A. Le goût du voyage

C'est tout joyeux que Kirwen se leva tôt ce matin.

Il imagine d'avance tous les plaisirs qu'il pourra partager avec Caboche au cours de cette journée.

C'est ainsi chaque premier jour d'une nouvelle saison. Qu'importe l'humeur du temps, il faut que Kirwen et Caboche découvrent en primeur les promesses que ce tout jeune été leur réserve.

Pas de véhicule, c'est à pied, munis de grands paniers, qu'ils s'y rendent. Dans ce village éphémère, inexistant la veille, et qui ce matin grouille de couleurs, de bruits et d'odeurs auxquels Kirwen et Caboche se mêlent avec délice.

Museau et narines dilatés ils captent les effluves des légumes frais, qui se mêlent à celles plus lourdes des fruits mûrs. Dans ces bouquets de senteurs emmêlées, leur odorat exercé, retient chaque élément sans les confondre. Ils y rajoutent celle des herbes et des condiments qui en augmentent encore le relief.

Kirwen remplit son panier, qui déborde de tomates, courgettes, et d’aubergines, et complète son « bagage d’été » des premières nectarines dont il a pu apprécier la chair juteuse et sucrée, tout à l’heure en les goûtant.

Plus loin, ils se laissent enivrer par les odeurs têtues des cochonnailles, et pendant que Caboche remercie à grands coups de queue le boucher pour son morceau de saucisson, Kirwen se réserve une magnifique côte de veau.

Une livre de beurre et un bouquet de persil plus tard, c’est presqu’en dansant que kirwen et Caboche prennent le chemin du retour.

Sur le comptoir de la cuisine, Kirwen étale et contemple ses trésors.

Après les avoirs rincés, Kirwen détaille ses courgettes et ses aubergines au couteau et les réserve dans une passoire en les couvrant d’un peu de sel. Après avoir entaillé une croix à leur base, il plonge ses tomates dans l’eau bouillante en comptant jusque dix, pour les verser ensuite dans l’eau fraîche. Il monde alors ses tomates sans difficulté.

Couteaux bien aiguisés et petites astuces, mêlés à la fraîcheur et la qualité des légumes participent au réel bonheur que Kirwen a de cuisiner. C’est avec un grand sourire qu’il plonge les tranches d’oignons dans le beurre blond de la cocotte, rejointes bientôt par les aubergines, les courgettes et les tomates. Pendant que les légumes mijotent à feu doux, Kirwen ajoute l’ail et assaisonne à son goût.

Le parfum de ratatouille envahit la cuisine, Kirwen ferme les yeux et se laisse engourdir un moment.

Dehors il pleut maintenant, mais en soulevant le couvercle de sa marmite, c’est tout le midi qui mitonne gaiement.

Kirwen prend une poêle, attend que le beurre ait cessé de murmurer et y dépose délicatement sa côte de veau pour la faire rissoler. Lorsqu’elle atteint la couleur dorée et ambrée des plages d’été, il la dépose dans son assiette.

Tandis que Caboche se délecte de l’os bien garni, Kirwen déguste religieusement son plat. Il savoure chaque bouchée, où les parfums rejoignant leurs goûts, explosent comme autant d’instants d’une escale gustative ensoleillée.

Un voyage original et qui a savoureux, agrémenté de nombreuses sensations qui ravissent notre palais.
Deux remarques :
La perspective de la journée, qu'il s'était programmée la veille, lui laisse déjà entrevoir tous les plaisirs auxquels lui et Caboche vont s’adonner au fil des heures. Phrase qui mériterait d’être allégée.
C'est ainsi chaque premier jour d'une nouvelle saison commencée. Commencée est à supprimer car ce mot fait double emploi avec chaque premier jour. Surtout que quand on ne dispose que de 3000 caractères, les redondances sont à éviter encore plus que d’habitude.

Tober, tu as tout à fait raison. Trop lourd, et redondant. J'ai corrigé dans le texte.
Merci de me lire si attentivement.

Ton récit donne faim. En revanche jusqu'au passage avec le boucher j'étais persuadée que Caboche était un âne !

Quel beau voyage tu as partagé avec nous  Je fais le marché tous les samedi et je retrouve à travers ton texte le bonheur que j'ai à choisir les légumes des petits producteurs.

Je sens l'odeur de la ratatouille d'ici. Il n'y a pas besoin d'aller bien loin pour faire un beau voyage

Des couleurs, des odeurs, des bruits, ton texte met tous mes sens en éveil.
Ce voyage au pays des saveurs est un voyage gustatif fantastique.
J'aime beaucoup ton style. Merci pour ce beau voyage !

Un voyage original, plein de saveurs et d'odeurs d'été
Je partagerai bien la ratatouille avec Kirwen qui m'a l'air d'être un fameux cuisinier

Hum, tu nous mets les narines en émoi et l'eau à la bouche.