chemin des étoiles et encore bien d’autres aventures sorties de son imagination. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? D’autant que l’arbre se trouvait à 100 mètres derrière sa maison et qu’il le voyait chaque matin en ouvrant les volets de la chambre.
A 45 ans, Gérard était dans toute la force de l’âge et il n’eut pas grand mal à escalader l’échelle des branches. Il se cala tant bien que mal sur le faîte de l’arbre, tourné vers l’est, où le soleil brillait pour l’instant sans partage. Pour tromper son attente, il regardait sa maison, qui comme on l’a dit se trouvait à proximité et qu’il n’avait pas l’habitude d’observer en plongée. Peut-être allait-il apercevoir sa petite femme vaquant à ses occupations de brave ménagère ?
Hé bien oui, Georgette était là, dans la chambre et… dans le plus simple appareil ! Mais bon sang, qu’est ce qu’elle faisait toute nue à cette heure là ? Surtout qu’elle avait dit qu’elle avait du boulot. Ah tiens, sûrement qu’elle avait décidé de se changer et qu’elle se demandait quelle robe elle allait mettre. C’est qu’elle était coquette sa Georgette, chose bien normale, parce que qu’est-ce qu’elle était belle ! Il était heureux d’avoir du bien pour satisfaire ses caprices de jolie femme. Jolie et jeune aussi, en tous cas nettement plus que lui. Quelle chance il avait eue qu’elle jette son dévolu sur lui !
Dans l’encadrement de la fenêtre la pulpeuse jeune femme faisait un tableau digne d’un Renoir. Roger se sentait tout chose de jouer ainsi le voyeur de sa femme. Mise en valeur de la sorte, elle était encore plus désirable. Quel corps, et quel bonheur quand il pouvait le caresser, l’étreindre, ce qui hélas n’était pas si fréquent. Georgette, malgré sa robuste constitution était sujette à des céphalées, hémicrânies et autres névralgies, qui comme on dit sont des « remèdes contre l’amour »
Georgette était de trois quarts et Roger prenait en plein dans l’œil son sein gauche. Il n’arrivait pas à en détacher son regard. L’éclipse avait dû commencer, mais après tout, ce sein tout rond, à la blancheur lumineuse n’était-il pas un astre digne des cieux, un soleil ? Et précisément une ombre arriva et vint cacher cet astre de chair, éclipse en chambre . Mais rapidement l’ombre se fit plus distincte : une main. Suivirent une silhouette, un visage ; celui de Luigi, le mari de la fleuriste. Ça alors, Roger tombait de haut ! Et de haut il tomba, son frêle équilibre au sommet de l’arbre rompu par son sursaut de surprise.
Il tomba, tomba, tomba, rebondissant de branche en branche jusqu’au sol. Ce fut là qu’un voisin le trouva, vivant mais inconscient. Les lunettes spéciales éclipse et quelques branches fraîchement cassées gisant sous le chêne permirent de comprendre ce que l’homme était venu faire là. Georgette, elle aussi avait additionné deux et deux et, vu l’heure de l’éclipse et la disposition des lieux, de conclure qu’il y avait toutes les chances que Roger ait surpris ses ébats. Evidemment, ça avait dû lui faire un choc, lui qui n’avait jamais eu le moindre doute sur sa fidélité. Peut être que c’était ce choc qui avait causé la chute. Georgette se sentait coupable. Elle l’aimait bien son Roger, il était gentil, il était riche, il lui achetait tout ce qui lui faisait envie. Bien sûr pour les galipettes, elle préférait des partenaires plus jeunes. Encore plus que des remords, ce qui la tracassait, c’était l’attitude de Roger quand il aurait complètement repris ses esprits. Au début, pas de danger, il était dans le coma. Au bout de quelques semaines, il se réveilla, commença à retrouver l’usage de son corps, à répondre aux questions qu’on lui posait. Son cerveau n’avait pas été endommagé, tous ses souvenirs étaient là, sauf ceux du jour de la chute. Bienheureuse amnésie, songeait Georgette, pourvu que ça dure !
