A- Une légende, rien de plus
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A- Une légende, rien de plus
Le 13 tombe un vendredi. La vie est un éternel recommencement. Le temps passe, les saisons succèdent aux saisons, les années défilent, les enfants grandissent, les adultes vieillissent. On change de route, on quitte des lieux qu’on a aimés, on s’attache à d’autres qui nous ont adoptés. On pleure sur nos morts, on sourit au progrès. Une vie qui passe, plus ou moins vite suivant qu’on l’aime ou pas. Elle nous fait des cadeaux, nous les reprend aussitôt. Elle nous happe, nous secoue, nous agresse parfois. Et pourtant on s’y accroche désespérément. C’est du moins ce que doivent penser tous ces gens que je croise.
Attablés à la terrasse, concentrés sur leur IPhone dernière génération, j’imagine qu’ils jouent aux jeux de hasard, persuadés que demain, un vendredi 13*, la chance sera de leur côté.
A moins qu’ils redoutent cette journée susceptible de leur porter malheur. Peut-être resteront-ils cloitrés chez eux en attendant que la journée se passe.
Et moi** je me tiens devant eux, je passe, sac au dos et chat sur l’épaule. Ils ne me remarquent même pas, trop absorbés par leurs pensées.
Si je pouvais… Mais à quoi bon ! Ils ne me croiraient pas.
Ce fameux vendredi 13 qu’ils redoutent ou attendent par superstition ne veut rien dire. Une légende, rien de plus qu’une légende, colporté par des hommes en quête d’un Dieu unique.
Jeshoua était fils de ma lignée, ils n’étaient pas treize à table mais neuf. Entouré de sa famille, sa mère, sa tante, ses frères et sœurs.
Je lui avais enseigné les légendes rapportées d’Egypte, du temps où nous traversions le désert, fuyant devant les armées de Pharaon. Il les avait tant écoutées qu’elles étaient devenues bien réelles.
Notre peuple se cherchait un Dieu en terre de Canaan. Bien après mon départ vers de nouvelles contrées, Jeshoua le leur trouva.
Il en paya le prix mais ne fut pas crucifié un vendredi. Sa mère me le jura lorsque je revins sur notre terre, quelques mois après la mort de celui qui était devenu le Christ. Je laissais encore une fois la légende s’installer, toute à ma colère contre ces romains qui persécutaient mon peuple.
De même le temple de Jérusalem, érigé par le roi Salomon et un autre fils de ma lignée ne fut pas détruit un vendredi. Je le sais, j’y étais, la première fois lorsqu’il fut détruit par l’armée de Babylone et la seconde fois par les romains.
J’ai traversé les siècles en observant le monde tourner au gré des guerres de pouvoir, puis de religions. C’est mon destin d’immortelle. Trois mille ans que je traîne sur cette terre accompagnée d’un chaton qui ne grandira pas puisqu’il partage avec moi ce lourd fardeau qu’est la vie éternelle.
J’aimerais m’asseoir à cette table, face à cet homme aux cheveux bouclés qui a l’air d’attendre quelqu’un. Je voudrais pour quelques minutes faire semblant d’être mortelle. Je boirais un verre et me laisserais séduire. Nous irions chez lui et pour quelques heures je me laisserais aller à ses caresses, oubliant que malgré l’apparente jeunesse de mon corps, je porte toute la mémoire du monde.
Demain nous serons un vendredi 13, combien en ai-je vécus depuis ma naissance, et combien vais-je en vivre encore avant d’avoir droit au repos éternel ?
* Chez les Chrétiens, le vendredi 13 est associé à plusieurs évènements dont :
• la Cène (12 apôtres + le Christ)
• La crucifixion du Christ (un vendredi)
• La destruction du temple de Salomon, premier temple juif érigé à Jérusalem (un vendredi)
**Pour écrire mon texte, je me suis librement inspirée du personnage de Sophia, tiré d’un livre que je suis en train de lire et qui me passionne. Ce livre revisite trois millénaires d’histoire occidentale à travers le récit d’une jeune femme devenue immortelle à l’âge de 18 ans.
Pour info, si vous avez le temps, l’été arrive, c’est le moment de se plonger dans une saga :
Stéphanie Janicot
La mémoire du monde
Roman en 3 tomes de 600 pages.
Passé les 150 premières pages un peu laborieuses (et ça vaut la peine) on plonge dans l’univers de Stéphanie et donc de Sophia avec délectation.