Roger quitta l’hôpital pour reprendre la vie maritale. Le premier soir, alors qu’elle se déshabillait,Georgette surprit le regard de Roger qui la fixait comme hypnotisé. Forcément, le pauvre, après des mois d’abstinence… Mais il y avait autre chose, il fronçait les sourcils, comme si un souvenir était en train de cogner à la porte de sa mémoire. « L’éclipse… » Murmura-t-il. Danger, se dit Georgette,songeant que c’était la vue de sa chair nue qui était en train de lui rappeler la scène surprise du haut de l’arbre. Surtout éviter ça ! Elle se jeta dans ses bras, l’enlaça, ferma ses lèvres d’un long baiser le poussa jusqu’au lit et lui prodigua de quoi lui faire oublier tout ce qui n’était pas son plaisir de l’instant. Enfin, au grand soulagement de Georgette, il sombra dans le sommeil. Un moment plus tard, il se réveilla, alluma et se plongea dans la contemplation de la poitrine de Georgette que le sommeil soulevait régulièrement. Ce sein, rond comme un soleil... une ombre qui passe… « L’éclipse ! » Cette fois il avait crié et Georgette réveillée en sursaut dut le calmer de la même façon que la première fois.
Le matin, Roger était très en forme et de joyeuse humeur. En revanche, Georgette, rompue, vaseuse, se trainait lamentablement. Elle en était à une semaine de ce régime lorsqu'elle rencontra Luigi au coin d'une rue. Il lui décocha son sourire de latin lover accompagné d’un clin d’œil riche de sous-entendus.
D’une voix amère, elle lui lança :
« Eh, lâche-moi, tu veux bien… j’ai la migraine depuis huit jours ! »
Pourtant, lorsque Roger arriva au pied de la muraille médiévale, une déception l’attendait : une foule compacte se pressait en haut du donjon. Il devrait observer le fascinant phénomène au milieu des bousculades et du brouhaha ; voilà qui allait tout gâcher. Il passa mentalement en revue d’autres postes d’observation possibles jusqu’à ce qu’une idée lui fasse battre le cœur. Une idée venue de l’enfance, ce grand chêne au sommet duquel il aimait tant se jucher quand il était garçonnet puis ado. Là haut, calé dans une nacelle de branches, il devenait marin sur un galion en voile vers l’Eldorado ou cosmonaute sur le chemin des étoiles et encore bien d’autres aventures sorties de son imagination. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? D’autant que l’arbre se trouvait à 100 mètres derrière sa maison et qu’il le voyait chaque matin en ouvrant les volets de la chambre.
A 45 ans, Gérard était dans toute la force de l’âge et il n’eut pas grand mal à escalader l’échelle des branches. Il se cala tant bien que mal sur le faîte de l’arbre, tourné vers l’est, où le soleil brillait pour l’instant sans partage. Pour tromper son attente, il regardait sa maison, qui comme on l’a dit se trouvait à proximité et qu’il n’avait pas l’habitude d’observer en plongée. Peut-être allait-il apercevoir sa petite femme vaquant à ses occupations de brave ménagère ?
Hé bien oui, Georgette était là, dans la chambre et… dans le plus simple appareil ! Mais bon sang, qu’est ce qu’elle faisait toute nue à cette heure là ? Surtout qu’elle avait dit qu’elle avait du boulot. Ah tiens, sûrement qu’elle avait décidé de se changer et qu’elle se demandait quelle robe elle allait mettre. C’est qu’elle était coquette sa Georgette, chose bien normale, parce que qu’est-ce qu’elle était belle ! Il était heureux d’avoir du bien pour satisfaire ses caprices de jolie femme. Jolie et jeune aussi, en tous cas nettement plus que lui. Quelle chance il avait eue qu’elle jette son dévolu sur lui !