Attablés à la terrasse, concentrés sur leur IPhone dernière génération, j’imagine qu’ils jouent aux jeux de hasard, persuadés que demain, un vendredi 13*, la chance sera de leur côté.
A moins qu’ils redoutent cette journée susceptible de leur porter malheur. Peut-être resteront-ils cloitrés chez eux en attendant que la journée se passe.
Et moi** je me tiens devant eux, je passe, sac au dos et chat sur l’épaule. Ils ne me remarquent même pas, trop absorbés par leurs pensées.
Si je pouvais… Mais à quoi bon ! Ils ne me croiraient pas.
Ce fameux vendredi 13 qu’ils redoutent ou attendent par superstition ne veut rien dire. Une légende, rien de plus qu’une légende, colporté par des hommes en quête d’un Dieu unique.
Jeshoua était fils de ma lignée, ils n’étaient pas treize à table mais neuf. Entouré de sa famille, sa mère, sa tante, ses frères et sœurs.
Je lui avais enseigné les légendes rapportées d’Egypte, du temps où nous traversions le désert, fuyant devant les armées de Pharaon. Il les avait tant écoutées qu’elles étaient devenues bien réelles.
Notre peuple se cherchait un Dieu en terre de Canaan. Bien après mon départ vers de nouvelles contrées, Jeshoua le leur trouva.
Il en paya le prix mais ne fut pas crucifié un vendredi. Sa mère me le jura lorsque je revins sur notre terre, quelques mois après la mort de celui qui était devenu le Christ. Je laissais encore une fois la légende s’installer, toute à ma colère contre ces romains qui persécutaient mon peuple.
De même le temple de Jérusalem, érigé par le roi Salomon et un autre fils de ma lignée ne fut pas détruit un vendredi. Je le sais, j’y étais, la première fois lorsqu’il fut détruit par l’armée de Babylone et la seconde fois par les romains.
J’ai traversé les siècles en observant le monde tourner au gré des guerres de pouvoir, puis de religions. C’est mon destin d’immortelle. Trois mille ans que je traîne sur cette terre accompagnée d’un chaton qui ne grandira pas puisqu’il partage avec moi ce lourd fardeau qu’est la vie éternelle.
J’aimerais m’asseoir à cette table, face à cet homme aux cheveux bouclés qui a l’air d’attendre quelqu’un. Je voudrais pour quelques minutes faire semblant d’être mortelle. Je boirais un verre et me laisserais séduire. Nous irions chez lui et pour quelques heures je me laisserais aller à ses caresses, oubliant que malgré l’apparente jeunesse de mon corps, je porte toute la mémoire du monde.
Demain nous serons un vendredi 13, combien en ai-je vécus depuis ma naissance, et combien vais-je en vivre encore avant d’avoir droit au repos éternel ?
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* Chez les Chrétiens, le vendredi 13 est associé à plusieurs évènements dont :
• la Cène (12 apôtres + le Christ)
• La crucifixion du Christ (un vendredi)
• La destruction du temple de Salomon, premier temple juif érigé à Jérusalem (un vendredi)
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**Pour écrire mon texte, je me suis librement inspirée du personnage de Sophia, tiré d’un livre que je suis en train de lire et qui me passionne. Ce livre revisite trois millénaires d’histoire occidentale à travers le récit d’une jeune femme devenue immortelle à l’âge de 18 ans.
Pour info, si vous avez le temps, l’été arrive, c’est le moment de se plonger dans une saga :
Stéphanie Janicot
La mémoire du monde
Roman en 3 tomes de 600 pages.
Passé les 150 premières pages un peu laborieuses (et ça vaut la peine) on plonge dans l’univers de Stéphanie et donc de Sophia avec délectation.
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A- Une légende, rien de plus
Une histoire très bien racontée en tout cas
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A- Une légende, rien de plus
J'ai eu du mal à me plonger dans le paragraphe sur Joshua ...
mais l'ensemble est cohérent et tu mêles bien les personnages de la photo avec un tout autre univers.
mais l'ensemble est cohérent et tu mêles bien les personnages de la photo avec un tout autre univers.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A- Une légende, rien de plus
J'ai aussi du mal à rentrer dans ton texte, sans doute parce que je n'ai pas lu le livre et que les références que tu donnes ne me parlent pas.
Mais au moins, j'aurais appris quelque chose !
Mais au moins, j'aurais appris quelque chose !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A- Une légende, rien de plus
J'avoue moi aussi que j'ai du mal à rentrer dans ton texte. Comme Amanda il me manque sans doute une bonne connaissance des références dont tu parles
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
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