Dans l’encadrement de la fenêtre la pulpeuse jeune femme faisait un tableau digne d’un Renoir. Roger se sentait tout chose de jouer ainsi le voyeur de sa femme. Mise en valeur de la sorte, elle était encore plus désirable. Quel corps, et quel bonheur quand il pouvait le caresser, l’étreindre, ce qui hélas n’était pas si fréquent. Georgette, malgré sa robuste constitution était sujette à des céphalées, hémicrânies et autres névralgies, qui comme on dit sont des « remèdes contre l’amour »
Georgette était de trois quarts et Roger prenait en plein dans l’œil son sein gauche. Il n’arrivait pas à en détacher son regard. L’éclipse avait dû commencer, mais après tout, ce sein tout rond, à la blancheur lumineuse n’était-il pas un astre digne des cieux, un soleil ? Et précisément une ombre arriva et vint cacher cet astre de chair, éclipse en chambre . Mais rapidement l’ombre se fit plus distincte : une main. Suivirent une silhouette, un visage ; celui de Luigi, le mari de la fleuriste. Ça alors, Roger tombait de haut ! Et de haut il tomba, son frêle équilibre au sommet de l’arbre rompu par son sursaut de surprise.
Il tomba, tomba, tomba, rebondissant de branche en branche jusqu’au sol. Ce fut là qu’un voisin le trouva, vivant mais inconscient. Les lunettes spéciales éclipse et quelques branches fraîchement cassées gisant sous le chêne permirent de comprendre ce que l’homme était venu faire là. Georgette, elle aussi avait additionné deux et deux et, vu l’heure de l’éclipse et la disposition des lieux, de conclure qu’il y avait toutes les chances que Roger ait surpris ses ébats. Evidemment, ça avait dû lui faire un choc, lui qui n’avait jamais eu le moindre doute sur sa fidélité. Peut être que c’était ce choc qui avait causé la chute. Georgette se sentait coupable. Elle l’aimait bien son Roger, il était gentil, il était riche, il lui achetait tout ce qui lui faisait envie. Bien sûr pour les galipettes, elle préférait des partenaires plus jeunes. Encore plus que des remords, ce qui la tracassait, c’était l’attitude de Roger quand il aurait complètement repris ses esprits. Au début, pas de danger, il était dans le coma. Au bout de quelques semaines, il se réveilla, commença à retrouver l’usage de son corps, à répondre aux questions qu’on lui posait. Son cerveau n’avait pas été endommagé, tous ses souvenirs étaient là, sauf ceux du jour de la chute. Bienheureuse amnésie, songeait Georgette, pourvu que ça dure !
Roger quitta l’hôpital pour reprendre la vie maritale. Le premier soir, alors qu’elle se déshabillait,Georgette surprit le regard de Roger qui la fixait comme hypnotisé. Forcément, le pauvre, après des mois d’abstinence… Mais il y avait autre chose, il fronçait les sourcils, comme si un souvenir était en train de cogner à la porte de sa mémoire. « L’éclipse… » Murmura-t-il. Danger, se dit Georgette,songeant que c’était la vue de sa chair nue qui était en train de lui rappeler la scène surprise du haut de l’arbre. Surtout éviter ça ! Elle se jeta dans ses bras, l’enlaça, ferma ses lèvres d’un long baiser le poussa jusqu’au lit et lui prodigua de quoi lui faire oublier tout ce qui n’était pas son plaisir de l’instant. Enfin, au grand soulagement de Georgette, il sombra dans le sommeil. Un moment plus tard, il se réveilla, alluma et se plongea dans la contemplation de la poitrine de Georgette que le sommeil soulevait régulièrement. Ce sein, rond comme un soleil... une ombre qui passe… « L’éclipse ! » Cette fois il avait crié et Georgette réveillée en sursaut dut le calmer de la même façon que la première fois.
Le matin, Roger était très en forme et de joyeuse humeur. En revanche, Georgette, rompue, vaseuse, se trainait lamentablement. Elle en était à une semaine de ce régime lorsqu'elle rencontra Luigi au coin d'une rue. Il lui décocha son sourire de latin lover accompagné d’un clin d’œil riche de sous-entendus.
D’une voix amère, elle lui lança :
« Eh, lâche-moi, tu veux bien… j’ai la migraine depuis huit jours ! »
Dernière édition par tobermory le Ven 27 Mar - 12:27, édité 2 fois
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Ciel !
C'est tout bon. J'adore.Il n'y a rien qui m'amuse plus que ce genre de frivolités.J'ai bien ri.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Ciel !
Quel bonheur, mais quel bonheur de lire cette histoire maîtrisée d'un bout à l'autre . C'était un régal et je te remercie pour cet excellent moment de lecture plein d'humour
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Ciel !
Ton texte est drôlement bien ficelé, je dirais même qu'on y retrouve du Pagnol à la sauce Daudet !
Quelle affaire, misère
Quelle affaire, misère
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Ciel !
Au fur et à mesure de la lecture de ton texte, je m'amusais à imaginer la suite . Si j'avais vu venir la chute de Roger, je n'avais pas prévu la trahison de Georgette. Par contre j'imaginais un Roger furieux retrouvant la mémoire à la vue du blanc sein et une scène délirante pour conclure.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Ciel !
J'ai adoré ton histoire , elle se boit comme du petit lait.
Combien de temps Georgette tiendra t'elle le régime éclipse ? Quand Roger retrouvera t'il la mémoire pour de bon ? Et si ça se trouve, c'est déjà fait, mais il fait croire à Georgette que non , malin le Roger !
Combien de temps Georgette tiendra t'elle le régime éclipse ? Quand Roger retrouvera t'il la mémoire pour de bon ? Et si ça se trouve, c'est déjà fait, mais il fait croire à Georgette que non , malin le Roger !
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: Ciel !
EXCELLENTISSIME !!!!
Quelle bonne et agréable lecture !
J'aurai cependant aimé un peu de baston entre Georgette et Roger pour pimenter le tout ^^
Je m'attendais à la chute, celui du sens propre, parce que toute chose il aurait pu faire des choses de ses cinq doigts quoi ^^ (ohhh l'esprit !! bah quoi ? ) et tout cela se serait arrêté là.... mais m'attendais pas à cette suite. On oublie vite l'éclipse ! Bravo !
Quelle bonne et agréable lecture !
J'aurai cependant aimé un peu de baston entre Georgette et Roger pour pimenter le tout ^^
Je m'attendais à la chute, celui du sens propre, parce que toute chose il aurait pu faire des choses de ses cinq doigts quoi ^^ (ohhh l'esprit !! bah quoi ? ) et tout cela se serait arrêté là.... mais m'attendais pas à cette suite. On oublie vite l'éclipse ! Bravo !
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: Ciel !
Un très bon texte où l'éclipse joue l'arlésienne. Mais la consigne stipulait - si j'ai bien lu - des imprévus.
Je trouve le titre quelque peu capillotracté.
Mais mon numéro 1 cependant.
Je trouve le titre quelque peu capillotracté.
Mais mon numéro 1 cependant.
Invité- Invité
Re: Ciel !
Merci Yvanne pour ton commentaire ! Je me suis beaucoup amuser en imaginant et en racontant cette histoire.
L'Arlésienne oui bien sûr, mais le sujet c'était précisément que l'éclipse se fasse éclipser par autre chose.
Le titre, comme tu l'a sûrement compris était à double signification : à première vue, le ciel, objet de toutes les attentions du fait de l'éclipse et plus loin dans le récit, référence au fameux "Ciel, mon mari !" ou plus précisément "Ciel ma femme !", qui était d'ailleurs mon premier titre, mais qui vendait d'emblée la mèche du cocufiage. On peut en effet trouver au choix que c'est vachement subtil ou complètement capillotruc.
L'Arlésienne oui bien sûr, mais le sujet c'était précisément que l'éclipse se fasse éclipser par autre chose.
Le titre, comme tu l'a sûrement compris était à double signification : à première vue, le ciel, objet de toutes les attentions du fait de l'éclipse et plus loin dans le récit, référence au fameux "Ciel, mon mari !" ou plus précisément "Ciel ma femme !", qui était d'ailleurs mon premier titre, mais qui vendait d'emblée la mèche du cocufiage. On peut en effet trouver au choix que c'est vachement subtil ou complètement capillotruc.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Ciel !
Moi aussi j'ai adoré, l'histoire, les personnages, le style. Tout sans condition.
Un texte où on se surprend à sourire du début jusqu'à la fin.
Un texte où on se surprend à sourire du début jusqu'à la fin.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: Ciel !
tres drole, enlevé et bien écrit, une chute superbe
Myriel- Kaléïd'habitué
- Humeur : Girouette
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